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le Samedi 11 Décembre 2021 18:49 Francophonie PR

Le Centre de santé Saint-Thomas transformé en galerie d’art

(De gauche à droite) Angèle L’Abbé, Clémence Lavoie et Christiane Savard avec leur mère Marie-Rose Grenier-Lavoie. Crédit : Gabrielle Beaupré
(De gauche à droite) Angèle L’Abbé, Clémence Lavoie et Christiane Savard avec leur mère Marie-Rose Grenier-Lavoie. Crédit : Gabrielle Beaupré
Le Centre de santé Saint-Thomas transformé en galerie d’art
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Lorsqu’on rentre dans la résidence des indépendants du Centre de Santé Saint-Thomas, ce qui saute aux yeux, ce sont les tableaux accrochés aux murs. Au total, ce sont 215 peintures qui ont été installées sur les quatre étages de la résidence pour personnes âgées. 

«Ils égaient les corridors puisqu’avant, c’était mort. On ne veut pas avoir la mort aux alentours», rit de bon cœur Irène Plourde, une résidente du Centre de santé. Les cadres ont été accrochés en 2019 à la suite d’une initiative de Yvette Tellier qui voulait embellir son environnement de vie. 

Yvette Tellier raconte que son objectif initial était de se procurer une trentaine de tableaux. Crédit : Gabrielle Beaupré

Les pommettes roses, le sourire timide, Yvette Tellier acquiesce : c’est effectivement son idée. Elle préfère toutefois mettre l’accent sur le travail collectif de la communauté qui a rendu possible ce projet. 

Pour Mme Tellier, ils ont tous apporté leur grain de sel. Par exemple, Jacques Requier s’est occupé de poser les cadres, alors que Margaret Plakner, une des résidentes anglophones, s’est chargée de payer tous les coûts reliés à l’installation. 

Yvette Tellier souligne que les résidents et le personnel de l’établissement aiment regarder les tableaux. Crédit : Gabrielle Beaupré

Un endroit maussade

En février 2018, lorsqu’elle déménage au Centre de Santé Saint-Thomas, Yvette Tellier  trouve que les murs de la résidence sont vides. «Je marchais dans le couloir et il n’y avait pas d’énergie.» Puisqu’elle est une nouvelle résidente, Mme Tellier préfère alors prendre le temps de s’approprier les lieux avant de penser à les décorer. 

La description des tableaux est bilingue. Une petite attention pour que les résidents anglophones se sentent inclus dans ce projet. Crédit : Gabrielle Beaupré

Petit à petit, l’idée d’accrocher des peintures commence à mûrir dans son esprit. Elle en discute avec d’autres résidents. Tous affirment à l’unisson que «c’est une bonne idée» et que ça mettrait de la vie dans l’établissement. 

Finalement, six mois après son déménagement, Yvette Tellier entame officiellement les démarches. Pour mettre son projet sur pied, elle fait appel à Clémence Lavoie, la fille de Marie-Rose Grenier-Lavoie qui réside aussi au Centre de Santé Saint-Thomas. «Elle est très bonne organisatrice», mentionne-t-elle. 

Yvette Tellier affirme avoir reçu pour l’instant 230 tableaux. Crédit : Gabrielle Beaupré

Les deux sœurs de Mme Lavoie, Angèle L’abbé et Christiane Savard, embarquent elles aussi dans le projet. Elles sont convaincues : embellir ce lieu de vie pour les aînés est une excellente idée. 

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Un effet boule de neige

Pour trouver les cadres, Mme Tellier a sollicité le Club des retraités d’Edmonton, connu aujourd’hui sous le nom de Club 50+ région d’Edmonton. Elle s’esclaffe en se souvenant de ses paroles. «Vous avez quelque chose de caché sur votre lit que j’aimerais avoir. Ce n’est pas les pantoufles de votre mari, ni ses chaussures, mais plutôt les peintures que vous y avez mises parce que vous n’avez pas d’autres places où les mettre!» 

Une plaque commémorative a été installée pour souligner le travail de la communauté religieuse Les Filles de Jésus dans le quartier Bonnie Doon. Crédit : Gabrielle Beaupré

Des lettres ont également été envoyées. Une annonce a été affichée sur le tableau de l’église Saint-Thomas-d’Aquin. Un effet boule de neige s’en est suivi. De bouche à oreille, la communauté a été à l’affût de ce projet, certains ont même envoyé des dons. 

 

D’autres, comme certains artistes de la région, ont offert leurs tableaux. Maxine Lemay a maintenant cinq toiles accrochées dans les couloirs du Centre de santé. «Ce n’est pas tout le monde qui peut faire des toiles. J’aime partager et je connais beaucoup de monde qui vit ici.»

L’artiste peintre Maxine Lemay dont les toiles sont exposées à la résidence des indépendants du Centre de Santé Saint-Thomas. Crédit : Gabrielle Beaupré

Les élèves de l’école Maurice-Lavallée ont également participé aux projets. Ils ont créé des œuvres d’art sous la supervision de Geneviève L’Heureux, leur enseignante d’arts visuels. Celles-ci font aussi le bonheur des résidents. Pour Yvette Tellier, c’était important que la jeunesse participe. 

Les élèves de l’école Maurice-Lavallée ont participé volontairement à cette initiative communautaire. Crédit : Gabrielle Beaupré

Pour Mme L’Heureux, ce projet a été, pour ses élèves, une expérience enrichissante sur le plan «de leur construction identitaire. Ce projet les engageait au niveau communautaire». Une approche multigénérationnelle très appréciée de tous.

Yvette Tellier aimerait recevoir d’autres toiles pour peut-être les installer dans la résidence des soins assistés du Centre de Santé Saint-Thomas. Crédit : Gabrielle Beaupré

Yvette Tellier, Clémence Lavoie, Angèle L’Abbé et Christiane Savard espèrent organiser des portes ouvertes dès que la situation sanitaire le permettra. Ce sera l’occasion pour la communauté de profiter de cette galerie d’art et de rencontrer les personnes qui font la vie du Centre de Santé Saint-Thomas.