le Jeudi 18 avril 2024

Pour trouver un emploi dans le domaine de l’éducation à la petite enfance en français, il suffit de le désirer. C’est ce que semble indiquer Sarah Arlène Nyakeru, directrice générale de l’Institut Guy-Lacombe de la famille (IGLF), et Angèle Diomandé, éducatrice au Centre d’expérience préscolaire et parascolaire (CEPP) La Belle Nature située à Saint-Albert.  

Lorsque l’on évoque la recherche d’un emploi dans l’éducation de la petite enfance, Sarah Arlène Nyakeru est sans détour. «Il faut faire le pas et appliquer!» Elle souligne d’ailleurs qu’un grand nombre de jeunes ne connaissent pas tous les services liés à la petite enfance qui sont offerts par les organismes francophones en Alberta.

Et pourtant, que cela soit au Centre collégial de l’Alberta ou à la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA), de nombreuses informations sont à disposition pour tous ceux et celles qui désirent faire le saut dans le monde des tout-petits.

Angèle Diomandé, elle, n’a pas hésité à changer de carrière. Docteure en pharmacie en Côte d’Ivoire, elle a très vite compris qu’en arrivant au Canada, il faudrait tout gérer, «la vie de famille et professionnelle». C’est très rapidement qu’elle a su comprendre le système. «Ici, tu dois avoir un diplôme canadien et une expérience professionnelle canadienne si tu veux travailler».

«Je me suis tout de suite inscrite sur la liste d’attente de la Fédération des parents francophones de l’Alberta pour devenir éducatrice.» Angèle Diomandé

Après avoir pris le pouls du marché du travail, elle se lance. «Je me suis tout de suite inscrite sur la liste d’attente de la Fédération des parents francophones de l’Alberta pour devenir éducatrice.» Un choix qui a porté ses fruits très rapidement malgré «son niveau zéro». Consciente de la grande demande dans les métiers de la petite enfance, elle commence comme remplaçante sur appel, tout en effectuant sa certification de niveau 1 en parallèle.

Angèle Diomandé, éducatrice au Centre d'expérience préscolaire et parascolaire (CEPP) La Belle Nature située à Saint-Albert

Angèle Diomandé, éducatrice au Centre d’expérience préscolaire et parascolaire (CEPP) La Belle Nature située à Saint-Albert

Une démarche efficace qui reflète le besoin criant de professionnels. Sarah Arlène Nyakeru, directrice générale de l’IGLF, indique que tous les postes sont pourvus, mais qu’à l’occasion, il lui faut des remplaçants. «Lors d’une journée pédagogique à l’école, les jeunes affluent dans nos locaux. Des fois, les éducatrices sont malades», explique-t-elle, tout en validant la recherche potentielle de nouveaux profils pour pourvoir à certains postes lorsque c’est nécessaire.

Angèle Diomandé l’assure, «s’inscrire sur cette liste m’a offert la possibilité de prendre le train en marche et d’acquérir très vite une certaine expérience». Elle indique aussi que «tu peux devenir très vite une remplaçante à temps plein».

Des prérequis et l’envie d’apprendre

Sarah Arlène Nyakeru souligne qu’il y a certains prérequis pour postuler. «En tant qu’employeur, on espère voir des candidats avec une première formation en éducation à la petite enfance [niveau 1] et éventuellement une formation aux premiers soins.» Elle indique aussi qu’une vérification des antécédents pour le secteur vulnérable est obligatoire.

S’il semble y avoir des prérequis administratifs, l’un d’eux est principalement émotionnel. «Il faut avoir de l’amour pour un emploi dans la petite enfance», explique Mme Nyakeru. Mais pas seulement. «Nous sommes plus qu’un service de garde, il faut aussi de l’amour pour la communauté francophone.» Elle indique que pour travailler à l’IGLF, il faut aussi être ouvert d’esprit, échanger avec ses coéquipiers et les parents.

Un amour qui va de soi pour Angèle Diomandé, «la passion des enfants, on l’a à la maison. Cet emploi, c’est comme une continuité». Mais elle souligne très clairement que cela ne suffit pas. «En deux ans, j’ai obtenu mon diplôme d’éducatrice de niveau 2 puis 3. Cela m’a aidé à mieux comprendre le développement de l’enfant, ses besoins, ses nécessités.»

Sarah Arlène Nyakeru, directrice générale de l’Institut Guy-Lacombe de la famille (IGLF)

Sarah Arlène Nyakeru, directrice générale de l’Institut Guy-Lacombe de la famille (IGLF)

La directrice générale de l’IGLF se veut toutefois rassurante. Elle estime qu’avec une certification de niveau 1, la candidate a toutes ses chances pour trouver un emploi rapidement. «On leur offre ensuite la possibilité de continuer, en collaboration avec le Centre collégial de l’Alberta. Très vite, on peut accorder à ces nouvelles éducatrices une certaine supervision, un leadership pour pouvoir compléter leur cursus.» Elle croit en l’accompagnement professionnel pour faire une carrière dans l’éducation à la petite enfance.

«Très vite, on peut accorder à ces nouvelles éducatrices une certaine supervision, un leadership pour pouvoir compléter leur cursus.» Sarah Arlène Nyakeru

Si Angèle Diomandé fait partie de ces femmes qui ont effectué un changement de carrière en arrivant au Canada, Sarah Arlène Nyakeru prône aussi la diversité générationnelle et encourage les jeunes diplômés à postuler dans les centres de la petite enfance (CEP). «Les emplois y sont faciles à trouver», affirme-t-elle. Cela n’empêche pas de devoir être motivé, patient et aux aguets, sourit l’éducatrice de La Belle Nature.

Angèle Diomandé ajoute que lors de ce changement de carrière, elle a beaucoup apprécié ses formations et garde aujourd’hui de très bonnes relations avec ses professeurs. Elle avoue que la communauté francophone tissée serrée apporte aussi une certaine solidarité pour trouver assez vite un emploi. «La demande est là, il faut être patient et ne pas se décourager!»

La cerise sur le gâteau

Outre la passion pour les enfants, il ne faut pas négliger l’aspect financier lié au métier d’éducateur à la petite enfance. C’est d’ailleurs dans un contexte économique particulier que les professionnels de la petite enfance ont le soutien du gouvernement albertain.

«Nous recevons un petit quelque chose en plus sur le salaire», résume Angèle Diomandé en évoquant le programme provincial de soutien aux employés de la petite enfance. Une aide gouvernementale qui lui apporte une certaine reconnaissance pour ce métier qu’elle a adopté depuis déjà quelques années.

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Un sentiment partagé par la directrice générale de l’IGLF. «Ce programme provincial est efficace et encourage nos organismes à offrir plus de postes d’éducateurs.» Une bonne nouvelle pour un métier aujourd’hui de plus en plus en demande.

Des anciennes routes maritimes qui parcouraient le globe de l’Asie à l’Europe, en passant par l’Inde et l’Afrique pour fournir les marchands d’épices, subsiste aujourd’hui un patrimoine culinaire extraordinaire. Solo Diallo nous invite à la découverte de cette gastronomie à la fois simple et subtile. 

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Originaire de Kaolack au Sénégal, Solo Diallo est arrivé à Winnipeg, il y a «déjà trois décennies», avec ses parents et une fratrie de huit enfants. Bien que «les hommes ne cuisinent pas en Afrique», lui n’a pas eu le choix que d’aider, dès le primaire, sa maman à préparer les repas. «C’était la seule femme de la maison, car mes deux sœurs se sont mariées très jeunes.»

De cette proximité avec celle qui lui a donné vie sont nés une complicité, un amour et une passion pour l’art culinaire. «Elle m’a tout appris», dit-il, reconnaissant. Plus tard, il commence des études en éducation et fait une majeure en histoire à l’Université Saint-Boniface. «J’ai toujours aimé l’enseignement et j’adore l’histoire, l’égyptologie.»

Solo Diallo propriétaire et chef du restaurant Mumbai-Dakar

De ses journées sur le campus, il se rappelle surtout les soirées dansantes qu’il organisait avec ses frères. «On faisait à manger pour tout le monde, on mettait de la musique et on dansait jusqu’à trois heures du matin!» L’appel des batteries de cuisine a finalement eu raison de son goût pour l’enseignement. Il quitte les bancs de l’université et rejoint le Red River College pour y devenir chef.

À Winnipeg, il rencontre Angel, son épouse et la future mère de ses trois enfants. Solo Diallo est un homme d’action et décide de rejoindre Edmonton. Il espère profiter du «boom économique albertain», tout en acquérant l’expérience nécessaire pour ouvrir «sa propre affaire».

Une dizaine de restaurants plus tard, il part pour trois années «dans le nord afin de financer ses futurs projets». «Après, je pensais rentrer au Sénégal ou à Winnipeg pour ouvrir un restaurant sénégalais, mais mon épouse a choisi Edmonton, car elle avait trop froid au Manitoba», dit-il amoureux.

Mumbai-Dakar, un voyage gustatif 

En 2019, il trouve un partenaire d’affaires en la personne d’Ahmad Mohammad Ashfaque. «Nous avions déjà travaillé ensemble. C’est un grand chef d’origine indienne.» Ils décident alors d’ouvrir Mumbai-Dakar, une errance dans le monde des épices et des saveurs, entre l’Inde et le Sénégal.

«Mon plat favori, c’est bien sûr le plat national sénégalais, le ceebu jën.» Solo Diallo

«Mon plat favori, c’est bien sûr le plat national sénégalais, le ceebu jën», évoque Solo Diallo.  Aussi épelé thiéboudiène ou tiep bou dièn, c’est un ragoût à base de riz, légumes et poisson qui peut se décliner de multiples façons. Solo Diallo a choisi la recette traditionnelle à base de sauce tomate afin d’apporter cette authenticité oubliée, aujourd’hui inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO).

Sur la carte, on retrouve d’autres mets extraordinaires comme le mafé aux subtiles essences de beurre d’arachides, le poulet braisé typique de la Côte d’Ivoire, le poulet au beurre ou le riz biryani pour les inconditionnels de la gastronomie indienne.

Secrètement, il espère très vite ajouter à sa carte le foufou, appelé parfois fufu, une pâte à base de manioc, de maïs, de banane plantain ou d’igname bouillie et pilée servie avec une sauce qui diffère selon les goûts. «Le foufou, c’est très populaire! Tout le monde connaît le foufou.»

«Le foufou, c’est très populaire! Tout le monde connaît le foufou.» Solo Diallo

Une première affaire ou l’art de parer aux imprévus

Installé au nord-ouest de la ville d’Edmonton au-delà de la 50e rue et sur la 118e avenue, ses débuts n’ont pas été si faciles, mais il ne se plaint pas. Ce n’est pas dans son ADN.

«C’était ma première affaire; il y a eu beaucoup d’imprévus. De plus, la démographie du quartier n’est pas africaine, alors il a fallu faire sa place.» Ce choix, en partie lié à l’aspect raisonnable des locaux qu’il occupe aujourd’hui, a exigé de lui qu’il fasse preuve d’ingéniosité pour y attirer ses compatriotes.

Plat de poulet

Un défi relevé haut la main, puisqu’«aujourd’hui ma clientèle vient de très loin pour manger nos spécialités», dit-il enthousiaste. Ce n’est d’ailleurs pas sans fierté qu’il annonce être certainement le seul restaurant sénégalais dans la province! À force de visibilité, et de bouche enjouée à oreilles, la clientèle a adopté l’endroit.

Heureux de cette réussite, l’adage d’un homme averti en vaut deux semble lui coller à la peau. «Un entrepreneur, c’est d’abord quelqu’un qui veut faire des affaires. Mais cela ne s’improvise pas.» Il n’est pas de ceux qui vont «ouvrir un restaurant et mettre leur épouse en cuisine; cela ne fonctionne pas sur le long terme».

«Un restaurant, c’est d’abord une entreprise comme les autres» 

Il revendique ses connaissances, ses deux années d’études en tant que chef, mais aussi l’expérience qu’il a acquise tout au long de son cheminement. «J’ai travaillé partout à Edmonton.» Il donne beaucoup d’importance à la gestion, le coût et la qualité de ces aliments, tout en laissant vivre sa créativité.

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En un clin d’œil, il énumère ses traits de caractère qui permettent de réussir. «Il faut être obstiné, voire têtu, courageux et patient, et avoir de l’amour pour la cuisine.» Pour lui, un restaurant, «c’est comme une banque, une société d’assurance, une entreprise. Cela doit être pris très au sérieux».

À l’inverse, il avoue en souriant «être parfois sûrement trop gentil». Mais il ne regrette rien. «Je fais tout pour entretenir mes amitiés, c’est très important. Tu as beau avoir tout l’or du monde, si tu n’as pas d’amis, cela sert à quoi!»

Le désir de partager avec sa communauté 

Il garde cette âme de visionnaire de l’époque où ses frères et lui apprenaient aux étudiants africains «à cuisiner le mafé». Il se projette facilement dans l’avenir, avec d’une part, l’ouverture de «petits kiosques sénégalais, des plats à emporter, cinq ou six couverts» aux quatre points cardinaux de la ville, de l’autre la mise en place d’ateliers culinaires pour sa clientèle, mais aussi dans les écoles francophones.

Une façon de redonner à la communauté qui l’a si bien accueilli à ses débuts. «La langue française véhicule notre quotidien. Je tiens à ce que mes enfants, Samory, Cumba et Bocar  parlent ma langue, mais aussi celle de leur maman, le mandarin, et bien sûr l’anglais. Les trois langues les plus populaires au monde!»

«Être éducateur ou éducatrice en petite enfance, ce n’est pas juste garder des enfants, ça c’est un mythe», s’exclame Mireille Péloquin, la directrice de la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA)*. Aujourd’hui, «ce sont d’abord des professionnels de la petite enfance» qui doivent au quotidien exercer un rôle d’éducation et de socialisation auprès des enfants.

Et ce n’est pas Mireille Koffi, actuelle coordonnatrice du Centre d’expérience préscolaire et parascolaire (CEPP) à l’école Notre-Dame d’Edmonton qui va la contredire. «Notre métier, c’est de former les citoyens de demain, leur inculquer des connaissances, les accompagner dans leur quotidien de découvertes».

Un métier, des compétences et une carrière  

Étudiante au diplôme en éducation à la petite enfance (EPE-3) au Centre collégial de l’Alberta, Mireille Koffi a choisi ce métier par hasard lors d’une réorientation professionnelle après des études en comptabilité et technologies de l’information. Aujourd’hui, elle est passionnée par ce qu’elle fait.

Le 10 juin 2019, se souvient-elle comme si c’était hier, «je débute à l’école Gabrielle-Roy, au CEPP  avec une validation de mes acquis effectués au Québec». Très vite, elle ressent le besoin de se former. «Lorsque j’ai commencé mes cours, je me suis rendu compte que je n’avais que peu de notions de ce qu’était le métier.»

«Être éducateur ou éducatrice en petite enfance, ce n’est pas juste garder des enfants, ça c’est un mythe.» Mireille Péloquin

Elle apprend alors le développement de l’enfant, «mais pas seulement». Si elle découvre effectivement le programme éducatif, «la base qui te permet d’atteindre tous les objectifs que tu veux accomplir avec les enfants», elle apprend aussi la gestion des établissements, le travail d’équipe et le leadership.

Des compétences qui sont aujourd’hui essentielles pour les professionnels de la petite enfance qui travaillent avec d’autres professionnels de la santé et de l’éducation. «50 % de l’emploi, c’est de travailler avec tes collègues, surtout en garderie institutionnelle, l’autre 50 % c’est avec les enfants», ajoute Mireille Péloquin.

Mireille Peloquin directrice de la FPFA

La directrice de la FPFA souligne d’ailleurs la richesse des programmes proposés au Centre collégial de l’Alberta et les possibilités d’emplois à la fin de chaque cursus. «Le métier peut débuter après une quarantaine d’heures de formation, le temps de voir si l’on aime cela. Par la suite, c’est une ou deux années d’études et une multitude de possibilités.»

La formation amène aussi à d’autres métiers comme assistant en éducation, coordonnateur de service de garde, agent de soutien pédagogique et, après quelques années d’expérience, il n’est pas rare que «certains se lancent dans l’enseignement». Mais aujourd’hui, s’il y a bien un métier en tension, c’est bien celui d’éducateur. «Entre la pandémie et l’instauration des garderies institutionnelles à 10$, les possibilités d’emplois déjà nombreuses vont augmenter dès la rentrée prochaine», prévoit Mireille Péloquin.

S’épanouir avec et pour l’enfant

Mireille Koffi, aujourd’hui passionnée par ce métier qu’elle a «adopté», est consciente de l’importance de son rôle. «Les éducateurs comme les parents doivent être présents tout au long du parcours de l’enfant.» C’est pour elle un accompagnement au quotidien qui détermine l’avenir de l’enfant.

Mireille Péloquin renchérit, «pour réussir, en plus de l’amour pour son métier, le spécialiste de la petite enfance doit avoir des qualités d’observation, d’analyse et de créativité». Elle évoque aussi l’aspect non routinier de ce métier. «Il faut préparer sa salle de classe, des activités adaptées aux besoins de l’enfant, résoudre certaines problématiques et faire preuve de patience, maîtriser ses émotions pour enseigner à des enfants qui n’ont aucun filtre, comment exprimer leurs  sentiments.»

Mireille Koffi coordinatrice du CEPP

«Un enfant s’émerveille au contact de tout ce qu’il reçoit», assure Mireille Koffi. «Il ne juge pas et désire apprendre tous les jours», c’est très valorisant. Elle insiste d’ailleurs sur la singularité de chacun d’eux et la richesse que cela lui apporte. «Chaque enfant a son propre rythme d’apprentissage et nous devenons alors des partenaires. J’apprends auprès de l’enfant au même titre que l’enfant apprend avec moi.»

Et la plus belle des reconnaissances pour cette mère de famille, c’est de voir combien les enfants ont pu évoluer en quelques mois dans leur routine et leurs moments «clés» du quotidien. La directrice de la FPFA souligne d’ailleurs l’importance de ce cheminement qui parfois soulage aussi la tâche des parents.

«Notre métier, c’est de former les citoyens de demain, leur inculquer des connaissances, les accompagner dans leur quotidien de découvertes.» Mireille Koffi

Un enfant qui devient propre, qui a compris qu’il faut se laver les mains avant de passer à table, ce sont, selon la directrice de la FPFA et Mireille Koffi, de petites victoires pour ceux qui accompagnent ces enfants au quotidien. À l’unisson, elles mettent l’accent sur la détection et la prévention. «Nous sommes aussi là pour détecter des comportements difficiles ou à risque, ceux que les parents n’ont pas forcément le temps de voir lorsqu’ils sont avec leurs enfants, et les accompagner», ajoute Mireille Péloquin.

«Et si demain, l’un d’eux obtient son doctorat», ce sera une grande fierté, ajoute Mireille Koffi enthousiaste.

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*Depuis 2012, la FPFA a été reconnue comme la voix officielle des parents et des conseils d’école francophones auprès du ministère de l’Éducation de l’Alberta.

Mireille Koffi tient à remercier tous ses professeurs du Centre collégial de l’Alberta, le personnel de la FPFA et la direction du CEPP pour leur soutien tout au long de son cheminement professionnel.

Logo Petite enfance

Mireille Tessier est une battante. Comme pourraient le penser certains, elle est tombée dans «la potion magique» lorsqu’elle était toute jeune. «J’ai été entrepreneure avant d’être sur le marché du travail!» À 20 ans, elle gérait avec ses parents le restaurant familial; aujourd’hui, elle est propriétaire de la boutique Daikoku à Edmonton.

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Depuis, elle a fait un long bout de chemin. Mariée, mère d’un jeune de 12 ans, elle cumule les casquettes avec le soutien de son mari William. Autant dire que depuis mai 2019, et l’ouverture de sa boutique, sa vie d’entrepreneure n’a pas été de tout repos.

Originaire du Québec, elle s’installe à Edmonton avec sa famille. «Pour vendre du cannabis et ses accessoires, la capitale albertaine était la meilleure opportunité.» Mireille aime la proximité de la communauté francophone et souligne que la réglementation provinciale pour ce type de commerce est très solide.

Le temps a passé, «aujourd’hui, nous avons dû nous séparer de nos 5 employés». Un crève-cœur pour celle qui croit encore, contre vents et marées, Delta et Omicron, qu’il est possible d’éduquer, d’accompagner et de sensibiliser la population à une consommation saine de cette plante souvent décriée.

«Depuis le début, notre rôle à Daikoku, c’est le respect des clients et de la plante». Par la pédagogie, elle espère lutter contre les préjugés liés aux consommateurs. Mireille Tessier

Entrepreneure et pédagogue dans l’âme

Loin des grosses machines qui ont fleuri un peu partout dans la province, Mireille Tessier continue à  croire en ses valeurs avec une petite amertume bien dissimulée. Car elle est d’abord une personne optimiste, qui croit dans le partage, la connaissance et le respect.

Notre produit n’est pas «un produit qu’il faut banaliser malgré la légalisation. Il faut le comprendre, le traiter avec respect comme nos clients d’ailleurs»! Pour cela, elle met toute son énergie dans l’accompagnement, la pédagogie, la sensibilisation et la prévention.

«La plante est reconnue comme médicament au Canada depuis plus de 20 ans. Ce n’est pas que de la consommation récréative. Il faut toujours aller à la rencontre du client avec empathie et une certaine ouverture d’esprit pour comprendre ses besoins et lui offrir le produit adapté.»

Même si la législation provinciale autorise la consommation de la plante à partir de 18 ans, elle souligne qu’il est plus raisonnable d’attendre 25 ans et la formation achevée du cerveau pour la consommer. «Bien sûr, certains médecins qui ont une parfaite connaissance des substances issues de la plante vont peut-être vous autoriser certains produits, mais ce n’est pas mon métier.»

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Faire de sa boutique un lieu de rencontre pour la communauté

Avec en ligne de mire la fin de la pandémie, mais sans boule de cristal, Mireille espère retrouver une certaine quiétude dans les prochains mois. En tant qu’entrepreneure, «il faut toujours un plan B, C, D et peut-être E, F et G. Les choses dans la vie ne vont jamais comme on l’a planifié».

Elle souhaite à nouveau offrir des ateliers d’éducation sur la plante, mais aussi créer un lieu d’échange et de connexion dans sa boutique. Entrepreneure passionnée de littérature, polyglotte et d’une curiosité sans fin, elle veut aussi rejoindre des artistes visuels et leur laisser un espace d’expression.

Mireille Tessier dans sa boutique Daikoku

Adepte des moments à soi, Mireille insiste sur ce temps que l’on oublie de prendre, celui de la pause. «Respirer, reconnecter avec soi-même et passer au travers. Une bonne technique de respiration, il n’y a rien de meilleur!» Attachée à cette notion de bien-être, elle aimerait aussi offrir gratuitement des mini-ateliers de yoga et de respiration pour les personnes qui le désirent.

En vertu de la législation provinciale, la consommation de cannabis est interdite aux personnes âgées de moins de 18 ans.

Dans le cadre de son programme Pour que vieillir soit gai, la Fondation Émergence a lancé récemment, une série de tournées de sensibilisation virtuelles à travers tout le Canada francophone. Ce mois de janvier, cette tournée prend la direction de l’Ouest canadien, en partenariat avec le Comité FrancoQueer de l’Ouest, la Fédération des aînés franco-albertains et l’Assemblée francophone des retraité.e.s et ainé.e.s de la Colombie-Britannique. Ce sera alors l’occasion de sensibiliser le grand public et les acteurs des milieux aînés aux réalités LGBTQ2+.

On sait qu’environ 10 % des personnes aînées sont LGBTQ2+. Toutefois, peu d’entre elles n’osent le révéler de peur d’être rejetées, surtout après tant d’années à avoir été confrontées à une société où l’homosexualité constituait un crime, un péché mortel et une maladie mentale.

« C’est une population qui a dû se cacher pour survivre et qui demeure aujourd’hui invisible, souligne Julien Rougerie, chargé de programmes à la Fondation Émergence. Elles ont fait face à de grands traumatismes à une époque où la religion, le système de santé et la justice stigmatisaient fortement ceux et celles appartenant aux communautés LGBTQ2+. »

« Les personnes aînées LGBTQ2+ font souvent face à un terrible isolement, car elles se retrouvent dans des milieux où elles ne se sentent pas à l’aise d’être elles-mêmes, d’autant plus si elles appartiennent à une autre minorité comme ça peut être le cas de certaines populations francophones au Canada. »

Des témoignages poignants

Cette tournée culminera avec une conférence virtuelle ouverte à toutes et tous, qui aura lieu 24 janvier de 11h à 13h (heure du pacifique). Y seront abordés les réalités des personnes aînées LGBTQ2+, ainsi que les bonnes pratiques et outils pour offrir des services et des milieux plus inclusifs. La formation-conférence inclura également le témoignage d’une personne aînée LGBTQ2+ et une période de questions/réponses.

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« Chaque personne a sa propre histoire et chacune d’elles mérite d’être entendue, affirme M. Rougerie. Il est souvent difficile pour les personnes âgées LGBTQ2+ de se confier, car elles peuvent craindre d’être victimes d’isolement ou d’intimidation. Notre formation permet de mieux comprendre leur parcours et de donner des bonnes pratiques pour être plus inclusifs à leur égard. »

Un travail d’équipe

Cette formation-conférence virtuelle sera présentée en collaboration avec le Comité FrancoQueer de l’Ouest, la Fédération des aînés franco-albertains et l’Assemblée francophone des retraité.e.s et ainé.e.s de la Colombie-Britannique. Elle est rendue possible grâce au financement du Groupe Banque TD.

« Certains intervenants croient qu’il n’est pas nécessaire de se renseigner sur le sujet, mais au contraire, c’est primordial, signale Julien Rougerie. Ce sont eux qui ont les moyens de démontrer de l’ouverture et de briser un tabou qui contraint trop de personnes aînées LGBTQ2+ au repli sur soi. »

Cette formation et les outils de sensibilisation du programme Pour que vieillir soit gai de la Fondation Émergence sont disponibles sur demande pour accompagner les milieux aînés dans leur démarche d’inclusion, et ce, en prenant en compte leur réalité et les défis qui leur sont propres. L’organisation invite d’ailleurs les milieux formés à adhérer à sa Charte de la bientraitance envers les personnes aînées lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans.

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On peut dire que 2021 aura été marquante pour le Comité FrancoQueer de l’Ouest (CFQO). Après des années à ne compter que sur l’appui de ses bénévoles pour faire rouler sa machine, voilà que deux subventions sont venues donner du souffle au mouvement!

« Essentiellement, notre mission est de mener le dialogue sur les enjeux de la diversité sexuelle et de genre afin de sensibiliser les milieux francophones minoritaires aux identités 2SLGBTQIA+ », commence Sarah J. Culkin, coordination administrative du CFQO. Elle ajoute que dans les faits, le CFQO offre des ateliers de sensibilisation dans les écoles francophones et d’immersion, de même qu’auprès des organismes communautaires, en plus de prendre sa place dans l’espace public d’expression française en Alberta.  

Des besoins criants 

C’est qu’avant l’arrivée du CFQO, il n’existait aucune ressource francophone spécifique aux personnes 2SLGBTQIA+ en Alberta. « Que ce soit en ce qui concerne la création d’une alliance allosexuelle-hétérosexuelle (AAH) dans les écoles ou encore concernant leurs droits, rien ne ciblait spécifiquement ces personnes, qui forment pourtant 10% de la population », se désole-t-elle.

Selon le CFQO, un des besoins les plus importants auquel l’organisme doit répondre en est un de représentativité. « L’espace francophone albertain est assez homogène du point de vue de la diversité sexuelle et de genre, estime le Comité. Nos publications régulières sur les réseaux sociaux s’inscrivent dans un souci de représentativité. Il faut nous voir et nous reconnaître pour nous sentir valorisés et inclus dans la société. »
En plus des ateliers de sensibilisation, le CFQO est également sollicité pour offrir des ateliers sur le français inclusif, qui explique notamment l’usage des néo-pronoms comme “iel”, utilisé comme pronom neutre par les personnes non binaires.

Une organisation très sollicitée avec de grandes ambitions

Le CFQO présente déjà une feuille de route bien remplie. D’ailleurs, ses différentes interventions au sein de plusieurs médias provinciaux et nationaux démontrent son utilité pour faire valoir les enjeux 2SLGBTQIA+.

Ainsi, forte de son mandat, l’équipe a notamment levé le voile sur la députation fédérale albertaine qui s’affichait contre l’interdiction des thérapies de conversions vers l’hétérosexualité. Elle a aussi talonné les principaux partis politiques lors de l’élection fédérale en les sondant sur différents enjeux, dont celui de l’accès à des soins de santé de qualité pour les chirurgies d’affirmation du genre.

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« On ne chôme pas, image Sarah J. Culkin. On a mis sur pied un sondage à l’intention des Albertain.es d’expression française et provenant de la communauté 2SLGBTQIA+, on a produit un guide juridique en collaboration avec l’AJEFA, on a imprimé des affiches à l’intention des écoles, on a mis sur pied des partenariats avec le Réseau santé albertain, et plus encore! »

Sur son erre d’aller, l’année prochaine du CFQO s’annonce aussi occupée! « Outre l’organisation d’un spectacle de drag francophone et la production de plusieurs outils de sensibilisation, nous travaillons entre autres à mettre en place une stratégie provinciale pour que la francophonie albertaine soit bien en vue lors des célébrations du mois de la Fierté, en juin 2022 », termine Sarah J. Culkin.  

Qui peut devenir membre?

Toutes les personnes d’expression française (le terme “expression française” désigne toute personne qui parle français, de langue maternelle ou non, et peu importe leur culture d’origine. Les francophones, francophiles et apprenants de français sont d’expression française.)

La Fondation Émergence lance ce mois-ci, dans le cadre de son programme Pour que vieillir soit gai, une série de tournées de sensibilisation virtuelles à travers tout le Canada francophone. Ce mois de décembre c’est en Alberta qu’elle s’arrêtera auprès de leur partenaire local: le Comité FrancoQueer de l’Ouest. Ce sera alors l’occasion pour ce dernier et la Fondation Émergence de rencontrer les acteurs des milieux aînés et de les sensibiliser aux réalités LGBTQ2+.

On sait qu’environ 10 % des personnes aînées sont LGBTQ2+. Toutefois, peu d’entre elles n’osent le révéler de peur d’être rejetées, surtout après tant d’années à avoir été confrontées à une société où l’homosexualité constituait un crime, un péché mortel et une maladie mentale.

«C’est une population qui a dû se cacher pour survivre et qui demeure aujourd’hui invisible, souligne Julien Rougerie, chargé de programmes à la Fondation Émergence. Elles ont fait face à de grands traumatismes à une époque où la religion, le système de santé et la justice stigmatisaient fortement ceux et celles appartenant aux communautés LGBTQ2+.»

«Les personnes aînées LGBTQ2+ font souvent face à un terrible isolement, car elles se retrouvent dans des milieux où elles ne se sentent pas à l’aise d’être elles-mêmes, d’autant plus si elles appartiennent de surcroit à une autre minorité comme ça peut être le cas de certaines populations francophones au Canada.»

DES TÉMOIGNAGES POIGNANTS

Cette tournée culminera avec une conférence virtuelle ouverte à tous et toutes, qui aura lieu le mardi 14 décembre de 13 h à 15h (heure normale des Rocheuses). Y seront abordés les réalités

des personnes aînées LGBTQ2+, ainsi que les bonnes pratiques et outils pour offrir des services et des milieux plus inclusifs. La formation-conférence inclura également le témoignage d’une personne aînée LGBTQ2+ et une période de questions/réponses.

«Chaque personne a sa propre histoire et chacune d’elles mérite d’être entendue,

affirme M. Rougerie. Il est souvent difficile pour les personnes âgées LGBTQ2+ de se confier, car elles peuvent craindre d’être davantage isolées ou victimes d’intimidation. Notre formation permet de mieux comprendre leur parcours et de donner des bonnes pratiques pour être plus inclusifs à leur égard.»

UN TRAVAIL D’ÉQUIPE

Cette formation-conférence virtuelle sera présentée en collaboration avec le Comité FrancoQueer de l’Ouest. Elle est rendue possible grâce au financement du Groupe Banque TD. «Certains intervenants croient qu’il n’est pas nécessaire de se renseigner sur le sujet, mais au contraire, c’est primordial, signale Julien Rougerie. Ce sont eux qui ont les moyens de démontrer de l’ouverture et de briser un tabou qui contraint trop de personnes aînées LGBTQ2+ au repli sur soi.»

Cette formation et les outils de sensibilisation du programme Pour que vieillir soit gai de la Fondation Émergence sont disponibles sur demande pour accompagner les milieux aînés dans leur démarche d’inclusion, et ce, en prenant en compte leur réalité et les défis qui leur sont propres. L’organisation invite d’ailleurs les milieux formés à adhérer à sa Charte de la bientraitance envers les personnes aînées lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans.

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Arrivée il y a quelques semaines à Edmonton, après dix années à prendre soin de ses patients au Nouveau-Brunswick, Dre Julie L. Hildebrand est très enthousiaste d’offrir son expertise en médecine familiale à la communauté qui l’accueille. Bilingue, son cœur en pince pour la francophonie de la capitale albertaine.

«On reçoit beaucoup de propositions de poste. D’habitude, ça part à la poubelle, mais quelque chose m’a attirée dans celle qui m’a fait venir ici. Cette fois-ci, je suis partie les yeux fermés». Un signe du destin, peut-être; le besoin de voir du pays, sûrement; apporter sa contribution au système de santé albertain, sans aucun doute.

«Je savais qu’il y avait une grande demande ici et puis j’ai toujours adoré la Suisse, alors j’ai décidé de partir visiter la Suisse canadienne», sourit-elle. À peine le temps de quitter son bureau de Saint-Jean (N.-B.), de traverser le pays, qu’elle est déjà installée à la clinique médicale Beverly à Edmonton. «Je vois entre 40 et 50 patients par jour. J’ai été extrêmement occupée dès le début», raconte celle qui s’autoproclame «bourreau de travail».

Il faut dire qu’elle cumule 24 années d’université et plus encore d’expérience professionnelle. Si elle a débuté par un diplôme d’études collégiales en sciences de la santé en Outaouais, elle a obtenu depuis un baccalauréat en biologie, un MBA et deux doctorats. Il faut dire qu’elle a finalement décidé de reprendre ses études de médecine à 37 ans. «C’est juste une histoire de volonté», assure-t-elle. Spécialisée en médecine familiale, la Dre Julie L. Hildebrand a aussi valorisé des domaines qui la touchent plus personnellement.

Humanité et expertises 

«J’ai été diagnostiquée diabétique juvénile à l’adolescence. Pour certains, c’est un obstacle. Pour moi, c’est devenu une source de motivation et de détermination», raconte celle qui rêvait d’être médecin alors qu’elle n’avait que deux ans. Elle se remémore néanmoins ces moments compliqués qui, aujourd’hui, l’aident à créer de belles relations avec ses patients. 

«Peu argentée, il m’était difficile d’acheter mes médicaments, mon insuline», dit-elle avec honnêteté. Alors aujourd’hui, elle comprend d’autant plus cette maladie, tant sur le plan physiopathologique que psychologique et sociétal. Elle évoque deux scénarios pour cette maladie. «Vous gérez votre diabète ou le diabète vous gère», explique-t-elle. 

Elle souligne le rôle pédagogique du médecin dans la compréhension de son patient. «Le traitement, c’est une entente entre le patient et le médecin. Si je ne vous accompagne pas dans la prise de votre traitement, la prescription part à la poubelle. C’est impossible d’imposer un traitement à un patient.»

Outre le diabète, elle s’est spécialisée dans le traitement de la douleur chronique. Elle la perçoit comme l’un des grands fléaux d’aujourd’hui. «Ce n’est pas une maladie en tant que telle, c’est un symptôme qui affecte grandement la qualité de vie de nombreux patients», explique-t-elle. Elle dénombre un tiers de sa clientèle qui, aujourd’hui, se déplace dans son cabinet pour cette raison. «Nous n’avons pas tant d’outils pour traiter la douleur chronique, il faut donc tous les connaître». 

Elle n’hésite jamais à recommander des soins paramédicaux comme la physiothérapie, les massages ou l’acupuncture. Depuis 2014, elle a intégré dans sa pratique le cannabis médical (huile, crème, gel et autres produits) afin d’offrir une alternative aux patients pour combler certaines lacunes médicamenteuses. Finalement, elle aime dire à ces patients : «ce qui vous aide m’aide».

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La francophonie, ce petit plus essentiel

L’aspect bilingue était très important pour elle et ses employeurs et elle est très heureuse de pouvoir converser dans sa langue maternelle. «C’est fabuleux ici, j’adore! La première fin de semaine à Edmonton, j’ai pris mon petit déjeuner au Café Bicyclette.» Un plaisir qu’elle n’avait pas forcément à Saint-Jean. 

D’ailleurs, elle a déjà reçu de nombreux patients francophones et elle s’en réjouit. «Ce n’est pas que la langue, c’est le lien fort avec la culture, l’esthétisme, les arts et la gastronomie», explique-t-elle avec un grain de passion. Elle ajoute, «je les accueille à bras ouverts». Dre Hildebrand insiste d’ailleurs sur le fait qu’elle peut recevoir de nouveaux patients.

Même si elle est, à n’en pas douter, une scientifique, elle a aussi une grande passion pour l’écriture et la peinture. À ses rares moments de tranquillité, elle aime passer du temps avec son époux, Dexter. «Rien à voir avec le tueur en série», précise-t-elle avec humour. Elle aime aussi se ressourcer avec leurs deux chiens, Ralph et Britts. «Ils sont ma thérapie…»

Finalement, elle envoie dans l’univers une belle pensée à sa grande fille, Zineb, qui vit à Québec. «Nous sommes très proches. Des liens forts nous unissent, car je l’ai élevée seule, tout en reprenant mes études de médecine. Il a fallu qu’elle collabore», dit-elle avec beaucoup d’amour et d’empathie.

Beverly Medical Clinic

4243 118 Ave NW

Edmonton, AB, T5W 1A5

Téléphone : 780-756-7700

medigroup.ca 

«Les enfants sont un don de Dieu», déclare avec amour Caroline Kuissu Nsili, la fondatrice et directrice de la Maison des enfants. Cette Camerounaise d’origine s’est installée à Edmonton en 2016. Aujourd’hui, l’entrepreneure vit de sa passion pour les enfants.

Sa garderie chrétienne en milieu familial francophone a ouvert ses portes en juillet 2020 dans le nord d’Edmonton. «Des débuts très difficiles», souligne-t-elle. Mais aujourd’hui, elle a retrouvé le sourire. «Pendant 5 mois je n’ai pas pû travailler à cause de la pandémie, mais dès le mois de janvier de cette année les choses ont évolué».

De nombreux espaces sont à la disposition des enfants pour leur développement. Crédit: courtoisie

Souriante et enthousiaste, elle peut aujourd’hui accueillir douze enfants, de 12 mois à 5 ans dans sa grande maison. «Nous avons deux étages dédiés aux enfants, alors j’ai aussi fait appel à une éducatrice francophone pour me seconder». 

De l’amour avant tout 

Caroline Kuissu Nsili souligne que son établissement accueille toutes les composantes religieuses. Chrétienne, cette «maman et grand-maman» insiste sur la diversité culturelle et religieuse qu’elle aime voir dans son établissement. 

Caroline Kuissu Nsili, la fondatrice et directrice de la Maison des enfants. Crédit: courtoisie

Elle aime apprendre aux enfants qu’elle garde que «le monde est beau, que l’on doit manifester de l’amour envers son prochain». Elle espère ainsi inculquer des valeurs humaines.

«Il nous faut apprendre à vivre ensemble. Accepter les différences tout en développant son estime de soi», explique-t-elle. Humble, elle souhaite que ces jeunes acquièrent des habiletés sociales essentielles pour vivre en harmonie dans notre société.

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Une vocation, une passion, et des diplômes

Depuis toujours, Caroline Kuissu Nsili voue une passion pour les enfants sans savoir vraiment à quel moment celle-ci est née, «au fil des années, depuis toujours». 

«Les enfants sont attirés par moi, je suis attiré par eux. La communication passe très vite et très bien entre nous», s’amuse-t-elle. Elle se remémore ses jeunes années, «dans les centres de petites enfances,  j’étais toujours disponible à  m’occuper d’eux, dans le cadre du bénévolat.»

La francophonie au cœur de sa petite entreprise  

La Maison des enfants est francophone. Une caractéristique essentielle pour Caroline Kuissu Nsili. «C’est d’abord la langue dans laquelle je suis le plus à l’aise», explique-t-elle, tout en ajoutant la nécessité d’un tel service.  

«Un grand nombre de parents francophones ne trouvent pas de garderie francophone !». Une situation qu’elle trouve difficile et à laquelle elle essaie de remédier. «Le Canada est bilingue. Même en Alberta nous avons le droit d’offrir à nos enfants la possibilité de s’exprimer en français».

Elle souhaite finalement remercier grandement Cécilia Adou qui l’a encouragé à développer ce projet».

Pour toutes informations sur la Maison des enfants : 

www.gcmde.com

gchr.mde2020@gmail.com

 

La Maison des enfants 

15004 88e Rue NO

Edmonton AB

Tél. 780 607 4410