Peau neuve prévue pour 2024 ! La modernisation de l’école Sainte-Vital, attendue depuis plusieurs années, va de l’avant. Dans un communiqué de presse ce 5 mai, le Conseil scolaire Centre-Nord (CSCN) indique que le financement et le lieu du futur bâtiment ont été approuvés par le gouvernement provincial. À Beaumont, ville enracinée dans un patrimoine francophone, les petits ruisseaux feront peut-être de grandes rivières.
« C’est un projet qui a pris un certain temps à démarrer. C’était compliqué parce qu’il n’y avait pas de site identifié, dit Robert Lessard, directeur du CSCN. Le dossier s’est finalement débloqué récemment ». La municipalité a voté l’emplacement de la nouvelle école francophone lors de son conseil le 7 avril dernier.
L’infrastructure se situera dans le quartier Ruisseau. Il s’agit d’une zone résidentielle dans l’Ouest de cette municipalité qui compte près de 800 habitants d’expression française, soit 4,6 % de la population. La parcelle, d’une superficie 5 hectares est adjacent au parc des Quatre Saisons (Four Seasons).
Fin des travaux en 2024
« La mairie de Beaumont nous a laissé savoir que le terrain était disponible. Ils sont désormais en négociation avec le ministère de l’Infrastructure pour des détails quant à la logistique », explique Robert Lessard. Selon ses prévisions, la construction devrait débuter en 2021 pour se terminer en 2024.

Les travaux de terrassement et de voirie ont déjà été approuvés par le Conseil municipal. « La route 66 va être allongée d’environ deux cents mètres pour aller tout le long du site jusqu’au côté ouest », précise Mily Sangster, francophone, planificatrice à la mairie de Beaumont.
Une école francophone improvisée
Le 1er novembre 2019, la ministre de l’Éducation, Adriana Lagrange, avait dévoilé le projet lors de la présentation de 25 projets d’école, dont trois francophones. Le CSCN avait reçu un financement pour effectuer la planification, mais l’argent destiné à la construction était encore attendu. Depuis la mi-avril, ce n’est plus le cas. Cependant, le conseil scolaire ne souhaite pas révéler le montant avant la désignation d’une entreprise pour assurer les travaux.

Ces bâtiments hébergeront l’école Saint-Vital située actuellement sur l’avenue Magasin, à l’extrémité sud de la ville. Depuis sa naissance en 2014, les jeunes francophones suivent leurs cours depuis des espaces commerciaux. Un endroit, « jamais prévu pour être une école à long terme », indiquait Robert Lessard, à notre journal, en novembre. La nouvelle infrastructure devrait jouir d’un gymnase et d’un laboratoire.
Une ville aux racines francophones
L’école Saint-Vital compte présentement 130 élèves de la maternelle à la douzième année. La nouvelle aura la capacité d’en accueillir 420. Un chiffre qui s’harmonise avec les prévisions démographiques. De 2014 à 2019, la population beaumontaise a progressé de 20 %, ce qui en fait la cinquième ville avec le taux de croissance le plus élevé au Canada. En 2044, sa population pourrait atteindre les 60 000 personnes, selon l’Edmonton Journal.
Classifiée bilingue sur le site internet de la province, et membre de l’Association Bilingue des Municipalités de l’Alberta, Beaumont a un patrimoine profondément francophone. En 1895, quelques familles franco-canadiennes attirées par la richesse des terres agricoles fondent la ville. En 1921, elle comptait 110 familles d’expression française sur 125. En 1960, la moitié de la population parlait la langue de Molière.
Baie Caillou, École Bellevue, Soleil boulevard, plaines Royer ou encore parc Gobeil. La municipalité s’efforce de conserver les traces de son histoire. Plusieurs rues et bâtiments publics portent le nom des pionniers arrivés il y a plus de 120 ans sous l’impulsion du prêtre Jean-Baptiste Morin. Cependant, le maire, John Stewart, ne parle toujours pas français, et les communications de l’hôtel de ville sont transmises uniquement en anglais.
Pas de garderie, mais une salle de spectacle?
Le Conseil scolaire Centre-Nord a reçu une proposition de la mairie de Beaumont qui souhaite également construire une salle de spectacle sur la parcelle réservée à la future école Saint-Vitale. «La municipalité cherche des immobilisations municipales, dont une salle de théâtre, indique le directeur du CSCN. C’est intéressant, ça nous offre de la flexibilité pour la programmation. Nous en sommes à voir si cela est possible, ils doivent financer cette partie du projet eux-mêmes».
Le CSCN souhaite introduire dans ce projet des espaces dédiés à la petite enfance. Les demandes de subvention ont été adressées au gouvernement fédéral, dans le cadre du Plan d’action fédéral pour les langues officielles. La demande a été rejetée par le gouvernement.