Le 14 septembre dernier, Gabriel Kreiner, directeur général de Francophonie Jeunesse de l’Alberta (FJA), a quitté ses fonctions pour « des raisons personnelles », écrit-il dans un courriel à l’intention du Franco. Le flambeau est passé à Luc Dupont, natif de la Montérégie au Québec, qui a la jeunesse et la francophonie à cœur.
Luc Dupont a beaucoup voyagé en Amérique du Nord. Sur sa route, il a rencontré des accents acadiens en Lousiane, et d’autres voix francophones dans les provinces canadiennes hors Québec. Ainsi, il a pris conscience du fait français : « la francophonie, c’est résilient », déclare-t-il.

Selon lui, les réalités francophones ne sont pas assez partagées. C’est ici que la jeunesse entre dans la partie : « Si on commence à créer les ponts maintenant, avec les jeunes qui ont des liens et qui communiquent entre eux dans les différentes provinces, ça va être beaucoup plus facile de défaire les préjugés que nous avons envers chacune des provinces. »
Avec la jeunesse, ce père de famille quarantenaire veut concevoir « une communauté francophone plus riche, plus stable et plus consciente de ce qui se passe dans les autres provinces ». Et ce, pour que personne ne puisse « tirer la couverte » de l’identité franco-canadienne.
Un travail colossal
« Mon travail, c’est de m’assurer que tout le monde fait son travail », simplifie le directeur général. À entendre le bruit autour de lui lors de notre entretien téléphonique, Luc Dupont semble être un homme capable de jongler avec une tonne de projets. « J’ai une multitude d’idées ! », confie-t-il.
Telles des pièces d’un puzzle, les idées de Luc Dupont doivent s’emboîter avec le cadre financier, imposé en partie par les principaux bailleurs de fonds de l’organisme, et avec le nouveau cadre stratégique du Conseil d’administration.
La nouvelle direction générale partage une de ses idées : faire une maison FJA. Ce projet avait déjà animé les passions au sein de l’organisme. « Je me dis : “Est-ce qu’il y a quelque chose comme ça que nous pouvons pousser ?” Peut-être. », se questionne Luc Dupont. Un « peut-être » qui laisse présager des notes d’espoir.
La maison serait une installation FJA où les jeunes peuvent aller participer à des activités non organisées. « Je le vois un peu comme le profil des maisons de jeunes aux Québec, où les jeunes se présentent ; il y a des activités non organisées et il y a des interactions faciles avec les membres de l’équipe », explique celui qui a été directeur de la Maison Des Jeunes dans la ville de Contrecœur.
Il affirme avoir pris connaissance d’une initiative de soirées jeunesse organisées par l’ACFA de Lethbridge. « Je me dis que ça peut se rapprocher de ce volet-là. Il faut voir comment nous, on peut le (le projet de Lethbridge) supporter le mieux possible », affirme-t-il en appuyant son désir de prendre contact avec l’ACFA pour mieux comprendre l’organisation de cette activité.
En attendant que cette maison voie le jour, Luc Dupont et son équipe s’activent pour bâtir la programmation du Rassemblement jeunesse (RaJe). Cette année, le rassemblement qui est, selon le site web de l’organisme, « le plus grand rassemblement PAR et POUR les jeunes dans la francophonie albertaine » aura une programmation 100 % virtuelle.
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Une maison, mais aussi une équipe
L’arrivée de Luc Dupont semble marquer un cycle nouveau dans l’organisme. La vice-présidente de FJA, Gloria Livingston, est enthousiaste. « L’embauche de Luc Dupont comme directeur général de la Francophonie jeunesse de l’Alberta fut un énorme succès au sein de notre organisme. Luc amène des aptitudes incroyables de leadership, d’écoute, de professionnalisme, et de communication à notre équipe. Ses connaissances profondes en animation représentent une excellente ressource pour FJA. J’ai hâte de voir tout ce qu’on va accomplir pendant les années suivantes, le potentiel est infini ! »
Le silence de l’ancien directeur Gabriel Kreiner, directeur de FJA depuis 2018 a refusé toute demande d’entrevue avec Le Franco. L’actuel directeur, Luc Dupont affirme qu’aucune tension réside dans la relation entre Gabriel Kreiner et FJA. « C’est une séparation à l’amiable », rassure-t-il.