Ce dimanche 17 mars, les Anciens Canadiens de Montréal affrontaient à l’aréna Servus de Saint-Albert une équipe d’amateurs créée par l’ACFA de Centralta. Si le jeu était déséquilibré, la bonne ambiance était au rendez-vous. Autant dans les tribunes que sur le terrain.
Au premier étage de l’aréna Servus de Saint-Albert, deux stands inhabituels. L’un officiel, celui des Canadiens de Montréal, avec tee-shirts, pulls, crosses de hockey et peluches à l’effigie de l’équipe du tricolore pour attirer les visiteurs. L’autre, en face, est plus grand et présente différents produits, allant de l’autographe encadré de Roy « Doc » Halladay (pour 750 dollars minimum) aux simples bouteilles de vin. « Nous faisons une levée de fonds pour essayer d’amortir les frais de cet événement », explique Geneviève Labonté, secrétaire du Conseil d’administration de l’ACFA d’Edmonton.
L’organisme francophone a dépensé 25 000 dollars pour faire venir dans la capitale politique albertaine une partie de l’équipe qui avait gagné la Stanley Cup en 1993. Comme prévu, beaucoup de francophones ont répondu présents pour ce match, parmi les 400 spectateurs en tribune. Pour 50 dollars (30 dollars de plus qu’une simple entrée), certains ont même pu rencontrer leurs vedettes lors d’un moment VIP avant la rencontre. Les anciens pros ont ainsi répondu aux demandes de photos et d’autographes.

La bande à John Leclair, Pierre Dagenais, Marc-André Bergeron, Keith Acton, Travis Moen, Oleg Petrov ont également effectué une petite partie de 5 minutes face à une dizaine de jeunes issus de trois écoles francophones locales qui offrent le hockey dans le programme de sports-études.
Des amateurs face à des ex-champions
Le gros match de la journée a bien duré trois manches de 15 minutes. Face à l’armée de stars, l’ACFA Centralta, qui prépare l’événement depuis un an, a créé une équipe d’amateurs s’étant préalablement acquittés de la somme de 300 $ pour affronter ces légendes du hockey canadien. « La seule exigence du club des Canadiens de Montréal était que leurs adversaires aient plus de 35 ans », précise Cathy Pellerin, directrice de l’ACFA Centralta.
Deux joueurs amateurs se trouvaient également dans l’équipe québécoise. Étienne Gilbert, propriétaire d’entreprise de construction et Danny Forbes, militaire, ont marqué quatre buts à eux deux. Ces invités livrent, non sans humour, quelques confidences de vestiaires à notre journal : « les joueurs sont vraiment très sympas. Le plus drôle, c’est Pierre Dagenais, un vrai clown dans les vestiaires ! »

Sur le terrain, les ex-professionnels du club de Montréal enchaînent les buts, dans une ambiance bon enfant. De quoi faire remonter des souvenirs : « Quand je suis arrivé au Canada, c’est cette équipe qui m’a permis de m’intégrer au pays, de connaître du monde. Le hockey ici, c’est comme le football en France », se rappelle Patrick, arrivé à Montréal en provenance de France il y a 25 ans.
« On est là avant tout pour s’amuser »
Après la première manche du jeu, l’équipe d’amateurs se montre davantage décidée à inscrire au moins un point après en avoir encaissé une dizaine. Le moment arrive lorsque Justin Morrow, militaire de profession, profite d’un cafouillage pour faire trembler le filet des ex-professionnels. Une véritable fierté pour ce grand fan de John Leclair, face à lui sur la patinoire.
Ce but lui laisse tout de même un goût amer en bouche… « Lorsque j’ai marqué, les joueurs des Canadiens sont venus me féliciter et m’ont proposé de prendre une photo. Au moment de la photo, ils m’ont étalé de la mousse à raser sur le visage. J’en ai avalé un peu, ça n’a pas bon goût ! », explique-t-il amusé. Les farces étaient les bienvenues. En fin de partie, un joueur des Canadiens de Montréal a aspergé d’un seau d’eau tout le banc de touche adverse.

Le score final a été de 19 à 3 en faveur des hommes de Steve Shutt, lui aussi présent sur le banc. Mais ce dimanche, le plus important était ailleurs, comme l’explique Bergeron : « On est là avant tout pour s’amuser et on s’amuse bien. Nous savions que le match était déséquilibré. Les deux blagues, c’était pour faire rire, garder une bonne ambiance entre nous. » Le passionné se livre également à un petit commentaire sur son passé de joueur pour les Oilers d’Edmonton : « Ça fait du bien de revenir là où tout a commencé ».