Jeudi 20 février, l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) a annoncé par communiqué de presse la nomination d’Isabelle Laurin au poste de directrice générale. Cette dernière n’est pas étrangère à la vie communautaire, elle avait déjà occupé ces fonctions de 2014 à 2018. Son retour est incompris d’un côté, très attendu de l’autre.
«Mme Laurin entamera ses fonctions à compter du 9 mars 2020», lit-on dans le communiqué de presse. Isabelle Laurin succèdera donc à Kevin Bell qui occupe le poste par intérim depuis que Hélène Guillemette a démissionné début janvier pour raisons personnelles.
La nouvelle directrice connaît bien la maison. En 2014, alors qu’elle travaillait dans l’organisme depuis 7 ans, Isabelle Laurin avait été nommée directrice suite à la démission de Denis Perreaux. Sous sa direction, l’ACFA avait mené les démarches ayant conduit à l’obtention de la Politique en matière de francophonie du gouvernement de l’Alberta. La modernisation de la Loi sur les langues officielles et la reconsidération du processus de recensement étaient également deux dossiers entamés sous son mandat.
Après quatre années de services, elle avait décidé de démissionner en août, sur fond de conflits internes au sein du conseil d’administration. Isabelle Laurin a ensuite déménagé au Québec où elle occupait depuis le poste de directrice des communications du Centre de la francophonie des Amériques.
Polémiques sur les réseaux sociaux
L’ACFA indique qu’un consultant professionnel en ressources humaines a été retenu pour aviser le Comité d’embauche sur les bonnes pratiques et pour assurer des évaluations objectives des candidatures. Un souci de transparence affiché, alors que deux membres du CA actuel faisaient partie des cinq démissionnaires du précédent, à l’époque des conflits internes.
Sur Facebook, son retour ne fait pas l’unanimité. Des commentaires remettent en question cette décision. «Je ne comprends pas comment nous pouvons réengager quelqu’un qui a démissionné de son poste récemment. Surtout avec ce que l’on sait des controverses entre l’ACFA et le Franco», écrit Stéphane Théoret, membre de la communauté francophone, qui réclame des réponses.
L’ancien député provincial du Nouveau parti démocratique, Léo Piquette, est lui aussi sceptique, mais plus réservé. «On va voir, mais ordinairement un nouveau conseil d’administration qui veut être vu progressif et engagé veut donner un nouveau visage à sa direction». Alex V Bossé, quant à lui, insinue dans un commentaire que cette nomination vise «à cacher des informations».
Soutien organisationnel
«Nous avons hâte de pouvoir reprendre le travail là où nous l’avons laissé sous la direction d’Hélène Guillemette, réagit Étienne Alary, directeur du Conseil de développement économique de l’Alberta. Le CDÉA a eu ces dernières années d’excellentes relations professionnelles avec l’ACFA. Que ce soit avec Isabelle Laurin ou Hélène Guillemette».
Du côté de la Société historique francophone de l’Alberta, on «voit cette nomination d’un très bon oeil, affirme Claudette Roy, présidente du CA. Elle a su nous aider à mettre le patrimoine et l’histoire sur le radar au niveau national. Elle est professionnelle et collaboratrice et on a hâte de travailler avec elle à nouveau». Les autres organismes contactés par le journal n’ont pas souhaité se prononcer sur la nomination.