le Mercredi 24 avril 2024
le Dimanche 16 octobre 2022 23:00 Edmonton

À propos de l’Action de grâce

La rubrique de Kaylie
À propos de l’Action de grâce
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À vous la jeunesse! par Kaylie Murangwa

«Née à Edmonton et d’origine rwandaise, je suis présentement en 10e année à l’école Alexandre-Taché. Je suis passionnée de lecture et d’écriture. Mes passe-temps incluent aussi la natation, les sports de combat, notamment le karaté. J’aime aussi faire du ski, mais je n’en fais pas autant que je le voudrais. Du côté des voyages, j’ai eu la chance de quitter le continent trois fois pour aller au Rwanda. Je vais être bientôt propriétaire d’un animal de compagnie, je suis tiraillée entre le choix d’un chien ou d’un chat.»

Durant le mois d’octobre, tes parents te demanderont peut-être d’aller faire des courses avec eux, de les aider à nettoyer et à cuisiner afin de recevoir des visiteurs pour la fête de l’Action de grâce. C’est évidemment la partie que nous aimons le moins.

Sans sortir de ce cadre, cette fête, qui a lieu chaque année le deuxième dimanche du mois d’octobre, a vu le jour au Canada le 5 avril 1879 afin de célébrer le rétablissement du prince de Galles (devenu le roi Édouard VII) d’une grave maladie. À vous de juger si cette raison valait la peine d’en faire un jour férié que nous célébrons chaque année.

Pour la majorité d’entre nous, la définition moderne de l’Action de grâce se résume à la consommation d’une dinde, aux grandes réunions familiales, aux festins festifs et, bien sûr, à ce jour de congé.

À l’origine, cette fête traditionnelle avait une connotation religieuse comme son nom l’indique. Cette journée était dédiée à remercier Dieu tout en honorant aussi les récoltes, car une grande partie de la population était composée de fermiers.

«Cette journée était dédiée à remercier Dieu tout en honorant aussi les récoltes.»

Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre qu’il existe des variantes de l’Action de grâce célébrées dans le monde entier pour commémorer les moissons. Apprêtez-vous à découvrir quelques équivalents de la fête de l’Action de grâce célébrée autour du monde.

Souccot, la fête des cabanes

Si vous vous trouvez en Israël durant le mois d’octobre, la commémoration de l’Action de grâce se distingue des autres. Que pensez-vous de construire une cabane pour y manger vos repas et éventuellement y passer la nuit?

Ce sont des traditions que les familles de confession juive célèbrent là-bas, mais aussi partout dans le monde pour commémorer les 40 années d’exode dans le désert du Sinaï. Je ne sais pas si je vous ai perdu, mais continuez à lire pour mieux comprendre cette célébration unique.

Selon Mathilde Denanot, rédactrice au Journal des femmes, cette fête « est célébrée d’une part, pour honorer la dernière récolte et de l’autre part, pour commémorer la protection de Dieu envers les enfants d’Israël, durant les 40 années d’errance dans le désert du Sinaï depuis leur sortie d’Égypte et à leur arrivée en terre promise. Souccot dispose donc à la fois d’une symbolique agraire et commémorative».

L’une des coutumes est de construire une soukka (cabane) à l’extérieur qui permet aux membres de la famille de se souvenir du voyage nomade de leurs ancêtres. Cette dernière est réalisée à partir de branches et de feuillages, puis décorée avec des symboles religieux.

Elle peut être aussi ornée de fruits de saison suspendus au plafond et on peut donner à cette hutte une touche créative en y collant des dessins. Là, des souvenirs inoubliables retrouvent le jour. Ils ont également la chance de profiter de ces célébrations durant une semaine, du 9 octobre au soir jusqu’au 16 octobre à la tombée de la nuit.

Alors, vont-ils aussi déguster la dinde? J’étais surprise d’apprendre qu’il n’y a pas de plats particuliers pour Souccot, même si c’est l’unique occasion de manger à l’intérieur de la soukka. Cependant, les repas peuvent s’inspirer de l’origine de la fête qui célèbre l’abondance de la récolte et les repas peuvent notamment inclure des pâtes farcies (kreplachs) et des aliments liés à la récolte.

Umuganura, plus qu’une simple action de grâce

En 2018, je suis au Rwanda, en Afrique de l’Est. Tout à coup, j’entends des chants et des rythmes de tambour à proximité. Ma cousine et moi nous hâtons vers la rue… c’est la fête de umuganura, «l’Action de grâce» qui s’y déroule.

Des danseurs envoûtants, vêtus de costumes traditionnels appelés mushananas, bougent avec élégance au rythme des tambours et se dirigent alors vers un lieu qui m’est inconnu. Les spectateurs se rassemblent sur les bas-côtés. La destination? «Le stade national», dit ma cousine. Ils vont ensuite ensemble partager un repas à base d’aliments traditionnels, durant lesquels quelques judicieux discours de sagesse seront prononcés.

Voici la version rwandaise de l’Action de grâce qui est célébrée, elle, chaque premier vendredi du mois d’août. Conformément à la tradition, c’est aussi le temps de célébrer l’abondance de la récolte, de reconnaître le travail acharné du peuple et de revitaliser le sens de l’unité et de la loyauté envers le pays.

Alors que, dans le monde entier, certains célèbrent l’Action de grâce sous des cabanes et d’autres le font lors de rassemblements communautaires, ce jour nous unit tous pour rendre grâce, tout en nous adaptant à nos propres cultures et traditions.

Les deux dernières années ont été difficiles et peut-être aussi inoubliables. Pour la première fois, il était interdit de se réunir et de partager un repas. La raison, la COVID-19 et ses restrictions.

Cette année, les restrictions ne vous ont peut-être pas empêché de vous rassembler, mais la pandémie et ses restrictions seront désormais évoquées à table comme une époque turbulente que nous avons surmontée.

Comme nous avons pensé que nous ne nous reverrions peut-être jamais pour une telle occasion, maintenant, nous avons encore plus de raison de rendre grâce.

Alors j’espère que vous avez passé une très belle Action de grâce!