La Première ligue canadienne de soccer a débuté en cette fin de mois d’avril. Du Pacifique à l’Atlantique, sept équipes s’affronteront jusqu’en octobre pour désigner un champion. L’espoir de faire naître des footballeurs canadiens de talent est au coeur du projet, à l’aube de l’organisation de la Coupe du Monde.
« Nous sommes nombreux, nous ne sommes qu’un ». Voici le slogan de la nouvelle ligue canadienne, entièrement professionnelle, qui a débuté ce 27 avril. Pour ouvrir le bal, le derby ontarien, entre le Forges FC et York 9 FC, s’est soldé par un match nul (1-1), devant plus de 17 000 spectateurs au stade Tim Horton d’Hamilton.
Pour cette première rencontre, les tickets d’entrée étaient gratuits. Le premier buteur, Ryan Telfer, était fier à la fin de la rencontre. « C’était un sentiment particulier d’être le premier buteur de cette nouvelle ligue », a-t-il déclaré. Ce n’est qu’après le match que j’ai compris que ça allait entrer dans les livres d’histoire », appuyant par la même occasion l’espoir que cette ligue puisse s’installer dans les moeurs canadiennes.
Par son nom, la « Canadian Premier league » s’est inspirée de la « Premier League » britannique, championnat de soccer le plus populaire au monde, dans le pays où est né ce sport. Ce nouveau championnat canadien veut permettre au football de s’épanouir.

Jusqu’à présent, le soccer professionnel canadien se limitait à la MLS (Major league soccer), regroupant les meilleures équipes d’Amérique du Nord. Une visibilité que seuls les grands clubs de l’Impact de Montréal, du Toronto FC et des Whitecaps de Vancouver peuvent se payer. « Depuis bien trop longtemps, de nombreux enfants talentueux rêvent de jouer au soccer professionnel en vain. Nulle part où aller, leurs rêves ont été anéantis car la route vers le pro était une voie sans issue. D’une certaine façon, nous avons confié à d’autres pays notre cheminement vers le jeu professionnel. Plus maintenant », peut-on lire sur le site internet de la ligue.
Pour l’heure, le championnat ne compte que sept équipes, provenant de cinq des dix provinces du pays : Cavalry FC (Calgary), FC Edmonton, Forges FC (Hamilton), Pacific FC (Victoria), York 9 FC, HFX Wanderers FC (Halifax), Valour FC (Winnipeg). Mais la ligue compte bien s’épanouir et élargir ses rangs dans les prochaines années. « Nous savons que nous sommes ici pour faire notre part, pour aider le jeu à se développer dans ce pays », avait déclaré le commissaire de la ligue, David Clanachan, à l’issue du premier match.
Faire émerger des talents canadiens
D’un océan à l’autre, les équipes s’affronteront quasiment toutes à cinq reprises au cours d’une saison divisée en deux parties. La première partie comporte dix matchs, chaque équipe s’affrontant deux fois. Au terme de cette « saison de printemps », un champion sera d’ores et déjà sacré. La deuxième partie du championnat, « la saison d’octobre », déterminera également un champion.
« L’une des choses clés que nous allons faire est de développer l’émergence de bons joueurs canadiens », a déclaré le commissaire de la ligue. En ligne de mire, la Coupe du monde de football 2026 qui sera en partie accueillie au Canada ( les autres pays organisateurs seront le Mexique et États-Unis). La Ligue première canadienne a clairement pour objectif de promouvoir les jeunes talents canadiens, avec l’espoir de créer une nation compétitive sur la scène internationale.

Certaines règles ont donc été fixées en conséquence. Les clubs participants ne devront pas compter plus de sept joueurs étrangers dans leur équipe. Sur les onze joueurs alignés sur le terrain, six doivent être canadiens et trois d’entre eux doivent avoir moins de 21 ans. Ces derniers devront cumuler au moins 1000 minutes de jeu sur l’ensemble de la saison. Bref, « pour les Canadiens et par les Canadiens », comme le promeut la Ligue.
Un projet qui satisfait les amateurs canadiens de soccer. « Si vous regardez dans l’histoire, lorsque le Canada s’est qualifié à la Coupe du monde de 1986, on avait la Canadian Soccer League, une ligue dans laquelle les joueurs canadiens avaient l’occasion de pouvoir jouer sur une base régulière et nous croyons que les prochaines équipes nationales du Canada se trouvent parmi les alignements des équipes de la Première ligue canadienne », explique Adam Ziel, francophone fervent amateur de soccer.