le Jeudi 28 mars 2024
le Mercredi 17 mai 2023 10:00 Environnement PR

La chronique de Kaylie : À vous la jeunesse!

La chronique de Kaylie : À vous la jeunesse!
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Par Kaylie Murangwa

Environnement : deux scénarios, à nous de choisir

Saviez-vous que l’avenir de notre planète a deux issues? 

Selon un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), soit nous serons dans une bonne situation, soit ce sera la catastrophe. En m’informant de cela, rien ne m’empêche de me voir dans ces cas. Après avoir contemplé ci-dessous, je m’imagine dans l’avenir proche dans le cadre de ces deux possibilités. 

 La version optimiste

Je suis à table et mon humanoïde Xaq m’amène mon déjeuner avec des mandazis (pain swahili) qu’il a préparés de ses propres mains.

On est en 2100 et c’est mon 93e anniversaire. Vous ne pouvez pas y croire. J’ai encore l’air d’avoir 20 ans et ma durée de vie n’a pas de fin. Je suis à table et mon humanoïde Xaq m’amène mon déjeuner avec des mandazis (pain swahili) qu’il a préparés de ses propres mains. Je regarde vers la fenêtre et je suis tentée de faire une marche. Ça se fait rarement. 

La population sur notre belle planète? Plus de 11 milliards de personnes, c’est surpeuplé. Je vis dans une mégaville où j’habite un micro-appartement au 800e étage. 

Le travail? L’intelligence artificielle et les robots l’effectuent pour nous, plus vite et mieux. Xaq me saupoudre une matière invisible qui commence à former sur mon corps un nouveau maillot de corps en lycra blanc. Il enfile mes robots-chaussures et c’est parti.

Avec excitation, je franchis la vitre transparente en bas, au rez-de-chaussée. J’inspire l’air frais de l’atmosphère. Le calme règne dans les rues, car les voitures électriques et les voitures volantes ne font aucun bruit. Je croise un couple d’humanoïdes occupés aux tâches qui leur ont été assignées. 

Ma destination : l’espace vert où trônent des arbres âgés bien plus que je ne le suis. 

Je me penche sur l’un d’eux; il a vécu, témoin de ces paroles du passé qui, autour de lui, évoquaient que vivre en 2100 serait un cauchemar. La raison : les changements climatiques. 

À cette époque, l’activité humaine créait de la pollution. Mais aujourd’hui, le dioxyde de carbone n’est plus relâché dans l’atmosphère, les gaz à effets de serre ont disparu. La couverture de gaz autour de la Terre qui retenait l’énergie du soleil et la transformait en chaleur a disparu. Des solutions ont été trouvées pour mettre fin à ces problèmes. 

Ils, les gouvernants, ont atteint leur objectif de zéro émission pour 2100. Ils ont maintenu l’augmentation de la température à 1,8° Celsius. Nous avons gagné la lutte contre le changement climatique!

Une vision optimiste… 

Le pire des cas

Maux de tête lancinants, vertiges, crampes musculaires… Je vais avoir un coup de chaleur. Quelle façon de fêter mon 93e anniversaire dans ce nouveau siècle! C’est seulement le printemps et les canicules sont déjà indescriptibles. 

Je n’ai encore rien vu. En été, les semaines se suivent et se ressemblent : il fait plus de 40° Celsius. Rien de surprenant puisque le réchauffement climatique a atteint sept degrés Celsius. 

Catastrophique!

Les vacances à Bali ou la balade dans les rues de New York, c’est du passé. Ces lieux côtiers sont désormais submergés.

Les vacances à Bali ou la balade dans les rues de New York, c’est du passé. Ces lieux côtiers sont désormais submergés. Cette chaleur cause la fonte des glaciers et la dilatation thermique de l’eau des océans en augmente son volume. Le niveau des océans atteint des records : 1,8 mètre; les récifs coralliens et les plages sont devenus, par leur absence, des sujets de cours d’histoire.

Je fais partie de ces 2 milliards de réfugiés dont les eaux ont emporté ma ville. Cela a provoqué une poussée migratoire sur une petite partie de notre planète et engendré une surpopulation. Et pourtant, même ici, je n’ai pas fui les problèmes météorologiques. 

Les cyclones, les ouragans, les tornades, les inondations et les sécheresses ne sont plus considérés comme «extrêmes» en raison de leur fréquence. Les incendies de forêt font rage en Colombie-Britannique, les inondations sont fréquentes au Japon et la neige a laissé place à la pluie au Groenland. 

Les fréquentes sécheresses ne facilitent pas la culture des denrées alimentaires et l’accès à l’eau est limité. Le monde se bat pour ces produits de première nécessité. Chaque jour est une lutte pour survivre. 

Devant ces deux scénarios, deux options se présentent. La première (corrigez-moi si je me trompe) est un rêve au présent. La deuxième, une réalité si rien ne change. 

Comment le monde résout-il ce problème?

Certains vont mettre la tête dans le sable, comme l’autruche. D’autres vont parvenir à trouver une solution. Quelques-uns vont se mettre en colère et se plaindre. Il y en a qui ne veulent bien sûr pas se stresser, ils choisissent donc de ne pas s’informer. 

Parmi ceux qui sont passés à l’action (non pas que j’y sois nécessairement favorable), certains activistes se sont collés à des tableaux célèbres pour attirer l’attention du public sur la crise climatique, alors que d’autres, créant l’émoi, ont jeté des boîtes de soupe à la tomate sur le célèbre tableau de Van Gogh, Les tournesols (Galerie nationale de Londres). Leur objectif : se demander «pourquoi pensez-vous qu’un tableau est plus important que la préservation de la vie sur Terre?»

Finalement, une certaine population achète des voitures électriques. 

Moi, je suis tombé sur une fille courageuse. À l’âge de 15 ans, elle proteste devant le parlement suédois en dénonçant son inactivité envers les changements climatiques. Ensuite, elle lance la grève de l’école pour le climat qui a rassemblé plus de dix millions de personnes autour du monde pour manifester. Des milliers d’élèves sèchent alors l’école tous les vendredis pour manifester contre les changements climatiques. Elle a encouragé d’autres jeunes à agir et à se préoccuper de cette cause. 

Ceux qui se sont mis en colère? Leur colère s’est rapidement dissipée tout en regardant leur émission du soir. Ceux qui sont ignorants? Nous restons dans l’espoir de leur réveil.

Pour ceux d’entre nous qui ne sont pas prêts à ne faire qu’un avec les arbres (mouvement Chipko) ou d’être Greta Thunberg : comment pouvons-nous contribuer à prévenir les catastrophes qui nous attendent?

Nous semblons impuissants, mais nous avons des moyens d’enrayer le réchauffement climatique. Avez-vous pensé à voter? Même si vous n’avez pas la majorité, d’ici quelque temps, vous aurez ce pouvoir. Alors, voter pour des personnes enclines à résoudre ces problèmes permet de l’infléchir. 

C’est notre avenir. Notre jeunesse n’est pas une excuse. 

Avez-vous pensé à écrire à votre député? Je serais curieuse de connaître son avis sur le climat. Pour les «intellos» parmi nous, j’ai de bonnes nouvelles. Les Nations Unies nous fournissent assez d’informations. Ils nous donnent ainsi des mesures pour lutter contre la crise climatique. 

  1. Économiser l’énergie à la maison : Optons pour des ampoules DEL qui consomment moins d’énergie et éteignons les appareils électriques inutiles.
  2. Se déplacer à pied, à vélo ou en transports en commun : Une évidence.
  3. Consommer plus d’aliments d’origine végétale : Pas de viande?
  4. Réfléchir à ses déplacements : Ne pas prendre l’avion.
  5. Éviter le gaspillage alimentaire : Encore une évidence.
  6. Réduire, réutiliser, réparer et recycler : Vous le faites sûrement déjà! 
  7. Opter pour une source d’énergie alternative à la maison : Des panneaux solaires, des pompes à chaleur, des éoliennes…
  8. Passer à un véhicule électrique : Tesla (mon rêve!).
  9. Faire en sorte que son argent compte : Investir dans des entreprises responsables.

Cela suffira-t-il à empêcher la crise climatique? C’est à toi et tes parents de décider.

Entretemps, avant que 2100 n’arrive, la conversation continue.

 

Pour plus d’information :

Les Nations Unies 

Population : bit.ly/3HbXSAF

Agissons : bit.ly/40CWVZ3

Niveau des océans : bit.ly/41OFdTk 

Le GIEC : bit.ly/41RVZkG