Avec Plaisir d’apprendre, la Fédération des aînés franco-albertains (FAFA) a fait revenir les aînés sur les bancs de l’école. Du 6 au 10 mai au Campus Saint-Jean à Edmonton, la 14e édition du programme a ainsi fait le bonheur de 90 éternels étudiants.
« Les participants ont vraiment apprécié, on a eu beaucoup de retours positifs, rapporte Alizé Cook, directrice générale de la FAFA. C’est rare que 90 aînés francophones se retrouvent en un seul et même lieu. C’est le plaisir d’apprendre, mais aussi le plaisir de vivre en français pendant une semaine. » Des aînés des quatre coins de la province sont venus, mais aussi du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et même de Terre-Neuve-et-Labrador.
Et de l’apprentissage en français, il y en aura eu ! Tous les jours de la semaine, les participants ont pu suivre des cours le matin et l’après-midi. « C’est comme suivre un semestre à l’université », résume Alizé Cook. Le même thème était ainsi développé sur cinq jours. Le dernier jour, une cérémonie de clôture et de remise des diplômes, ainsi qu’un banquet, sont venus ponctuer les festivités.
Jamais trop tard pour la connaissance
Les cours étaient dispensés en grande partie par des professeurs du Campus Saint-Jean. Pierre-Yves Mocquais, doyen et docteur en littérature canadienne-française, a donné un cours sur la littérature de la Renaissance. Boniface Bahi, anthropologue, a fait une présentation sur les médecines africaines et asiatiques. Yvette d’Entremont, professeure en éducation, a parlé des mathématiques. Monique Bourgeois a mêlé art et science. Enfin, Bernard Salva a retracé l’histoire du théâtre sur grand écran.

« Cette semaine tourne autour de la question de l’apprentissage continu. On peut toujours apprendre », évoque la directrice de la FAFA. Pour l’anecdote, certains des participants ont même aidé à fonder le Campus tel qu’on le connaît aujourd’hui ! Mais au-delà de l’enseignement, le partage de connaissances et le besoin de se retrouver entre aînés sont aussi en jeu. « Il y a peu d’occasions pour les aînés francophones de se retrouver », souligne la responsable.
Cette semaine universitaire pour les 50 ans et plus a coûté 140 dollars, incluant les cours, mais aussi des conférences tous les midis avec des intervenants différents à chaque fois. Entre autres, le professeur Carol Léonard a évoqué les noms de lieux francophones en Alberta, Anne-Josée Villeneuve a exposé les convergences linguistiques en Amérique du Nord au 17e siècle, Pierre Rousseau a parlé de laïcité, Eva Lemaire a soulevé la question de la réconciliation avec les autochtones et Réal Girard a livré une conférence sur la littérature autochtone.
Un grand rassemblement
Enfin, des activités sociales faisaient aussi partie du programme. Le film québécois Monsieur Lazhar a été diffusé le lundi. Le jour suivant, un défilé de mode a été présenté par le Club de l’amitié à la Paroisse Saint-Thomas d’Aquin, suivi de chants de la chorale Mélodie d’amour d’Edmonton. Le mercredi, la troupe l’Ensemble des sages a joué la pièce Miss théâtre aîné écrite par la dramaturge France Levasseur-Ouimet. Le jeudi, une soirée dansante était animée en partenariat avec l’association de la Girandole.
En marge de cette semaine universitaire, Elizabeth Allard, présidente de la Fédération des aînés francophones du Canada, aux côtés de Linda Groth, présidente de la FAFA, en ont profité pour décerner le prix national du leadership à la Franco-Albertaine Germaine Lehodey. Cette récompense est remise chaque année afin de souligner la contribution exceptionnelle d’une personne ou d’un organisme à l’avancement de la cause des aînés francophones.

Avec seulement 20 participants lors de la première édition en 2006, contre 90 en 2019, Plaisir d’apprendre confirme son succès grandissant et l’intérêt croissant des aînés. « On espère en avoir encore plus pour le 15e anniversaire ! », confie Alizé Cook.