La fête traditionnelle québécoise et acadienne s’est à nouveau tenue dans une ferme de Sexsmith, tout proche de Grande-Prairie, ce samedi 14 septembre. Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour cette fête vieille de 17 ans à Grande-Prairie, des centaines d’années au Québec.
Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour effeuiller les épis de maïs, échanger en français et s’amuser. Enfants, adultes, francophones et même francophiles anglophones de Grande-Prairie ont fait 45 minutes de route pour passer une agréable soirée.
« Tout a commencé il y a une vingtaine d’années, quand une enseignante de français a décidé d’acheter une ferme à Sexsmith », explique Michelle Margarit, directrice de l’ACFA régionale de Grande-Prairie. Cette professeure d’une école d’immersion, c’était Linda Beaudet. « Je suis originaire du Québec et je me rappelais des fêtes traditionnelles auxquelles je participais lorsque j’étais enfant… Cela faisait déjà plusieurs années, alors que j’habitais encore à Grande-Prairie, que j’organisais à titre personnel la fête de la Saint-Jean ». Nostalgiques, elle et sa colocataire de la ferme, Marie Chailler Monfette, convient leurs amis à la traditionnelle épluchette de blé d’Inde.
« Plus tard, Marie qui était impliquée dans la communauté francophone s’est rapprochée de l’ACFA pour organiser conjointement cette fête sur notre terrain chaque année ». 17 ans plus tard, Marie Chailler Monfette est présidente de l’ACFA régionale et la fête traditionnelle québécoise et acadienne perdure dans le nord-ouest de l’Alberta.
Un tracteur et deux jeunes monarques
Un barbecue, de la musique et de nombreuses animations ont été mis en place par l’ACFA de Grande-Prairie. Les enfants étaient les plus gâtés. Un château gonflable, un trampoline et une Pinata leur étaient proposés. Sans oublier la traditionnelle élection du roi et de la reine. « Nous avons disposé deux tas d’épis de maïs, un pour les garçons et un pour les filles. Dans chaque tas, nous avons coloré de peinture un épi. Bleu pour les garçons, rose pour les filles. Ceux qui trouvent les blés d’Inde coloriés deviennent roi et reine ! », explique Anna-Bénédicte Kouadio, adjointe administrative de l’ACFA. Au milieu des foins, de chiens et de chevaux, les deux jeunes monarques, Élise et James Hartman, récompensés d’un cadeau, ont défilé sur un petit tracteur lors de la traditionnelle parade.

L’évènement a débuté sur les coups de 17 heures, et s’est prolongé jusqu’à 22 heures. « C’est très populaire, tout le monde a mis la main à la pâte », dit Anna-Bénédicte Kouadio. L’ACFA a enregistré « entre 5 et 10 nouveaux membres », lors de la soirée. En soirée, les chaleureuses âmes présentes ont allumé un feu pour également réchauffer les corps.
Quand une corvée devient un plaisir
« Le blé d’Inde » est en fait un épi de maïs. Lorsque les Européens débarquent pour la première fois dans le Nouveau Monde, par l’intermédiaire de Christophe Colomb, ils pensent être en Inde. Ayant l’habitude de cultiver du blé, ils donnent ce nom à cette étrange céréale, originaire du Mexique, cultivée par les autochtones d’Amérique. Lors de la moisson, les gens se réunissaient pour effeuiller ces épis de maïs. Une corvée à l’époque.
L’épluchette de blé d’Inde est un héritage combiné de la culture amérindienne et des colons européens. Au fil des années, alors que le Québec s’appelait Nouvelle-France, il en est advenu un rassemblement convivial. Se rassembler, les faire bouillir et les déguster avec du beurre et quelques assaisonnements a perduré. Un moment de dégustation, de détente, et d’amusement, pour le plus grand bonheur des enfants.