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le Jeudi 1 avril 2021 0:39 Mois de la francophonie

Laila Goodridge : « Continuez de parler en français et de vous impliquer»

Laila Goodridge : « Continuez de parler en français et de vous impliquer»
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Elle est la première secrétaire parlementaire à la francophonie en Alberta. Après presque deux ans sous ce mandat, la députée conservatrice pour la circonscription de Fort McMurray-Lac La Biche revient sur son parcours et sur les enjeux de la communauté à l’occasion du Mois de la francophonie.  

Geoffrey Gaye et Gabrielle Beaupré

Laila dit faire son possible pour tendre la main aux francophones de la province. Depuis deux ans, elle a rencontré différents organismes francophones pour entendre leurs priorités, notamment dans l’élaboration de la Politique en matière de francophonie.

D’ailleurs, elle affirme qu’un bout de chemin est déjà réalisé quant à l’amélioration des droits des francophones. « L’un des exemples concrets est que pendant la pandémie, le ministère de la Santé de l’Alberta a offert de la documentation disponible en français ».

Une décision non partisane 

Même derrière un écran d’ordinateur, le malaise est parfois palpable. Pourquoi le drapeau franco-albertain n’est hissé qu’une seule journée, alors qu’il était tout le long du Mois de la francophonie sous le mandat du NPD ? « La politique relative aux drapeaux est gérée par le bureau de protocole de l’Alberta, un bureau qui est non partisan », informe madame Goodridge.

En effet, en septembre 2019, les durées d’exposition des drapeaux ont désormais été limitées à une journée. Elle précise que ce choix a été fait pour assurer une équité dans la reconnaissance de toutes les communautés présentes en Alberta.

Le gouvernement approuve-t-il alors que les francophones soient considérés comme une banale communauté ? « Tout le mois de mars, nous continuons à célébrer l’importance de la francophonie et la promotion de la francophonie et en avançant le Plan d’action en matière de francophonie », réplique-t-elle.

Pas de commentaire pour le Campus Saint-Jean

Concernant le financement du Campus Saint-Jean, Laila préfère s’abstenir. « La cause est présentement devant les tribunaux ». Cette réponse est devenue une routine pour les journalistes affectés à ce sujet.

Pour autant, madame Goodridge souhaite souligner l’importance de l’institution. Elle ajoute avoir passé de très bonnes années lorsqu’elle fréquentait l’établissement pour un baccalauréat en Arts. « C’est la première fois que je n’habitais pas chez moi, alors rester en résidence, c’était calme. J’adorais vivre dans la communauté francophone dans le coin de Bonnie Doon », se souvient-elle.

Son histoire avec la francophonie

« Je suis francophone par choix et pas par chance », fait valoir la députée de la circonscription de Fort McMurray-Lac La Biche. Ses parents, anglophones, l’ont inscrite dès son plus jeune âge dans une école d’immersion française. Un programme dans lequel elle a persévéré durant toute sa scolarité. « Ils ont vu une importance au bilinguisme », relate-t-elle tout en affirmant que cela lui a ouvert plusieurs portes dans sa carrière.

Elle cite un exemple. Lorsqu’elle était à la recherche d’un emploi à la fin de ses études universitaires, son bilinguisme l’a aidé à décrocher un poste. Elle indique que même si les entreprises ne sont pas bilingues et qu’elles n’ont pas de politiques en français, elles voient le bilinguisme comme un avantage. C’est ainsi que madame Goodridge encourage les jeunes francophiles et francophones à continuer leur cheminement en français.

Par la même occasion, Laila Goodridge en profite pour passer un message aux lecteurs du Franco. « Continuez de parler en français et de vous impliquer dans la communauté francophone parce que c’est extrêmement important pour la communauté ».

La première femme élue dans sa circonscription

La députée albertaine a adhéré à l’idéologie conservatrice à l’âge de 16 ans, principalement concernant les arguments économiques. Elle affirme qu’elle avait auparavant pris le temps de lire les différents programmes politiques avant de faire ce choix. Enfant des sables bitumineux de Fort McMurray, la députée est une fervente partisane de l’énergie fossile.

Juste avant de se lancer en politique, elle a travaillé pendant cinq ans pour un exploitant pétrolier, dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. Elle ne précise pas le nom de cette entreprise, une information qui ne figure pas sur son compte Linkedin. Peu importe, aujourd’hui Laila est une femme fière. D’ailleurs, « je suis la première femme et la plus jeune élue à Fort McMurray ».