le Samedi 20 avril 2024
le Lundi 23 août 2021 21:26 Edmonton

Geneviève Labrie, une femme de la communauté Franco-Albertaine

Geneviève Labrie, une femme de la communauté Franco-Albertaine
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Chaque année, la Coalition des femmes de l’Alberta remet le prix de reconnaissance Suzanne Lamy-Thibaudeau à une femme qui s’est illustrée dans la communauté franco-albertaine. La lauréate 2021 est Geneviève Labrie. Mariama Gueye, directrice générale de la Coalition des femmes de l’Alberta, indique que le choix s’est porté sur Geneviève en raison de son dévouement bénévole dans plusieurs organismes. 

Trésorière dans le conseil d’administration de Radio-Cité ainsi qu’à la Coalition des femmes de l’Alberta, Geneviève leur apporte son expertise financière et fiscale puisque son domaine est la comptabilité. Elle est d’ailleurs la propriétaire de la firme comptable Labrie Bookkeeping. 

Lorsque Mariama Gueye parle de la lauréate, elle dit que Geneviève accueille toujours à bras ouverts les nouveaux membres des CA auxquels elle siège. Elle emploie les mots «formidable» et «disponible» pour la décrire. «Elle n’hésite pas à donner de son temps ni de son expérience pour nous aider à la Coalition.» 

L’amour de Geneviève pour les chiffres commence à l’adolescence. Elle est initiée à la comptabilité lors de son premier emploi qu’elle tient de l’âge de 13 ans jusqu’à l’âge de 18 ans. Elle travaille pour un restaurateur d’Edmonton. «Il m’a appris comment faire de la comptabilité à la main. Ça prenait beaucoup plus de temps que maintenant», raconte-t-elle en riant.  

Mentore pour la jeunesse

Aujourd’hui, Geneviève est devenue elle-même mentore par l’intermédiaire de sa firme de comptabilité. La propriétaire affirme adorer donner de la formation aux jeunes passionnés par le domaine. 

Geneviève Labrie. «Comme je dis toujours, quand tu es née, tu es sur le train d’évolution et tu ne peux pas aller en arrière. Il faut que tu ailles en avant, que tu continues et que tu changes avec le temps».

Elle est également présente auprès de ceux pour qui la comptabilité ou tout domaine connexe dans son entreprise n’est pas fait pour eux. Elle raconte que parfois de jeunes adultes terminant leurs études sont engagés pour sa firme et ces derniers n’aiment pas leur travail. «Alors, j’essaie de les aider à trouver ce qu’ils aiment vraiment faire».

Elle se remémore avoir expérimenté plusieurs ouvrages qui lui ont permis d’apprendre beaucoup sur elle-même. «Travailler jeune m’a donné l’expérience de ce que j’aime faire et ce que je n’aime pas faire.»   

La propriétaire de la firme comptable Labrie Bookkeeping mentionne que la jeunesse d’aujourd’hui n’a pas nécessairement l’occasion d’enrichir leur compétence dans le marché du travail avant leur sortie des bancs d’écoles. «Il y a beaucoup de jeunes qui ne travaillent pas [pendant leurs études]». 

Elle déplore que maintenant beaucoup de personnes choisissent leur métier en raison du salaire et/ou des vacances. Geneviève souligne que dans un travail, ce qu’elle «trouve le plus important est d’aimer ce qu’on fait». 

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Une femme de tête

Geneviève a grandi à une époque où, selon la norme sociétale, les femmes étaient dépendantes de leur mari. Les femmes avaient alors deux choix: se conformer ou pas. «Moi, je voulais être indépendante financièrement et je ne voulais pas d’un homme qui me dise quoi faire». 

À 13 ans, à l’encontre de son père, Geneviève se trouve un emploi. Parallèlement, pendant cette période, elle est la première adolescente à intégrer les cadets. «Tous mes frères y étaient, alors j’ai demandé au colonel si je pouvais m’y joindre. Ça a ouvert la porte à des filles», se souvient-elle.   

Elle raconte également ne pas avoir suivi les autres femmes lorsqu’elle a eu l’âge de se marier et d’avoir des enfants. Conformément, se marier et fonder une famille se faisait avant l’âge de trente ans. «Mes frères me regardaient et me disaient que j’allais être une vieille fille, mais ce n’était pas une vie que je trouvais intéressante», s’esclaffe-t-elle. Elle l’a fait, mais plus tard. 

Aujourd’hui, Geneviève est une femme émancipée. Cependant, elle refuse de porter le titre de pionnière. Pour elle, les pionnières sont notamment celles qui se sont battues pour obtenir le droit de vote. «Je me vois comme une personne qui pousse pour l’évolution de l’humain dans n’importe quoi».