En Alberta, le parti conservateur uni (PCU) au pouvoir reste pour l’instant plutôt indifférent à la vague de soutien qui déferle sur le Campus Saint-Jean. Au même moment à Ottawa, les représentants fédéraux que les mêmes Albertains ont élus, tous conservateurs à une exception près, s’intéressent à l’initiative #SauvonsSaintJean.
Simon-Pierre Poulin
Dans une entrevue exclusive au journal Le Franco, Chris d’Entremont, porte-parole de l’opposition en matière de langues officielles, confie que les députés albertains du Parti conservateur du Canada sont « vraiment inquiets des coupures » au Campus Saint-Jean.
L’élu acadien rapporte « quelques discussions » entre le député albertain James Cumming et le Campus Saint-Jean, assurant que le député fédéral d’Edmonton Centre comprend l’enjeu. « On essaie de notre bord de pousser un petit peu, assure Chris d’Entremont, mais ce n’est pas nos choses ». L’éducation est bien une compétence provinciale.
Un dilemme que connaît bien Mélanie Joly, ministre des Langues officielles et du Développement économique. Lors d’une entrevue accordée à notre journal en début de semaine, elle affirmait que son équipe « essaie de se coordonner pour parler au gouvernement albertain depuis une semaine ».
Une solution globale
Dans ce contexte, « la place du fédéral est de trouver une solution globale pour les universités francophones à travers le Canada, qui inclut Saint-Jean », estime le député conservateur.
Selon lui, les universités devront faire face à une année « doublement difficile » à cause d’un été sans programme d’immersion, d’un automne probablement sans étudiant étranger. « On pousse sur madame Joly et le ministère des Langues officielles pour qu’il trouve des solutions à travers le Canada pour les petites universités comme Saint-Jean ».
Représentant une circonscription de la Nouvelle-Écosse, Chris d’Entremont trace des parallèles entre la situation du Campus Saint-Jean et celle de l’Université Saint-Anne qui offre des programmes en français dans les maritimes. Son épouse est elle-même deux fois diplômée de cette institution « souvent oubliée » au profit des grandes universités comme Dalhousie, Saint Mary ou St. Francis Xavier. « La grande ville d’Halifax ne comprenait pas vraiment ce que ça voulait dire d’avoir une petite université francophone ».
Le chantier de la modernisation de la Loi sur les langues officielles
Le chantier principal de celui qui siège au cabinet fantôme est aujourd’hui la gestion de la pandémie. Pendant les prochains mois, le Comité permanent des langues officielles ne siègera pas, ce qui implique que les travaux très attendus de la révision de la Loi sur les langues officielles ne reprendront pas avant septembre, explique Chris d’Entremont.
D’ici là, l’élu conservateur se montre ouvert à la proposition de la FCFA d’augmenter les pouvoirs du Commissaire aux langues officielles. Il se dit aussi « absolument » en faveur de la codification d’un droit à l’information locale dans sa langue officielle.
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