le Jeudi 28 mars 2024

Une tradition de plus de 25 ans revient après un an d’absence: le Galala fait à nouveau chanter la francophonie albertaine. Le 26 mai dernier, 17 passionnés de musique, accompagnés par des musiciens professionnels, ont pu performer devant la caméra pour une représentation virtuelle de cet événement annuel. 

«On est vraiment content du résultat qu’on a pu créer», souligne Matthieu Damer, directeur général du Centre de développement musical (CDM). Alors que l’année dernière, le spectacle avait été annulé à contrecœur quelques jours seulement avant la représentation, l’équipe du CDM a opté cette année pour une édition entièrement virtuelle. Olivia Elel Enanga confie qu’elle a ressenti «un peu de stress par rapport à si on va le faire ou non».  L’enregistrement a finalement pu se faire en mars, entre deux mesures restrictives.

Matthieu Damer est directeur du Centre de développement musical. Crédit : Courtoisie

Sous le thème de Pandémie… il y a d’l’espoir, la cohorte de participants fut de moitié moins nombreuse qu’à l’habitude. Un phénomène que Matthieu Damer observe dans tous ses programmes cette année : «pour la musique, l’expérience est meilleure quand on est en personne», explique le directeur du CDM.

Des participantes emballées

Entraînée dans le monde de la musique par sa famille mélomane, Olivia Elel Enanga décide de prendre part au Galala pour faire rayonner sa chanson Avec toi (Na wa), composée il y a un an en français et en douala, une des langues parlées au Cameroun. «Interpréter sur scène, c’est autre chose», mentionne-t-elle. C’est aussi l’occasion pour elle de rencontrer les professionnels d’ici et le public albertain. 

Entraînée dans le monde de la musique par sa famille mélomane, Olivia Elel Enanga décide de prendre part au Galala pour faire rayonner sa chanson Avec toi (Na wa), composée il y a un an en français et en douala, une des langues parlées au Cameroun. Crédit : Courtoisie

Olivia Elel Enanga met en lumière le travail de Marie-Josée Ouimet à la direction artistique : «c’est une grande dame de la communauté, j’apprécie beaucoup son investissement». Un point de vue que partage Élianne Baril, jeune interprète de 17 ans, qui aime les conseils et les défis qui l’aident à se développer comme artiste.

Une opportunité musicale francophone

Les occasions de performer devant un public, même pour les artistes professionnels, ne sont pas si nombreuses. Encore moins en français.  Depuis maintenant plus de 25 ans, le Centre de développement musical propose cet événement qui fait chanter les Franco-Albertains.

Élianne Baril chantant On prend des notes de Léa Paci. Crédit : courtoisie CDM

L’idée maîtresse derrière le Galala, «c’était de donner des opportunités de se présenter sur scène», précise Matthieu Damer. Élianne Baril en sait quelque chose, elle y participe depuis prêt de 10 ans, «je crois que le Galala, surtout dans un environnement anglophone, m’a fait apprécier la musique, mais plus particulièrement la musique francophone». Originaire de Legal, cette habituée du Galala fut contente de pouvoir vivre l’expérience d’une performance devant les caméras. 

Élianne Baril à 8 ans, lors de sa première participation au Galala. Crédit: Courtoisie

Projet inclusif

«Depuis quelques années, on a ouvert le Galala à tous les âges», explique Matthieu Damer. Initialement ce spectacle de talents sollicitait la participation des 8 à 17 ans. «On a eu un retour qu’il y avait un intérêt des parents et des jeunes pour y participer, qu’ils aimeraient eux aussi avoir cette opportunité-là.»

Environ une cinquantaine de personnes était rassemblée le 26 mai dernier pour assister au Galala 2021. Olivia Vincent a interprété Je suis malade de Lara Fabian. Crédit : Courtoisie

En plus d’être ouvert à tous les âges, le Galala est «toujours ouvert à tous les styles musicaux». Cette année, nous avons pu savourer la performance de Sophie Breton au piano, qui a interprété une pièce bien connue du compositeur français Debussy, Clair de lune

Les artistes en ouverture du Galala interprétant Plus rien des Cowboys fringants. Crédit : Capture d’écran

«J’encourage vraiment tous ceux qui le veulent et qui en rêvent», lance Olivia Elel Enanga qui regrette de ne pas avoir connu cet événement plus tôt. Elle invite également toute la communauté africaine à faire le pas en partageant des sonorités et des musicalités différentes afin d’enrichir la vie culturelle d’ici. 

Il est possible de visionner le Galala 2021 sur le site web du CDM.

Alors qu’un opéra unit toutes les formes d’arts en une seule œuvre, est-il possible d’unir toute une école autour d’un seul projet de ce type ? Le Lycée Louis Pasteur nous prouve que oui. Depuis septembre, les élèves, l’équipe professorale et administrative unissent leurs efforts pour la création de Better off away, un opéra bilingue créé en partenariat avec l’Opéra de Calgary. 

Le Lycée Louis Pasteur marque une première en 23 ans d’existence du projet « Créons un opéra » de L’Opéra de Calgary, en incorporant le français. Un défi que Patricia Kesler, responsable de l’éducation et de l’engagement communautaire de l’institution, et son équipe étaient ravies de relever. 

L’objectif est que « chaque élève puisse se voir dans le résultat final, que le plus grand nombre d’élèves voit leur travail » explique Emily Christmas. Crédit : Courtoisie

« Certaines parties sont en anglais et d’autres en français. Cela s’est fait de façon très spontanée », précise Bilyana Raycheva, enseignante de musique au Lycée Louis Pasteur.

L’opéra de A à Z

Derrière la mise en œuvre d’un opéra se cache un nombre presque inimaginable de tâches et d’étapes à accomplir avant d’en arriver au résultat final. De la musique aux décors, en passant par le récit et les costumes, il faut penser à tout. La complexité augmente lorsqu’il faut coordonner une école entière composée d’élèves âgés de 3 et 17 ans. 

Arthur Bachmann a aidé les élèves du Lycée à créer la musique pour leur opéra Better off away. Crédit: Courtoisie

Heureusement, pour la création de Better off away, le Lycée Louis Pasteur a pu profiter de l’encadrement et de l’expertise de l’équipe de l’Opéra de Calgary (Calgary Opera). En effet, 3 artistes sont venus rencontrer les élèves afin de rassembler leurs idées : David Sklar, auteur et librettiste, Arthur Bachmann, compositeur et Sara Staples à la mise en scène.

L’objectif est que « chaque élève puisse se voir dans le résultat final et que le plus grand nombre d’élèves voit leur travail » explique Emily Christmas, spécialiste de la communication et coordinatrice des événements communautaires au Lycée Louis Pasteur. Pour ce faire, chaque élève a pu choisir le rôle ou la tâche qu’il souhaitait accomplir dans le projet. Pour les plus petits qui ne savent pas encore écrire, leur talent en dessin a été mis à contribution. 

De la musique aux décors, en passant par le récit et les costumes, les élèves du Lycée ont mis la main à la pâte pour la création de l’opéra bilingue. Crédit: Courtoisie

Au total, c’est environ 75 % de l’école qui a pris part au projet.

Cleo Kriese, élève en grade 7, a pu travailler avec Arthur Bachmann à la composition, une première pour elle. « On composait de la musique avec toute la classe et ensemble on trouvait un rythme. » précise-t-elle. Cleo, dont la matière préférée est la musique, a particulièrement aimé l’aspect collaboratif du projet. 

Un lycée qui aime la musique

« Nous sommes extrêmement privilégié que la direction soutienne la musique et toutes les formes d’art », confie Bilyana Raycheva qui partage sa passion pour la musique aux élèves du Lycée depuis 5 ans. Une tradition musicale qui a malheureusement souffert de la pandémie, empêchant toute forme de performance ou de récital. 

« Le processus valait plus la peine que la performance, pour moi, l’essentiel est fait », souligne Bilyana Raycheva, enseignante de musique depuis 5 au Lycée Louis Pasteur. Crédit: Courtoisie

C’est donc avec reconnaissance que l’équipe de l’établissement scolaire constate la chance qu’elle a eu de pouvoir recevoir les musiciens en personne. 

Une performance finale incertaine

Les options restent ouvertes en ce qui a trait à la présentation finale. « Si les cours reprennent, nous pourrons filmer toutes les scènes, mais si les cours ne reprennent pas, nous allons trouver une façon », explique Emily Christmas.  « Nous traverserons le pont quand on y sera », enchaîne-t-elle.

Même si Cleo Kriese espère une performance finale, elle confie que « cette expérience était merveilleuse. » Crédit: Courtoisie

 

« Le processus valait plus la peine que la performance, pour moi, l’essentiel est fait », souligne Bilyana Raycheva. Car le partage de connaissances et de l’amour pour la musique entre les artistes et les enfants fut le plus important pour la professeure. Sans ce projet, l’épanouissement créatif des élèves n’aurait pas pu être possible. Même si Cleo Kriese espère une performance finale, elle confie que « cette expérience était merveilleuse. »

Afin de célébrer la fête des Mères, Le Franco vous propose cette sélection de films ayant pour thème les mamans. Que ce soit pour regarder en famille ou en solo, ces longs métrages vont raviver des souvenirs. Installez-vous confortablement et laissez-vous transporter ! 

Mère adoptive

Crédit: 14 jours 12 nuits ; attraction images

Ce drame de Jean-Philippe Duval (Chasse-Galerie, Dédé à travers les brumes) nous plonge dans le récit d’Isabelle Brodeur alors qu’elle se rend au Vietnam pour rencontrer celle qui a mis au monde sa fille, 17 ans plus tôt. Véritable gros plan sur la relation singulière qui unit une mère adoptive à une mère biologique, ce long métrage vous fera certainement voyager au bout du monde, mais aussi au bout de vos émotions. 

 

Mère de famille

Crédit: Retour chez ma mère ; Same Player.

Retourner vivre chez sa mère à 40 ans, un rêve ou un cauchemar ? Jacqueline, veuve depuis 10 ans, est pour sa part bien heureuse d’accueillir sa fille. Cette comédie légère  explore ce thème avec humour, recréant des situations familiales du quotidien qui auraient pu nous arriver. Secrets de famille, disputes, moments quelque peu malaisants, ce film français vous fera sourire à coup sûr. 

 

Belle-mère

Crédit: Sage femme ; Curiosa films.

Une figure maternelle peut prendre toute sorte de formes, parlez-en à Claire que sa belle-mère retrouve après une trentaine d’années d’absence. Les blessures du passé ne sont pas faciles à mettre de côté, mais tranquillement la complicité se renoue. Avec le métier de sage-femme en trame de fond, ce film met en lumière la pluralité et la complexité de la maternité. 

 

Mère-fille 

Crédit: Avanti ; Box Production, RTS, Versus Production.

Léa vit difficilement avec la réalité de sa mère qui souffre de maladie mentale. Malgré la résistance de son père, la jeune femme décide d’amener Suzanne, sa maman, dans la maison familiale où cette dernière a grandi. Ce long métrage suisse est un bel hommage à la force qui unit une mère à sa fille, peu importe les épreuves. 

 

Mères francophones 

Credit: Maman ! Mommy!; Red letter films.

Ce docu-série en cinq épisodes vous présente la réalité de mamans francophones qui vivent le quotidien de la vie de famille en situation de minorité linguistique. Est-il préférable de scolariser les enfants en anglais ou en français ? Est-ce que le fait de parler en français à la maison est suffisant pour apprendre la langue ? Rejoignez ces cinq femmes à Vancouver et découvrez leur réalité.

 

Mère recherchée

Crédit: Tadoussac ; les films de l’autre, Productions Sisyphe.

Impulsivement, Chloé décide de prendre la route de Montréal à Tadoussac, ayant secrètement l’intention d’y retrouver sa mère. Mais le véritable voyage que fera la jeune femme l’emmène vers ses origines. Le récit raconté lentement vous laissera le temps d’apprécier l’excellente performance de Camille Mongeau, dans le rôle de la protagoniste.  

 

Mère d’exception 

Crédit: La promesse de l’aube ; Jerico

Cette adaptation franco-belge du roman autobiographique du même nom de Romain Gary raconte la touchante histoire de Mina Kacew qui aspire gloire et succès pour son fils. Pour ce faire, la mère, interprétée par Charlotte Gainsbourg, décide de quitter la Pologne pour la France, afin d’offrir à son fils cet avenir prometteur. Un film bouleversant et captivant à découvrir. 

 

De Toronto à la Colombie en passant par Québec et Banff, Maxime Beauregard embrasse le nomadisme avec aisance. C’est comme danseur contemporain qu’il est possible de le découvrir dans La Nuit des idées. Tour d’horizon de son parcours, marqué par la résilience, le courage et l’art.  

Après des escales sur différents continents, Maxime Beauregard entame maintenant un voyage intérieur. Le danseur, qui obtient en 2016 son diplôme de la renommée école du Toronto Dance Theatre, a amorcé en septembre dernier une transition peu banale. « Je suis comme un papillon qui sort de son enveloppe ! », s’exclame Maxime.

En effet, une deuxième naissance a lieu. Il y a désormais « une connexion avec qui je suis à l’intérieur et mon enveloppe extérieure, soit mon corps. » Le natif de Saint-Hyacinthe demeure humble et reconnaissant de pouvoir vivre ce cheminement, de pouvoir être témoin de tous ces changements. « Être transgenre fait vraiment la différence », lance Maxime, surtout lorsque l’instrument de son art est son corps.

Redécouvrir la passion

Suite à des études en danse contemporaine puis en production d’arrière-scène, Maxime prend part à la tournée 2017-2018 de la compagnie Toronto Dance Theater comme aide-régisseur et technicien en costumes. Cette tournée l’amène aux quatre coins du Canada et en Colombie. Mais malgré les nombreux contrats qui s’offrent à lui, le cœur n’y est plus, l’épuisement se fait lourd et envahissant. Maxime décide de s’abandonner au mode de vie nomade dans un désir d’en apprendre davantage sur les médias sociaux et la création de vidéos.

Après avoir complètement soustrait la danse de sa vie pendant deux ans, le mouvement retrouve tranquillement son chemin, comme une lente ébullition. « J’avais besoin de retrouver d’où vient l’inspiration et la passion, j’avais besoin de me retrouver moi-même avant de retrouver la danse » explique l’artiste. C’est sur une plage en Colombie, avec comme seul public l’océan, que l’artiste retrouve l’élan créatif du mouvement.

Au bon moment au bon endroit 

Maintenant réconcilié avec son « moi authentique » et sa pratique artistique, Maxime découvre la communauté drag king de Calgary. Son premier spectacle reste gravé : « j’ai été renversé […] ça m’a inspiré à commencer. » C’est donc en janvier 2019 que son personnage, ou « drag persona », d’Alek Ginger Bend a vu le jour. « C’est une partie de moi qui n’avait pas d’espace. Cela me permet d’explorer plusieurs aspects de moi, masculin, féminin, artistique, sensuel. Je peux choisir ce que j’ai envie de montrer aux gens », précise Maxime à propos de son personnage et de l’art drag.

L’artiste affectionne particulièrement cette pratique puisque d’une part cela est « un bon moyen d’incorporer le mouvement dansé et d’introduire la danse contemporaine dans les numéros » et d’une autre part cela permet de défier l’identité de genre et de le représenter sur scène.

Crédit: Karyssa Leigh

« L’art du drag, c’est un art fluide, il n’y a pas une seule façon de créer de l’art », explique Maxime qui a gagné deux compétitions avec Alek Ginger Bend. Qu’est-ce qu’il faut pour être un bon drag king ? « Avoir du fun ! », lance le danseur en riant.

Un potentiel à développer

Le personnage d’Alek Ginger Bend a remporté deux compétitons de Drag king en 2019. Crédit: Alexander J. Slobodian

L’interprète d’Alek Ginger Bend constate qu’il y a un grand potentiel de développement du milieu de la danse en Alberta : « il n’y a pas un grand historique de danse à Calgary comme à Toronto ou Montréal où il n’y a pas beaucoup d’espace pour du nouveau. » Maxime remarque que la petite communauté de danse contemporaine rassemble des gens inspirés et inspirants, mais que l’énergie de la province est davantage tournée vers le théâtre.

Sa performance dans La Nuit des idées lui a permis de vivre une expérience nouvelle par son caractère numérique et de se plonger davantage dans le milieu de la danse contemporaine de la province.

Son parcours trans lui fait souligner que l’Alberta gagnerait beaucoup à mettre davantage de l’avant la diversité et « qu’il y a un réel besoin de créer de l’espace pour tout le monde ».

Pour suivre Maxime Beauregard: 

Youtube : nomade outside the box

Instagram:

@nomade_outside_the_box 

@alekginger

Le Groupe DDK, formé de Danièle Petit, Doris Charest et Karen Blanchet, présente Le sauvage dans l’urbain. L’exposition est le résultat d’une année de création. Elle se veut un hommage à l’insoumission de la nature face à son urbanification. Les sculptures et peintures sont à voir du 11 septembre au 23 octobre à la salle Espace Membre du CAVA

« Si cette ville devait mourir, en un rien de temps la nature reprendrait ses droits ». Danièle Petit entame en 2015 la réflexion qui aboutira à l’exposition Le sauvage dans l’urbain.  « Au début j’étais plus touché par le dynamisme et la force de la végétation en Alberta », explique-t-elle. La fascination fut la première réaction face aux constats surprenants que la nature sous toutes ses formes est véritablement partout.

Escapade, tableau de Danièle Petit. Crédit: Courtoisie

Que ce soit par la présence animale en ville ou par les herbes qui poussent entre les dalles du trottoir, les trois femmes se sont retrouvées chacune interpellées par le sujet. « Quoique leurs œuvres suivent le thème Le sauvage dans l’urbain, l’individualité de chaque artiste est présente. Chaque artiste a décidé d’approcher le thème d’une façon différente et unique » spécifie Armand Birk, agent de programmation au CAVA.

Tableau de Karen Blanchet. Crédit: Courtoisie

Sculpture de Karen Blanchet. Crédit: Courtoisie

Trois visions uniques sont proposées : Danièle Petit explore le thème des animaux en visites urbaines avec l’acrylique, un peu de pastel et une introduction au collage. Doris Charest, pour sa part, s’intéresse à l’aspect parfois caché et insolite du monde végétal et trouve l’inspiration lors de ses marches quotidiennes. Puis Karen Blanchet, se penche sur le thème de la ville, plus particulièrement sur le contraste entre l’organique et le géométrique en explorant l’aquarelle et l’acrylique.

Un sous-groupe du nord

En amont de la création, le groupe DDK s’est entendu pour livrer des œuvres de même format uniquement sur papier en plus de produire une sculpture par artiste, un défi pour certaines moins habituées à ce médium. Les trois femmes ont peint entre 10 et 15 œuvres, puis ensemble elles ont sélectionné un total de 21 créations.

Les membres du groupe DDK font également partie du collectif Devenir, formé il y a 4 ans avec deux autres artistes de Calgary. Puisque Danièle Petit, Doris Charest et Karen Blanchet résident à Edmonton, il était plus simple pour elles de former ce « sous-groupe du nord » afin de faciliter les échanges. Car même si l’artiste est seul devant sa toile, le travail d’équipe demeure un élément essentiel au raffinement de la démarche artistique. De ce fait, les trois femmes ont fréquemment échangé afin de s’encourager, s’entraider et critiquer leurs œuvres respectives.

L’exposition est présentée du 11 septembre au 23 octobre au CAVA. Crédit: Courtoisie CAVA

Maman à temps plein, artiste à temps partiel

Doris Charest. Crédit: Courtoisie

« On ne sait jamais où la vie nous emporte ! » s’exclame Doris Charest en se remémorant ses débuts en peinture. Née à Falher dans une famille francophone, elle fait ses premiers pas dans le monde artistique presque par hasard peu avant la naissance de son premier enfant. À cette époque, Doris Charest réside au Texas avec son mari. Dans l’impossibilité de poursuivre ses études, elle accompagne une voisine à une classe de peinture. Ce fut le début d’une histoire d’amour : « Je retournais toujours à la peinture même si j’essayais d’autres médiums comme la photographie ou la poterie. » L’artiste souligne la difficulté de partager sa vie entre ses enfants et son art.

« Passion qui ne me laissa pas »

Longtemps la relation qui unit Karen Blanchet à l’art fut imprégnée d’amour et de haine. Entre les nombreux déménagements et un père qui décourage fortement sa pratique artistique, Karen Blanchet a dû s’armer de persévérance. « Mon père avait décidé que je devais aller à l’université pour devenir avocate. » En voulant échapper à ce sort, elle « découvre le baccalauréat en français ». Plus tard, grâce au support de son mari francophone, Karen Blanchet se réconcilie avec l’art et continue de peaufiner son français.

Karen Blanchet. Crédit: Courtoisie

Promesse d’un retour

Danièle Petit. Crédit: Courtoisie

Très tôt dans sa vie, Danièle Petit, amoureuse des couleurs, éprouve une attirance et fascination pour la peinture. Mais, « les Beaux-arts ce n’était pas très bien vu à l’époque », dit-elle. Elle a donc poursuivi une carrière dans les médias, notamment à Radio-Canada et au Franco.  Mais elle n’a jamais perdu espoir. «J’ai commencé vraiment à retourner il y a 15 ans » précise-t-elle, « quand je suis entrée en retraite, j’ai décidé de le faire de plus en plus professionnellement ».  Aujourd’hui, elle se consacre pleinement à sa passion. « Je me suis toujours dit que j’y retournerais et c’est ce que j’ai fait !