En cette semaine de l’action bénévole, le CANAVUA, organisme promouvant le bénévolat en français, fête ses dix ans. Bien que la pandémie a gâché les célébrations, elle pourrait permettre à l’association créée par Dicky Dikamba d’accéder des fonds, à l’heure où le gouvernement lance des appels aux volontaires.
«Dans les périodes comme celle-ci, on se rend bien compte de l’importance du bénévolat», indique Dicky, directeur de l’organisme. Pourtant, ça fait 10 ans que l’organisme, qu’il a créé de toutes pièces, lutte pour obtenir un financement permanent. «Pour l’heure, c’est des fonds attribués projet par projet», indique-t-il, le ton revanchard.
Le CANAVUA a récemment obtenu le droit de faire du bénévolat dans des casinos, une fois tous les 18 mois, pour obtenir des fonds. Une manne qui permet de stabiliser les comptes de l’organisme.
Mi-mars, l’état d’urgence sanitaire déclaré gouvernement ont poussé Dicky à fermer les portes. Seul le programme d’accompagnement gratuit des malades jusqu’au local de spécialistes de la santé est toujours d’actualité. Un service plébiscité « par les ainés et les nouveaux arrivants », dit-il.
À l’heure où le gouvernement mise sur les bénévolat pour répondre la crise du COVID-19, les activités du CANAVUA devraient reprendre de plus belle. Une date à l’horizon, le 6 mai. « Nous allons remettre en place les services de banques alimentaires, indique le fondateur de l’organisme. Des volontaires apporteront la nourriture jusqu’au domicile des personnes », annonce le directeur.
Vingt familles sont déjà inscrites à ce programme. Elles attendent que les bénévoles terminent leur formation en ligne sur les bons gestes à adopter dans le cadre sanitaire actuel.
De nouveaux arrivants et d’anglophones
Quant aux bénévoles, « il y en a près de 950 sur notre liste. Avant le COVID, nous en avions 10 à 15 qui s’inscrivaient chaque mois. Les nouveaux sont souvent les plus actifs, mais nous faisons toujours des efforts pour rallumer la flamme chez les autres », dit Dicky.
Au CANAVUA, la plupart des bénévoles sont des francophones nouvellement arrivés au Canada. « L’expérience est considérée au même titre qu’une expérience de travail proprement dite. C’est un tremplin pour obtenir un emploi, mais aussi un vecteur de multiculturalisme.» D’ailleurs, les anglophones s’intéressent au volontariat en français. Un bon moyen pour eux d’apprendre la langue de Molière, tout en apportant leur aide.
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Ce 24 avril, la « grande fête » a été gâchée par la pandémie. Le CANAVUA aurait voulu célébrer dignement ses 10 ans d’existence. Tout avait commencé en septembre 2009. Au terme d’une année passée sur le territoire canadien, et quelques engagements bénévoles, Dicky Dikamba, venu de France, avait concrétisé son idée.
Le bénévolat, socle de la culture canadienne
«Je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune structure pour l’action bénévole francophone en Alberta. Je voulais créer un organisme pour favoriser et promouvoir cela. J’avais besoin de 5 membres pour présenter une demande d’incorporation, j’ai demandé à quatre amis. Le 24 avril 2010, nous sommes officiellement devenus un organisme à but non lucratif», explique-t-il.
Le créateur de l’organisme voit le bénévolat comme un socle de la culture canadienne. «Ici, la société s’est construite par le fait que les gens donnent de leur temps à leur communauté. D’ailleurs, les législateurs avaient bien saisi l’importance économique.»
Pour célébrer ses dix ans, le CANAVUA a envoyé un courriel retraçant son histoire en images. Le Franco vous les partage.












