Les trois artistes finalistes franco-albertains ont offert tour à tour trois prestations originales, le samedi 18 juin dernier, à l’occasion du concours de musique émergente Polyfonik, organisé par le Centre de développement musical (CDM). Dans l’espoir de remporter le premier prix et d’accéder au concours Chant’ouest, Émilie Laroche, Sympa César et 2moods ont chanté devant les spectateurs du bar de jazz Yardbird Suite, à Edmonton. C’est Sympa César qui en est sorti grand vainqueur.
Depuis 1989, Polyfonik permet à des artistes en émergence de recevoir de la formation personnalisée. D’autant plus que les Polyfoniciens courent la chance de participer à Chant’Ouest, un concours pour les artistes francophones de l’Ouest et du Nord canadiens. Sous la direction musicale et artistique de Robert Walsh et de Mireille Moquin, ils ont pu travailler à peaufiner leurs créations et à monter un spectacle musical digne de ce nom. Sympa César, l’artiste qui a été sélectionné pour représenter le territoire albertain au Chant’Ouest, se dit enthousiaste face à ce qui l’attend. « Je suis impatient de participer à ce concours, c’est vraiment une occasion unique », se réjouit le gagnant.
« Pour les jeunes, le programme de Polyfonik est une bonne façon de grandir au cours du processus, d’être plus à l’aise, plus confiants avec leurs créations. Ça, c’est vraiment l’objectif principal. Ensuite, on les place sur la scène, devant un public, et ils peuvent démontrer ce qu’ils ont appris », explique Matthieu Damer, directeur général du CDM. Selon ce dernier, l’édition de cette année en a été une d’un très haut calibre. « Le niveau de talent des artistes était vraiment élevé. Ils sont tous partis de loin, et chacun a pu atteindre une certaine apogée en évoluant avec nous», ajoute-t-il.
Les finalistes
Première concurrente à se présenter sur scène, Émilie Laroche s’est inspirée de son petit coin de pays pour ses chansons. Originaire de Marie-Reine, un petit hameau dans la région de Rivière-la-Paix, celle-ci en a fait frissonné plus d’un avec sa voix puissante. Sa chanson « L’ouïe du silence » a été accueillie sous un tonnerre d’applaudissements.
Ensuite, c’était au tour Sympa César de venir faire vibrer la salle. Accompagné de sa guitare, celui-ci a démontré qu’il était possible de mélanger tous les styles : pop, rock, funk, punk et rap étaient au rendez-vous. Ses chansons éclectiques lui ont permis de remporter le Prix du public Jean-Claude Lajoie et le prix du lauréat France Levasseur-Ouimet.
Finalement, le rappeur 2moods était le dernier finaliste à offrir une prestation. Plein de rythme et de poésie, il a entre autres touché les spectateurs avec sa chanson « Message de paix ». 2moods a remporté le prix de la chanson primée Ronald Tremblay.
Yao
Pendant que le jury décidait du sort des participants, l’artiste franco-ontarien Yao était présent pour enflammer la scène. N’en étant pas à sa première visite de l’Alberta, celui-ci a affirmé être très choyé de pouvoir offrir une prestation à la communauté francophone de la province. Sa chanson à répondre, intitulée « disjoncter », a particulièrement enchanté le public ainsi que les trois participants.
« Le niveau de talent des artistes était vraiment élevé. Ils sont tous partis de loin, et chacun a pu atteindre une certaine apogée en évoluant avec nous» – Matthieu Damer
La victoire de Sympa César comme Polyfonicien lui a permis de se frayer une place au concours de Chant’Ouest 2016, qui aura lieu en septembre prochain, à Regina. Ce tremplin permet aux artistes francophones de l’Ouest et du Nord canadiens de faire leurs débuts dans le monde de l’industrie musicale. « Je suis très heureux en ce moment, j’ai vraiment hâte de vivre cette expérience », exprime l’artiste de 18 ans, qui est d’ailleurs sur le point de lancer son tout premier album, Au-delà de mes rêves, en novembre 2016.
Sympa revient tout juste d’un séjour à Montréal, où il a eu la chance de participer au grand festival de musique francophone, les FrancoFolies. « Chanter devant des milliers de spectateurs, c’est un sentiment unique, je me suis vraiment amusé », affirme-t-il. Ceci dit, ce sont des événements comme Polyfonik qui lui rappellent le sentiment d’appartenance qu’il éprouve quand il chante auprès de sa communauté. « Quand tu connais la plupart des personnes dans la foule, tu es plus à l’aise, tu as beaucoup de plaisir. Si je mentionne quelque chose qui fait partie de la culture franco-albertaine, tout le monde va comprendre », mentionne-t-il.
Voilà un jeune artiste qu’il faudra surveiller!