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le Jeudi 16 septembre 2021 0:09 Francophonie PR

La non-représentation de l’Ouest canadien dans le débat des chefs

«Les débats [francophone et anglophone] de cette année ont frustré beaucoup de citoyens et les politiciens», estime Patrick White.
«Les débats [francophone et anglophone] de cette année ont frustré beaucoup de citoyens et les politiciens», estime Patrick White.
La non-représentation de l’Ouest canadien dans le débat des chefs
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Lors des débats des chefs de la semaine dernière, l’électorat de l’Ouest a été oublié. C’est encore plus vrai pour les francophones. Dans le débat en français, seulement les médias du Québec et de l’Ontario ont été représentés. Voilà pourquoi la centralisation du débat envers les enjeux de l’Est a déplu à la communauté franco-albertaine. 

«C’est un vieux réflexe de favoriser des journalistes politiques qui, pour la plupart, sont basés à Montréal, Ottawa ou Toronto», souligne Patrick White, professeur de journalisme à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). 

Le choix des journalistes qui ont participé à cet événement politique a été fait par le consortium des grands médias canadiens. Un organisme qui est formé de groupes médiatiques tels que Bell Média, CBC Radio-Canada, Cogeco Média, La Presse et Postmedia Network. 

D’après Patrick White, «l’enjeu de la vitalité des communautés en situation minoritaires dans les débats passe entre les craques pour bien des médias et pour bien des politiciens bien qu’il soit important». En effet, le vote des francophones habitant dans les autres provinces se mélange à ceux des anglophones. 

«Il y a énormément de travail à faire pour améliorer le contenu des débats télévisés», souligne le professeur de journalisme. 

La déception albertaine 

Le directeur général du Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA), Étienne Alary ainsi que la présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), Sheila Risbud s’accordent pour dire que le débat des chefs en français a été décevant. 

En soupirant, le directeur du CDÉA relate que l’événement politique a été concentré sur la province de Québec. «On sentait que les chefs s’adressaient aux Québécois», déplore Sheila Risbud. Les enjeux concernant notamment les garderies et le manque de main- d’œuvre n’ont été discutés qu’avec l’angle de la province francophone.  

Toutefois, la présidente de l’ACFA mentionne une satisfaction quant à la mention du Campus Saint-Jean à la toute fin de l’événement médiatique. Une question, qui rappelle-t-on, est arrivée à une minute et 44 secondes de la fin.  

Selon elle, les francophonies canadiennes auraient dû être abordées plus tôt dans le volet Autochtone, identité et culture.  «J’ai trouvé que c’était une occasion manquée de parler des enjeux des francophones habitant hors du Québec». Néanmoins, elle salue avec enthousiasme la discussion afin d’inclure les langues autochtones dans les langues officielles du Canada. 

À ne pas manquer

Sheila Risbud invite «tous les Albertains d’expression française à écouter» le premier débat fédéral sur la francophonie canadienne. Il aura lieu mercredi prochain, le 15 septembre sur les ondes d’ICI RDI. Sa durée sera de 60 minutes. 

Mélanie Joly du Parti libéral, Alain Rayes du Parti conservateur, René Villemure du Bloc Québécois, François Choquette du Nouveau Parti démocratique et Luc Joli-Cœur du Parti vert du Canada débattront sur des enjeux qui intéressent la francophonie canadienne.  Ceux-ci sont notamment la modernisation de la loi sur les langues officielles, l’éducation et les services francophones et l’immigration francophone.