2020 a donné du fil à retordre à la joie de vivre. Entre deux manchettes anxiogènes, entre deux appels Zoom drainants, trouvez-vous encore la motivation de vous dépasser ? Un rappel nécessaire à l’audace, une invitation à rêver mieux, c’est ce qu’a livré le 10 décembre l’athlète olympique Bruny Surin à l’invitation de la Fédération du sport francophone de l’Alberta (FSFA).
Après le saut en longueur, le sprint. Après les médailles, la vie de père. Et maintenant, tournée albertaine en vidéoconférence. La vie de Bruny Surin porte la marque d’une résilience qui laisse difficilement indifférent. Une histoire qu’il partage avec un large sourire contagieux.
Après un surprenant temps de printemps, ce mois de décembre, avouons-le, est plutôt triste. À La Cité francophone, « on survit » s’impose de plus en plus comme la réponse attendue à « comment ça va ? » Au même moment, l’Olympien invité dans la communauté tâche d’égayer cette fin d’automne pandémique.
Bruny s’est dernièrement lancé dans un véritable réquisitoire passionné contre « les pensées négatives », d’abord devant des élèves franco-albertain.e.s, plus tard devant un groupe d’adultes. L’entrepreneur philanthrope conférencier, médaillé d’or de Cap-Haïtien, s’est exercé à enchaîner ses récits de doutes, comme de podiums, liant systématiquement sa réussite à « un état d’esprit » de vainqueur.
« Impossible is nothing », a-t-il martelé dans la langue de la majorité. « Ce n’est pas une théorie, ça marche ». Ses prescriptions pour ceux et celles qu’il a réunis virtuellement cette semaine : soigner son langage non verbal, visualiser la victoire et méditer. Ça marche pour les médailles, défend-il, qu’avons-nous à perdre ?
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Préparer l’après COVID
« Tu peux toujours conditionner ton cerveau ». Adolescent, il avait d’abord accueilli ce précieux conseil d’un entraîneur avec beaucoup d’incrédulité. Cette souplesse de la matière grise est rapidement devenue un mantra pour le champion d’athlétisme, un placebo efficace contre un défaitisme ambiant et autrement paralysant.
Au sujet du confinement mondial, Bruny Surin a appelé à l’introspection : « Tout le monde doit se rappeler, quand la COVID a commencé, où est-ce qu’on était? On était dans quel état ? » « Soit on se dit ça va mal, soit on accepte la situation et on se prépare pour l’après COVID. Parce qu’il y en aura un. Essayez de voir plus loin ».
Le témoignage de l’athlète a été accueilli très favorablement jeudi soir. Son discours, visiblement, fait du bien. Il a répondu aux interrogations du public notamment sur la conciliation coach-père, la transition entre la vie d’athlète et la vie « normale », ainsi que sur l’équilibre délicat entre la confiance en soi et la modestie.