Cet artiste compositeur auteur et interprète de programmes pour enfants est d’origine bretonne par ses grands-parents installés en Alberta dans les années 1900. Né à Saint-Vincent, au nord d’Edmonton il adore la musique et les enfants et décide d’en faire son métier.

Cinquième d’une fratrie de dix enfants, Alexandre Mahé a passé sa jeunesse dans la ferme familiale surnommée « la ferme Mahé ». Son grand-père paternel, lui aussi nommé Alexandre, avait acheté le terrain au début des années 1909.
Alex Mahé et la musique, c’est une histoire de famille avant tout. Son père René, aujourd’hui décédé, était guitariste. « Son vieil étui de guitare est encore sur les chevrons du sous-sol de notre maison. Moi, enfant, je regardais ça en me disant “’imagine-toi que mon papa faisait de la musique”’ » confie Alex Mahé. « Cela a semé ma première graine dans ma curiosité musicale ».
Enfant, il aidait beaucoup sa mère, Cécile, dans les tâches ménagères ou la cuisine. Il s’occupait aussi de ses frères et sœurs en inventant des jeux ou des chansonnettes. « Ça donnait la chance à ma mère de se reposer », confie-t-il.

De la flûte à la guitare

À l’âge de 6 ans, il fréquente une école francophone qui fermera quelques mois après avoir commencé sa première année. La famille Mahé déménage et Alex continuera sa scolarité dans une école bilingue à quelques encablures de la ferme familiale. En 1974, il poursuit ses études dans un bourg voisin, Saint-Paul, pour devenir boulanger. Là, il réalise que c’est de la musique qu’il veut faire et non fabriquer des flûtes. « Je me voyais mal enfermé dans une cuisine, je suis quelqu’un de social, qui a besoin de voir du monde », affirme-t-il.
Diplôme en poche, il voyage en Colombie-Britannique avec un ami guitariste et il apprendra sur les routes ses premiers accords. De retour en Alberta, il achète la guitare de son compagnon de voyage pour 35 $. « Elle était devenue ma meilleure amie et parfois je l’utilise encore dans mes représentations », raconte-t-il. Il décide alors de faire carrière dans le spectacle, harmonisant la musique et les enfants, ses deux véritables passions.
En 1979 à son retour des maritimes, il s’inscrit à Edmonton à l’Université MacEwan pour deux ans d’apprentissage de la petite enfance. « J’étais le seul homme en Alberta à être gradué de ce programme de la petite enfance, car c’est un univers plutôt féminin ».

Il n’arrête pas la musique pour autant. Son succès grandit et les rendez-vous s’enchaînent. Cette ascension lui a permis en 1985 de devenir coproducteur et animateur de sa propre émission bilingue pour les enfants intitulé Good time Train, suivie en 1989 de l’enregistrement bilingue de son premier disque.
Sa famille, sa source d’inspiration
Il puise son inspiration dans ses souvenirs d’enfance, mais pas seulement. Le bonheur sur le visage des enfants, des parents et des professeurs stimulent son imagination et l’incitent à continuer dans cette voie. « La scène et le contact avec mon public me manquent à cause de la pandémie. Je travaille actuellement sur un album de Noël pour enfant et famille, entièrement en français. Il est prévu pour décembre, mais à cause du Covid-19 la date est moins certaine » dévoile-t-il.

C’est en rendant visite à sa mère à Saint-Vincent, flânant dans les bois et les champs que des chansons germent dans son esprit. « Ma mère est ma première source d’inspiration, et je lui donne les crédits de la pochette des albums », souligne-t-il en riant.

« Mes 2 enfants Jean-Paul et Rachel m’ont beaucoup inspiré aussi tout comme lorsque je revois les visages souriants de mes frères et sœurs, car je retourne souvent à ces racines », avoue-t-il avec nostalgie. Derrière chaque spectacle, il y a un côté bienveillant et ludique à la fois. Il combine avec brio l’éducation et le divertissement. La magie opère. Il a revu une de ses admiratrices, 4 ans à l’époque, aujourd’hui 26, qui se souvient de son célèbre Maïs soufflé.
Lorsqu’un enfant lui dit qu’il veut être riche et populaire plus tard, Alex Mahé lui répond de « toujours aider son voisin et protéger la planète ». C’est la philosophie d’un enfant de Saint-Vincent avec sa guitare… à 35 dollars.