Violet King a marqué l’Histoire de la communauté noire au Canada par son travail acharné et son désir d’exceller dans toutes les facettes de sa carrière. Elle est la première personne noire à avoir exercé le droit en Alberta, faisant éclater à l’époque plusieurs plafonds de verre créés par les entraves raciales.
Cette surdouée est née en 1929 à Calgary, dans une famille de réfugiés afro-américain ayant quitté l’Oklahoma pour le Canada qui cherchait à faire venir des fermiers américains. En 1952, elle obtient son diplôme à l’Université de l’Alberta, et parvient à faire partie des trois seules femmes, sur 142 élèves, à intégrer la faculté de droit. Lors de ces études, elle se distingue par un parcours exceptionnel marqué par de multiples engagements dans la communauté des élèves et l’obtention de récompenses individuelles.
Pour parvenir à se payer ses études, elle donne des cours de piano à ses heures perdues. Elle sera la seule à obtenir son diplôme de droit en 1953. Elle devient ensuite la première personne noire à être appelée au barreau de l’Alberta, avant de réussir un an plus tard à être la première femme noire à être avocate au Canada, la première personne noire à exercer le droit en Alberta. À l’époque, certains journaux soulignent un échelon franchi dans l’histoire de la province. Cependant, il faudra attendre près de dix ans, pour voir de nouveau une personne noire réussir dans le domaine du droit en Alberta.
Pendant quelques années, elle pratiquera le droit criminel à Calgary. Dans un discours donné au banquet de sororité Beta Sigma Phi, à Calgary, Violet King parle publiquement du racisme. Elle dénonce « qu’il est dommage qu’une Japonaise, une Chinoise, ou une noire doivent éclipser les autres pour trouver sa place ».
Son travail rigoureux lui vaudra de nombreuses promotions. Elle se verra confier un poste au ministère de la citoyenneté et de l’immigration à Ottawa. En 1963, elle déménage aux États-Unis pour travailler comme directrice générale à la succursale communautaire du YMCA à Newark, banlieue de New York. Son travail consiste à aider les candidats noirs dans leur recherche d’emploi. Pour son travail accompli, elle devient en 1976, la première femme à occuper un poste de direction au sein de l’association nationale du YMCA. Elle décède à l’âge de 51 ans, en 1982, d’un cancer, laissant au monde sa formidable envie de rayonner dans la pénombre.