Ce vendredi 1er novembre, le dernier rendez-vous du Francothon 2019 s’est tenu à la Cité francophone d’Edmonton. Le procès humoristique dans la capitale politique de l’Alberta a permis à la Fondation franco-albertaine de récolter 175 456 $ grâce à 500 dons.
Les accusations sont lourdes ! « Monsieur Fréchette est reconnu comme un criminel ayant travaillé dans les régions de Plamondon, Bonnyville, Legal, Saint-Albert comme responsable d’un réseau provincial de mafieux qui a des bureaux partout, appelé l’ACFA. Et, vous devez savoir également monsieur le juge que monsieur Fréchette est chauffeur de bus. Il a une compagnie qui compte 12 chauffeurs francophones. Comme s’il y avait besoin de chauffeurs francophones ! Concernant tout ça, je ne comprendrais pas comment on peut libérer monsieur Fréchette aujourd’hui », plaide Maryse Trudel, jouant le rôle de l’avocate de la Couronne dans ce procès humoristique.

Pour sa défense, l’accusé n’est pas très convaincant. « Je ne savais pas que c’était interdit de défendre le français en Alberta », tente-t-il de défendre. « Je vous impose une punition ! Vous devez récolter les dons d’au moins 50 personnes. Pour montant de votre caution, je vous impose 10 000 dollars », tranche le juge, joué par Pierre Asselin, juste avant de frapper sa table de son maillet.
« On est des irréductibles gaulois»
Pour Joël Lavoie, le directeur de la fondation franco-albertaine qui organise le Francothon chaque année, cette mise en scène est « un clin d’oeil » au passé de la province. « Mais la situation est beaucoup mieux que ce qu’elle a déjà été au niveau de l’Ouest. Jamais un francophone n’est allé en prison car il parlait français, précise-t-il. Il y aussi un clin d’oeil au fait qu’on est des irréductibles gaulois qui continuent à parler français malgré tout ».
Avant tout, cette mise en scène est « vraiment une belle façon de mobiliser les réseaux de nos leaders ». « Le but est de les honorer en disant, “vous avez trop fait pour la francophonie”. Il faut alors qu’ils aillent mobiliser leur réseau pour sortir de prison en allant chercher des dons. C’est vraiment l’idée de mobiliser des gens qui sont capables de mobiliser d’autres gens », explique Joël Lavoie, directeur de la Fondation franco-albertaine.
Cette année, 6 groupes de ‘leaders’ de la francophonie sont passés sous le jugement de Pierre Asselin : Annette Rivard et Liliane Peddicord, Sympa César, Isabelle Déchène Guay, David Fréchette, Pierre-Yves Mocquais et Alfred Lukhanda, ainsi que les représentants de trois générations de la famille Bergeron : Ghislain, Pierre et Éric. Chacun d’eux défendait son propre fonds de dotation. Tout au long de l’événement qui se tenait de 15 h 30 à 19 heures, les leaders tentent, par téléphone, de convaincre leur entourage de faire un don. Tout le long également, le présentateur répétait au micro, devant la trentaine de participants présents, de donner pour la francophonie.

Cette année, l’objectif était de récolter pour toute l’Alberta 250 000 dollars pour 800 dons. À la fin du décompte, la somme est un peu au-dessous : 225 546 $ pour 761 donateurs. Un montant également en dessous de celui obtenu l’année dernière, 240 784 $, et ce même si 10 000 dollars de plus ont été récoltés à Edmonton (175 456 $ contre 165 765 $ en 2018).
« Il est toujours impressionnant de voir la mobilisation et la générosité de la francophonie durant Le Francothon. Un grand merci à Radio-Canada (ndlr: partenaire du Francothon cette année), aux 200 bénévoles et 761 donateurs des six événements », a commenté le président de la Fondation, Éric Préville. Malgré un moins bon résultat, cette année encore, la récolte a été fructueuse.