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le Dimanche 4 juillet 2021 20:47 À la une

Le tourisme de la misère : un paradoxe idyllique

Le tourisme de la misère : un paradoxe idyllique
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Le Franco en collaboration avec le Conseil scolaire Centre-Nord a lancé le projet pilote: Plumes jeunesse au CSCN! Des élèves de la 5e à la 12e année ont été invités à écrire des textes sur un même thème : voyage et tourisme.
Le but de ce projet est d’offrir aux jeunes une expérience pratique d’écriture dans un contexte réel en les affectant à rédiger un texte sous la forme d’un article.
Les élèves intéressés ont également reçu une formation personnalisée de l’équipe du Franco.

Où passerez-vous vos vacances : à Paris, Tokyo ou Dubaï ? Ou préféreriez-vous Orangi Town, Kibera, Pikine, les bidonvilles les plus peuplés au monde ? La majorité répondrait que non, mais qu’en diraient les autres ? Le tourisme de la misère, toutefois contesté, gagne en notoriété. 

Des zones, surchargées de déchets, ruinent le lieu de naissance de milliers d’individus qui se retrouvent à la merci d’un système négligent et avare. La survie de plusieurs, repose sur ce genre de tourisme, c’est pourquoi un abus pourrait être fatal. La question à se poser est : «Le tourisme de la misère, est-ce davantage une solution ou un problème ?»

Cette pratique est vue souvent comme avantageuse, non seulement pour la population vivant dans ces régions, mais aussi pour les visiteurs. Cependant, beaucoup critiquent ceci, analysant surtout les risques potentiels de l’industrie.

Le tourisme est fortement débattu: il peut soit enrichir un pays ou même remplir les poches d’entreprises privées. L’exploitation de la pauvreté est un des risques. L’économie d’un pays détermine la qualité de vie de ses citoyens et est facilement influencée par les compagnies et les individus venant de nations riches. Certaines organisations, avares et égoïstes, se moquent de la détresse de ces individus: ils garderont tout le profit. D’autres redonneront non seulement de l’argent à la communauté, mais créeront des emplois et partageront leurs connaissances.

La visite de ces régions marginalisées peut grandement transformer l’image du pays, nuisant à sa réputation et causant des répercussions irréversibles.Crédit : Unsplash

Des retombées touristiques irréversibles  

La visite de ces régions marginalisées peut grandement transformer l’image du pays, nuisant à sa réputation et causant des répercussions irréversibles. «Si les touristes ne font pas attention à leur empreinte écologique, économique et sociale, il pourrait y avoir un effet négatif sur le pays qu’ils visitent. Cependant, le tourisme a permis l’ouverture de beaucoup de populations au monde», a souligné Julie Fafard, la directrice du Développement touristique et entrepreneuriat du Conseil de Développement Économique en Alberta.

Du point de vue des habitants, ils peuvent se sentir démoralisés et percevoir le tout comme une violation de leur vie privée. Mme Fafard a également exprimé ses pensées en disant que «si les gens voient des touristes débarquer avec tout ce qu’ils ont toujours voulu, je peux voir comment ça peut être frustrant.» 

Dans les yeux de certains, ces individus, peu importe le rang social, sont vus comme opulents, exhibant leurs richesses en se moquant de la mauvaise fortune d’autres. Enjolivement de la pauvreté, la création de fausses perceptions et le renforcement des stéréotypes illustrent les divers moyens avec lesquels le tourisme des bidonvilles cause indirectement des problèmes.

Un tourisme de la misère générateur de richesses

Néanmoins, le tourisme de la misère présente des points positifs, entre autres la possibilité de changer les plans d’actions du gouvernement. Plus il y a de tourisme, plus il y a de l’argent perçu par le gouvernement et, en revanche, il investira plus dans les infrastructures augmentant ainsi l’état social et économique des citoyens. «Si le gouvernement se rend compte qu’on a une grande masse venant de la Chine, il faut que ça soit un nombre important, on va faire de notre possible pour accommoder ces gens», a fait remarquer la directrice. 

Où passerez-vous vos vacances : à Paris, Tokyo ou Dubaï ? Ou préféreriez-vous Orangi Town, Kibera, Pikine, les bidonvilles les plus peuplés au monde ? Crédit : Unsplash

Pour tout dire, le tourisme de la pauvreté a pour but de se renseigner au sujet des problèmes courants dans les quartiers les plus pauvres de notre société. Utilisons intelligemment cette industrie afin d’enrichir la vie des habitants qui en dépendent, tant avec l’éducation qu’avec l’argent. Notre spécialiste en tourisme, Mme Fafard, encourage ceux qui choisissent de vivre cette expérience, de se débarrasser de notre orgueil et de nos luxes, en suivant le comportement attendu de tout touriste: «Plus exemplaire qu’à la maison, en étant respectueux envers les locaux, en contribuant à l’essor économique du village, en faisant attention à sa consommation et son empreinte et en essayant de son mieux pour s’intégrer dans la culture.» 

Espérons que l’on travaillera à améliorer les conditions de vie des plus démunis de notre monde en commençant avec le raffinement du comportement des touristes et des entreprises qui en bénéficient.

Yadhiera Despeines – École Joseph-Moreau – 9e année

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