le Mercredi 24 avril 2024

, comédien et metteur en scène associé à AAACCENT

Le mot «culture» a bien résonné ce samedi 24 septembre dans la salle feutrée du Sandman Hotel à Calgary. À l’occasion du premier anniversaire du Centre culturel et des arts africains (AAACCENT), Kazir Coulibaly a organisé un panel de discussion axé sur l’interculturalité Afrique-Canada.

Quatre invités de prestige ont alors pu partager leur expertise et leurs expériences. Parmi ceux-ci, il y avait Son Excellence Bafétigué Ouattara, ambassadeur de Côte d’Ivoire au Canada, Dr Jean Kaya et Dre Patrina Duhaney, tous deux de l’Université de Calgary, ainsi que Dennis Agbegda, directeur principal à la Banque du développement du Canada (BDC).

L’ACFA régionale de Calgary est bien représentée. (De gauche à droite) Dany Côté, Charles Brochu et Fatoumata Bintou Samaké. Crédit : Arnaud Barbet

L’ACFA régionale de Calgary est bien représentée. (De gauche à droite) Dany Côté, Charles Brochu et Fatoumata Bintou Samaké. Crédit : Arnaud Barbet

Face à une assemblée attentive et engagée dans de nombreux projets visant à développer la présence de la culture africaine en Alberta, chacun a mis en lumière cette nouvelle diversité culturelle qui s’installe au Canada.

À l’issue de la rencontre, la ministre albertaine de l’Environnement et des Parcs, l’honorable Whitney Issik, a fait remarquer que l’Alberta se distingue par une immigration du continent africain toujours plus importante et dynamique. Cette communauté grandissante apporte des savoirs et des compétences qui doivent être reconnus et se pérenniser pour une immigration réussie en Alberta.

Ainsi, AAACCENT, à travers ces différents panélistes, a pu apporter une nouvelle pierre à l’édifice en soulignant les initiatives dans les domaines éducatif, culturel et artistique et en abordant de potentielles collaborations.

Le Centre culturel et des arts africains est à n’en pas douter un nouveau pont pour la culture africaine en Alberta.

Éduquer un enfant, c’est le travail de tout un village.
Proverbe africain

Kazir Coulibaly reconnu champion des nouveaux arrivants de la province

C’est en juin dernier que le gouvernement de l’Alberta lançait les prix de reconnaissance des nouveaux arrivants (Alberta Newcomer Recognition Awards) afin de célébrer la contribution inestimable des immigrants dans leur collectivité, mais aussi dans la province. Kazir Coulibaly a eu l’honneur de recevoir des mains de Jason Kenney et de Mohammed Yaseen, le ministre associé de l’Immigration et du Multiculturalisme, ce prix dans la catégorie «Champion de l’aide aux nouveaux arrivants» pour son rôle dans l’intégration des immigrants, l’entrepreneuriat et le leadeurship. «Cette reconnaissance, c’est comme un moteur propulseur qui me dit qu’il faut que je continue mon travail au sein de toute la communauté migrante», dit-il enthousiaste et confiant en l’avenir.

À toute l’équipe du journal, ce prix est pour vous ce soir, ceux qui rédigent, corrigent, mettent en page et gèrent ce fabuleux journal qu’est Le Franco. Ceci est la preuve que vos heures de travail acharné ne sont pas inutiles. Mille mercis de la part du conseil d’administration et de tous nos lecteurs.

Virginie Dallaire, présidente du journal Le Franco

Cette semaine, votre journal franco-albertain est sorti grand gagnant du gala des Prix d’excellence de la presse francophone 2022 en remportant le titre de journal de l’année.

Ce gala organisé par Réseau.Presse vise à récompenser l’excellence parmi ses 24 journaux membres, d’un océan à l’autre. Une trentaine de personnalités et d’experts de l’industrie médiatique au Canada étaient parmi les jurys.

Ce prix constitue la plus haute distinction que peut recevoir un journal francophone en milieu minoritaire, une reconnaissance nationale et une reconnaissance par nos pairs. Il confirme ce qu’on observe déjà alors que notre tirage a quintuplé en trois ans : les francophones en Alberta se réapproprient leur journal et peuvent en être très fiers.

Meilleur article et plus beau graphisme

Le Franco a également remporté le prix d’excellence pour l’article d’actualité de l’année avec l’article Chez nos voisins, des militants de tous horizons montent aux barricades signé par Marie-Paule Berthiaume. Son texte détaillé et magnifiquement illustré explore les coulisses du plus grand mouvement de désobéissance civile de l’histoire du Canada, la bataille de Fairy Creek. Toute l’équipe du journal félicite chaleureusement Marie-Paule.

Enfin, le journal franco-albertain, qui était en nomination pour sept prix, a reçu le prix d’excellence générale pour la qualité graphique du journal. La maquette actuelle du Franco – colorée et engageante – a été conçue par Andoni Aldasoro. Toute l’équipe du journal se réjouit que son travail soit primé et remarqué partout au pays. Nous lui offrons toutes nos félicitations.

Par ailleurs, ces prix reviennent aussi à Arnaud Barbet, notre rédacteur en chef, qui a brillamment conduit la transition éditoriale des dernières années. Je souhaite le remercier et saluer sa passion, sa détermination et son souci du travail bien fait. Un mot de remerciement s’impose aussi pour Valériane Dumont, notre directrice adjointe, pilier de l’équipe, vecteur d’excellence, sans qui nous serions loin de pouvoir aspirer aux prix que nous recevons aujourd’hui.

Je tiens aussi à remercier chaleureusement toutes les plumes passées et présentes qui ont collaboré au quotidien pour informer et inspirer notre communauté par leurs écrits, sans oublier notre réviseure et son œil acéré. Sans leur travail, nous n’en serions pas là.

Enfin, je souhaite remercier nos partenaires et nos annonceurs qui nous permettent d’exister et tout particulièrement les conseils scolaires qui ont renouvelé leur confiance avec le journal dernièrement.

Et la suite?

Une refonte graphique primée, les premiers contenus Tik Tok en français produits en Alberta, la toute première application mobile pour un média francophone en milieu minoritaire, un tirage quintuplé, la mise sur pied du plus important concours de journalisme pour les jeunes en français en Alberta et, maintenant, le Journal de l’année. Que pouvons-nous faire de plus? Qu’est-ce qui attend donc Le Franco? Ce n’est pas les idées qui manquent.

Or, ce que j’entrevois, c’est malheureusement une forme de stagnation. Le retour à la survivance. Toujours développer plus et mieux a ses limites devant la relative indifférence de certains acteurs clés de la communauté qui voient toujours ces pages comme une relique historique qui n’est utile que pour rejoindre quelques aînés néophytes du numérique, on me l’a déjà dit.

Outre le soutien communautaire en déclin, ce sont aussi les maigres revenus publicitaires qui cannibalisent notre croissance. Le gouvernement fédéral se désengage des médias papier partout au pays. Les annonces d’Ottawa, et les revenus publicitaires qui en découlent, sont de plus en plus absorbés par les GAFAM et leurs grands serveurs en terres étrangères. L’argent coule à flot, oui, mais vers la Silicon Valley, au détriment du contenu d’ici.

Il n’y a pas de médias d’information crédibles sans subvention. Dire la vérité n’est pas une business lucrative, particulièrement en Alberta où, encore cette année, plusieurs publications locales en anglais ont dû mettre la clé sous la porte.

À ce titre, notons l’absence complète de soutien du gouvernement albertain dans notre industrie, ce n’est pas rien. Le Franco était en compétition dans ce gala avec des journaux, ailleurs au pays, appuyés par leurs gouvernements provinciaux ou territoriaux. On parvient néanmoins à produire ce qui a se fait de mieux au Canada. Imaginons un instant ce que des ressources supplémentaires nous permettraient d’accomplir.

(De gauche à droite) Sandrine Coronat, directrice de l’école La Vérendrye, et Andrée Belhumeur, conseillère pédagogique au Conseil scolaire FrancoSud. Crédit : Courtoisie

(De gauche à droite) Sandrine Coronat, directrice de l’école La Vérendrye, et Andrée Belhumeur, conseillère pédagogique au Conseil scolaire FrancoSud. Crédit : Courtoisie

Karine Daigle, présidente de l’ACFA régionale de Lethbridge, remercie tous les participants de cet évènement. Crédit : Courtoisie

Karine Daigle, présidente de l’ACFA régionale de Lethbridge, remercie tous les participants de cet évènement. Crédit : Courtoisie

Lien vers l’article original paru le mercredi 7 septembre 2022 : sciencepresse.qc.ca/actualite/2022/09/07/inevitable-pic-demographique

La question n’est plus de savoir si la population mondiale va décliner d’ici la fin du siècle, mais à partir de quand elle va commencer à décliner. Déjà, en 2050, une soixantaine de pays devraient connaître un déclin démographique.

Agence Science-Presse – sciencepresse.qc.ca

On a beaucoup fait état de la Chine et de l’Inde, dans les médias qui ont rapporté, en août, les nouvelles projections publiées par les Nations unies: l’Inde, parce qu’elle devrait dépasser la Chine vers 2030, cette dernière ayant commencé à voir sa population légèrement diminuer, à 1,4 milliard d’habitants. Mais en réalité, ce recul est d’ores et déjà commencé en Europe: sa population a diminué de 744 000 en 2020 et de 1,4 million en 2021.

Et c’est une tendance à long terme, puisque le nombre d’enfants par famille recule en Europe depuis les années 1960. Le rapport de l’ONU estime que l’Allemagne pourrait voir sa population diminuer de 5% d’ici 2050 et l’Italie, de 10%. Au Japon, la tendance est encore plus nette: de 125 millions aujourd’hui, la population pourrait être passée à 90 millions en 2065 et à 50 millions en 2115, selon un centre de recherche national.

À l’échelle de la planète, on parle d’une population qui atteindrait un pic se situant entre 8,8 et 9 milliards vers 2050, et qui diminuerait à nombre variant entre 8,2 et 8,7 milliards en 2100. Les chiffres varient suivant les scénarios utilisés (0,5 enfant par famille, ou un peu plus, ou un peu moins). Cela peut donner un pic se situant aussi tard qu’en 2086. Mais la tendance à long terme est indéniable.

À l’échelle de la planète, on parle d’une population qui atteindrait un pic se situant entre 8,8 et 9 milliards vers 2050.

Si tout cela représente une bonne nouvelle pour l’environnement, cette situation nécessitera des ajustements à l’économie dont peu d’élus osent parler.

Pour commencer, une croissance économique telle que celle qu’a connu la deuxième moitié du 20e siècle est incompatible avec un recul démographique: c’est déjà le cas au Japon, dont le ralentissement économique reflète le recul de sa population en âge de travailler depuis les années 1990. Ça peut impliquer, comme en Allemagne, une hausse des impôts pour compenser le nombre accru de retraités, un phénomène auquel vont faire face une bonne partie de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

Mais au-delà des impôts, les inégalités risquent de s’accroître avec le vieillissement de la population : si la proportion de la population sur le marché du travail diminue, cela veut dire une augmentation des revenus… mais uniquement pour cette partie de la population en âge de travailler qui est en diminution.

Par ailleurs, un ralentissement de l’économie dans les pays riches va se répercuter dans les pays plus pauvres: moins de production pour l’exportation vers les pays riches, donc pertes d’emplois, entraînant un exode de travailleurs vers les pays riches, et de nouvelles tensions à prévoir autour du thème de l’immigration.

Un ralentissement de l’économie dans les pays riches va se répercuter dans les pays plus pauvres.

Les dialogues dans la pièce de théâtre Récolte sont vifs, chargés, parfois chantés, dans une parlure qu’on reconnaît bien, tressée d’anglais et de français. Ça sent le vécu. Les personnages imaginés par Joëlle Préfontaine dans une Alberta rurale et francophone sont aujourd’hui immortalisés dans un livre publié aux Éditions du Blé et lancé officiellement le 14 septembre dernier.

Le texte met en scène une famille agricole éprouvée et captive du passé, son attachement à l’Église catholique se mêlant aux généreux effluves d’alcool. «Comme des plaies grandes ouvertes, chaque personnage illustre une facette du paysage de l’Ouest. Ensemble, ils récoltent au présent le legs de leur passé», résume l’éditeur franco-manitobain.

«Comme des plaies grandes ouvertes, chaque personnage illustre une facette du paysage de l’Ouest. Ensemble, ils récoltent au présent le legs de leur passé.» Éditions du Blé

Produite par L’UniThéâtre en juin 2014, puis laissée en jachère quelques années, Récolte a repris vie cet automne. Au Grindstone Theatre, à Edmonton, l’autrice Joëlle Préfontaine et quatre autres acteurs de la communauté ont livré une performance grisante du texte tout frais sorti des presses.

Le public était particulièrement absorbé par les mélodies du blues tourmenté de la protagoniste, interprétée par celle-là même qui a fait naître la pièce. Son lyrisme pudique a semé l’introspection.

Mais c’est le duo formé de Vincent Forcier et d’André Roy qui a volé le show, interprétant respectivement un jeune velléitaire et le fantôme de son vieux mononc’ à la fois hyper toxique et fort sympathique.

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La paire s’est échangé des répliques savoureuses, avec vivacité et agilité. Difficile de croire qu’ils en étaient seulement à leur troisième lecture de ce texte. Quelle performance d’André Roy qui, visiblement, s’ennuie de monter sur les planches!

À l’aube de son dixième anniversaire, l’œuvre de Joëlle Préfontaine, sélectionnée dans la catégorie Outstanding New Play des Elizabeth Sterling Haynes Awards qui récompensent l’écriture dramaturgique, reviendra-t-elle dans un théâtre près de chez vous?

Laissons l’idée germer.

Extrait de Récolte de Joëlle Préfontaine
Tard une nuit, en campagne, à la ferme de Ray dans une région centrale en Alberta pendant le mois de juillet 2013. 

Ray : Chan-te! Chan-te!
Renée : Laquelle?
Ray : La chanson que Mom chantait à Mon oncle.
Renée : Non.
Ray : Please.
Renée : T’es t’un gros chieux.
Ray: Chante-la!Ray commence à chanter «Vive la compagnie». C’est quelque chose qu’il a toujours fait pour Renée, depuis sa jeunesse, pour essayer de la rendre
Heureuse.

Ray :
VIVE LA VIVE LA VIVE LA VIE
VIVE LA VIVE LA VIVE L’AMOUR
VIVE LA VIE, VIVE L’AMOUR
VIVE LA COMPAGNIE

Renée : Oh, tu m’fâches! Tu rent’es dans maison après.
Ray : My allegiance is pledged.

Renée :
HOW CAN I FEEL
WHEN I’VE LOST ALL I’VE KNOWN?
HOW CAN I LIVE,
WHEN YOU’RE NOT HERE ANYMORE?
HOW CAN I PRETEND?
WHEN TO PRETEND WOULD BE TO LIE.
I’VE LOST MY WAY,
I’LL JUST HANG MY HEAD AND CRY.

Marie et Mon oncle Raymond apparaissent dans le passé et chantent avec Renée.

OH LORD,
HAVE MERCY,
HAVE MERCY ON ME.
OH LORD,
I NEED YOU,
NEED YOU TO SEE,
THE PAIN
I CARRY
IS BURRYING ME.
PLEASE GIVE ME YOUR STRENGTH,
SO I CAN BE FREE.
PLEASE GIVE ME YOUR STRENGTH,
SO I CAN BE FREE.

Marie et Mon oncle Raymond disparaissent.

Ray: Mom’s birthday today.
Renée: Je sais.
Ray: She would have been… fifty… seven?
Renée : Fifty five.

Renée s’assoit avec Ray.

Ray : Garde, le ciel. Te rappelles-tu de quand on s’assoyait comme ça ici avec Mom quand on était jeunes? On r’gardait aux étoiles, aux Northern Lights. Pis quand y’avait plein de nuages, on pouvait toujours voir les lumières de la ville qui reflétaient dans le ciel, comme ce soir. Tellement de lumière que ça reflète. Ici, y fait noir, et là-bas c’est tout éclairé. C’est beau, hein?!

Ray vomit encore.
Renée : Très beau! Viens-t’en Renée aide Ray à rentrer chez lui.

Avec l’aimable autorisation des Éditions du Blé.

Le Franco permet à ses lecteurs de prendre la parole pour exprimer leur opinion. Cette semaine, ​​Sylvain Lacroix est un supporteur du projet de loi sur la souveraineté de l’Alberta (LSA) et souhaite que Danielle Smith devienne première ministre de la province pour diriger le prochain gouvernement conservateur. Il travaille dans le secteur de l’énergie et s’exprime ici à titre personnel. Il réagit au texte Danielle Smith provoque une lutte pour l’âme du Parti conservateur uni publié sur ICI Alberta, le 2 septembre dernier, par la journaliste Audrey Neveu.

Madame Neveu,

Je souhaite vous faire part de ma déception à la suite de la lecture de votre publication web du 2 septembre dernier intitulée Danielle Smith provoque une lutte pour l’âme du Parti conservateur uni.

Malheureusement, vous utilisez la proposition de Danielle Smith comme un épouvantail pour apeurer les Albertains. À deux reprises, dans le texte, vous avez affirmé que cette loi sur la souveraineté de l’Alberta a pour but de se venger d’Ottawa, ce qui n’est pas du tout le cas. Ce type de commentaire contribue à la perte de confiance d’une frange du mouvement conservateur envers le média d’État dont vous êtes à l’emploi.

Comme vous le savez, une partie importante des membres du Parti conservateur uni souhaite que le gouvernement en fasse davantage pour développer l’autonomie politique de la province. Cette loi sur la souveraineté de l’Alberta vise à restaurer les pouvoirs constitutionnels et les champs de compétence provinciaux qui ont été envahis par Ottawa. Elle mettra en place la fondation pour une nouvelle relation avec le reste du Canada. Vous pouvez ne pas partager ce désir d’autonomie provinciale, mais vous devez arrêter de diffuser des affirmations inexactes sur les objectifs de la loi sur la souveraineté de l’Alberta.

Les conservateurs sont habitués au peu de considération de certaines personnes à Radio-Canada, mais cette fois, vous êtes allée trop loin. Je vous demande, s’il vous plaît, de vous rétracter.

Sincèrement,

Sylvain Lacroix

Supporteur de la LSA

Plus tôt cette année, nous lisions dans les pages du Franco la Dre Julie Hildebrand qui nous expliquait les effets néfastes de l’obésité et du diabète de type 2.

Souffrant elle-même de diabète, la Dre Hildebrand affirme qu’elle recommande à sa patientèle de bien choisir «ses sucres» en diminuant l’apport des sucres concentrés (dans les desserts, les plats préparés, les boissons gazeuses, etc.) et de consommer davantage des sucres lents, à index glycémique bas, et des sucres naturels de fruits. Elle concède ensuite que bon nombre de ses patients se laisseront glisser vers une douce négligence qui conduira à des conséquences dangereuses.

À mon avis, une solution plus durable pour une partie de la population serait de complètement éliminer les sucres de l’alimentation, car les sucres créent une dépendance.

Heureusement, il semble y avoir de l’espoir pour certaines personnes qui choisissent de manger exclusivement de la viande et des produits provenant du règne animal comme le beurre, les œufs et le fromage. Par exemple, le steak, riche en gras, est privilégié et les carottes, riches en sucre, sont évitées.

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Certains carnivores vont occasionnellement inclure quelques fruits et légumes très pauvres en glucides. L’idée est de manger de façon «ancestralement» appropriée, c’est-à-dire de se nourrir d’aliments qui étaient disponibles avant que les sociétés humaines débutent avec l’agriculture.

Pensons à nos Inuits du Grand Nord qui ont traditionnellement mangé ce qu’ils trouvaient dans la mer. Ils avaient peu accès aux fruits et légumes et encore moins au pain et autres produits transformés. Il semble que cette alimentation leur a assuré une bonne santé.

Une étude de la très réputée Université Harvard intitulée Behavioral Characteristics and Self-Reported Health Status among 2029 Adults Consuming a “Carnivore Diet” indique que le mode de vie carnivore semble prometteur pour aider certaines personnes à, entre autres, arrêter les fringales, perdre du poids, réduire leur hémoglobine A1C (chez les diabétiques) et améliorer leur santé mentale.

Pour certaines personnes, manger des glucides, même en très petite quantité, conduit à une faim insatiable qui pousse à manger continuellement, alors que manger de la viande grasse aurait l’effet contraire. Possiblement que les hormones qui régulent la faim et la satiété varient en fonction du type de macronutriment consommé (glucide, protéine ou lipide).

Crédit : Jeremy Stewart - Unsplash.com

Crédit : Jeremy Stewart – Unsplash.com

Malgré tout l’enthousiasme que suscite le carnivorisme, il n’est pas possible de dire avec l’état actuel de la recherche si cette diète peut aider 25%, 50% ou même 75% de la population, mais même si elle aide ne serait-ce qu’une petite portion de la population à améliorer sa santé, c’est déjà un succès. Certains carnivores le sont depuis plusieurs décennies, suggérant ainsi que le carnivorisme pourrait être une avenue durable.

La diète carnivore a été récemment popularisée par les médecins américains Shawn Baker, Ken Berry et Philip Ovadia qui ont écrit des livres de vulgarisation et qui sont présents sur YouTube. La nutritionniste Judy Cho offre des conseils pour mettre la diète en pratique.

Étant donné que la province de l’Alberta est une importante productrice de bœuf et que la viande est amplement disponible ici, espérons que nos scientifiques auront la curiosité d’approfondir les connaissances nutritionnelles et médicales sur la consommation exclusive de viande. Il serait bénéfique d’avoir accès à des professionnels de la santé qui peuvent parler de carnivorisme avec leurs patients.

Quant à moi, j’ai adopté le mode de vie carnivore depuis le début de cette année et réduit mon tour de taille de trois pouces. Je me porte à merveille! Bonne santé!

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est avocate et professeure adjointe au Programme de common law français de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa. Elle détient un diplôme en droit de l’Université d’Ottawa et une maîtrise en droits internationaux de la personne de l’Université d’Oxford en 2016 où elle étudie grâce au généreux soutien de la Fondation Alma & Baxter Ricard. Anne a fait valoir les droits de ses clients devant plusieurs tribunaux administratifs, des tribunaux de toutes les instances du Canada, dont la Cour suprême du Canada, et des organes conventionnels internationaux et régionaux en droits de la personne. Sa recherche et ses publications portent sur les droits de la personne et les droits des enfants. Anne vient de Falher en Alberta et est diplômée de l’école Héritage.

La Cour suprême du Canada a annoncé jeudi qu’elle n’entendrait pas l’appel de l’affaire ENvironnement JEUnesse contre Canada. Cette affaire, menée par des jeunes, aurait pu créer un précédent important en droit canadien. ENvironnement JEUnesse disait représenter les Québécois âgés de 35 ans et moins. Il reprochait au gouvernement fédéral de porter atteinte aux droits des jeunes en violant leurs droits à la vie, à la sécurité, à l’égalité et à vivre dans un environnement sain.

La requête déposée devant la Cour suprême du Canada suivait le rejet en décembre 2021 par la Cour d’appel du Québec d’une demande déposée en 2018.

Le refus du plus haut tribunal au pays est une occasion ratée de déterminer si les Canadiens peuvent poursuivre leurs gouvernements en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés pour ne pas avoir pris les mesures appropriées pour enrayer la crise climatique.

Cette affaire est l’une des nombreuses actions en justice qui se multiplient à travers le pays – et dans le monde – et dans lesquelles les enfants et les jeunes demandent des comptes à leurs gouvernements par le biais de litiges relatifs aux droits de la personne. Ils jouent de plus en plus un rôle de premier plan en tant que défenseurs des droits de la personne dans les dossiers les plus urgents de notre époque, comme les changements climatiques et la réconciliation avec les peuples autochtones.

En tant que chercheures dans le domaine des droits de l’enfant, nous sommes intéressées de savoir dans quelle mesure les processus juridiques au Canada sont équipés pour traiter des cas menés par des jeunes et impliquant leurs droits. Nous avons constaté qu’il reste beaucoup à faire pour que les enfants et les jeunes soient traités comme des détenteurs de droits au Canada et que nos processus juridiques soient adaptés à leurs besoins.

Les jeunes au premier plan

La crise climatique est souvent décrite comme le défi de droits de la personne le plus urgent de notre époque. Les enfants et les jeunes sont non seulement vulnérables de manière disproportionnée aux impacts du changement climatique, car leur développement physiologique et cognitif les rend moins aptes à faire face aux chocs et au stress liés au climat, mais ils supporteront également un fardeau accru de ses conséquences lorsque les impacts s’aggraveront, lorsqu’ils seront adultes.

«La crise climatique est souvent décrite comme le défi de droits de la personne le plus urgent de notre époque.»

Les enfants et les jeunes du monde entier se sont mobilisés pour que les gouvernements et les entreprises soient tenus responsables des conséquences de leur inaction sur les droits de la personne. Ceux du Canada ne font pas exception. Ils ont agi en tant que gardiens des droits de la personne au Canada en initiant des litiges pionniers en matière de Charte à travers le pays, notamment au Québec, en Ontario et devant la Cour d’appel fédérale.

Le présent litige est un exemple brillant de la défense des droits de la personne par les jeunes. Les jeunes sont les protagonistes principaux dans cette affaire et le site Web d’ENvironnement JEUnesse présente des informations qui leur sont accessibles et fournit des renseignements sur la façon de s’impliquer. Il présente des vidéos, des photos, des fiches d’information et des outils éducatifs adaptés. L’organisation peut ainsi servir de modèle pour les litiges menés par des jeunes, de façon conforme aux meilleures pratiques en matière de droits de la personne.

Des ressources juridiques inadaptées pour les enfants et les jeunes

Les tribunaux qui ont entendu la cause, par contre, ont été moins exemplaires. Lors de leur audition, ni la Cour supérieure du Québec ni la Cour d’appel du Québec n’ont fourni aux jeunes des informations accessibles sur le litige ou n’ont prévu des mesures spéciales pour leur permettre de suivre la cause.

Les règles de procédure des deux tribunaux ne prévoient pas de mesures permettant une participation significative et adaptée à l’âge des jeunes. Sur le fond, l’intérêt supérieur de l’enfant était absent de l’analyse des deux cours concernant les obligations du Canada envers les enfants et les jeunes en vertu de la Charte dans sa réponse à la crise climatique.

Anne Levesque

Anne Levesque

Cela correspond à ce que nous avons constaté dans nos recherches. Peu de processus juridiques traitant des droits des enfants au Canada sont conçus pour leur permettre une participation significative. La plupart des tribunaux administratifs au Canada ne leur offrent pas de ressources adaptées. Aucun tribunal des droits de la personne au Canada n’a de règles de procédure permettant une participation adaptée aux enfants dans les décisions.

En fait, de nombreuses lois sur les droits de la personne au Canada excluent expressément les enfants et les jeunes de la protection contre la discrimination fondée sur l’âge. Pour ajouter aux obstacles que rencontrent nos enfants pour accéder à la justice, le Canada n’a pas ratifié le Protocole facultatif à la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant qui leur permettrait d’avoir accès à un mécanisme de plainte international lorsque leurs droits fondamentaux sont violés.

Comment faire mieux pour nos enfants

Bien que nous n’ayons observé presque aucune ressource, règle de procédure ou processus spécifiques aux jeunes pour les cas initiés par les jeunes au Canada, il existe des pratiques exemplaires que les tribunaux canadiens pourraient adopter pour respecter les droits des enfants.

Un rapport de 2013 du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de la personne fournit un modèle de processus juridique adapté aux enfants. Selon le rapport, le point de départ doit être l’autonomisation juridique des enfants et des jeunes. Les enfants doivent recevoir des informations adaptées sur leurs droits et sur la manière de les faire valoir. Les processus juridiques doivent être conçus pour accepter et traiter les plaintes déposées par les enfants ou en leur nom. Cela signifie qu’il faut permettre une participation significative, adaptée à l’âge de l’enfant, mais aussi leur permettre des procédures et leur fournir un soutien juridique dans ces procédures.

«Les enfants doivent recevoir des informations adaptées sur leurs droits et sur la manière de les faire valoir.»

Le comité d’experts des Nations unies chargé du suivi de la Convention relative aux droits de l’enfant a reconnu, dans un rapport datant de juin 2022, d’importantes lacunes dans la mise en œuvre de la Convention par le Canada et a formulé des recommandations qui contribueraient à reconnaître les enfants en tant que détenteurs de droits dans les procédures judiciaires, notamment en ce qui concerne le changement climatique.

Le Comité recommande que le principe de l’intérêt supérieur des enfants soit appliqué dans toutes les procédures et décisions judiciaires ayant un impact sur eux, et que l’écoute de leurs opinions soit une exigence pour tous les processus décisionnels qui concernent les enfants, y compris dans les cas concernant l’environnement.

Un pas en arrière

La décision de la Cour suprême de ne pas entendre l’appel de ENvironnement JEUnesse est un pas en arrière pour les litiges en matière de droit de la personne dirigés par des jeunes au Canada.

Il est à espérer que cette décision ne découragera pas les enfants et les jeunes de faire valoir leurs droits devant les tribunaux. Ces derniers ne sont ni la propriété de leurs parents ni des versions réduites des adultes. Ils sont détenteurs de droits et, dans bien des cas, des défenseurs des droits de la personne.

Les procédures judiciaires au Canada doivent reconnaître les enfants et les jeunes comme porteurs de droits et adapter leurs procédures en s’assurant qu’elles soient conformes aux meilleures pratiques en cette matière.

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Agence Science-Presse

Le 1er juillet, un quotidien de l’Indiana était le premier à rapporter cette histoire, citant une obstétricienne-gynécologue locale, la Dre Caitlin Bernard, qui avait dit avoir procédé à l’interruption de grossesse d’une enfant de 10 ans, parce qu’en Ohio, ce traitement lui était désormais interdit. L’enfant avait été victime d’un viol. Le président Biden allait citer cette histoire en exemple quelques jours plus tard.

Immédiatement, des groupes antiavortement, des élus et même des médias ont mis en doute la véracité de l’histoire. Et la Dre Bernard est devenue la cible d’attaques à l’échelle nationale.

Dissonance cognitive : on désigne par ce terme ce qui se passe dans notre cerveau lorsqu’il est confronté à deux informations contradictoires. Dans ce cas-ci, Laura Hazard Owen, la rédactrice en chef du Nieman Journalism Lab, explique que c’est une histoire horrible «et nous ne voulons pas croire qu’une enfant de 10 ans puisse devenir enceinte».

«Et nous ne voulons pas croire qu’une enfant de 10 ans puisse devenir enceinte.» Laura Hazard Owen

Le tout, accompagné d’un biais de confirmation : si on est contre l’avortement, c’est parce qu’on croit que de le rendre illégal n’aura que des bénéfices, et cette histoire entre en conflit avec cette croyance. On aura donc tendance à écouter les «explications» qui confirment notre croyance, comme ce procureur de l’Ohio qui a d’abord assuré que ce viol n’avait pas été signalé ou comme ces commentateurs assurant qu’un avortement serait rarissime à cet âge. Un éditorial du Wall Street Journal titrait même le 12 juillet : «Une histoire d’avortement trop belle pour être confirmée».

Troisième ingrédient, le déni : la police de l’Ohio a bel et bien arrêté le principal suspect le 13 juillet, qui aurait avoué son crime ; les journalistes ont révélé qu’il y avait bel et bien eu une plainte déposée auprès de la police dès le 22 juin ; et comme l’a rapporté le quotidien Columbus Dispatch, rien qu’en Ohio, 52 avortements ont été pratiqués en 2020 chez des moins de 15 ans. Pourtant, ces faits ont amené peu de commentateurs à reconnaître leur erreur.

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Et ce ne sont plus les seuls faits qui ont provoqué de la dissonance cognitive, résumait le 18 juillet la chroniqueuse du New York Times, Michelle Goldberg : une femme a dû voyager dans un autre État parce que les médecins locaux refusaient de mettre fin à une grossesse extra-utérine (qui peut entraîner la mort) ; une autre a été confrontée à des médecins qui ne voulaient pas l’aider à terminer sa fausse couche. Les opposants à l’avortement rétorquent que les lois antiavortement n’empêchent pas les médecins de procéder dans de tels cas, mais en même temps, note Goldberg, rien ne montre que les élus sont prêts à clarifier les lois en question.

«Il est courant pour les opposants à l’avortement de prétendre que l’avortement n’est jamais médicalement nécessaire. Parmi les élites conservatrices, cet argument repose sur des astuces sémantiques, définissant l’interruption de grossesse pour sauver la vie d’une femme comme étant quelque chose d’autre qu’un avortement.»

«Il est courant pour les opposants à l’avortement de prétendre que l’avortement n’est jamais médicalement nécessaire.» Michelle Goldberg

Il va pourtant falloir que les journalistes et les commentateurs s’ajustent, poursuit Laura Hazard Owen, du Nieman Journalism Lab. Parce que ces histoires vont se multiplier, renchérit Susan Matthews, directrice de l’information du magazine Slate. Même là où ils ont le droit, des médecins comme la Dre Bernard pourraient y penser à deux fois, suggère sa collègue Tracey Wilkinson dans une lettre au New York Times qu’elles étaient censées signer toutes les deux… avant que le procureur de l’Indiana n’annonce qu’il ouvrait une enquête contre Caitlin Bernard.

Quant aux journalistes, ils devront accepter qu’ils doivent se contenter de sources anonymes, sans quoi ces histoires passeront loin des écrans radars, conclut Owen : «d’innombrables histoires d’avortements ne seront jamais racontées, parce que ce sera trop risqué.» Ce qui, en retour, réconfortera ceux qui préféreront le déni.