Le Franco a pris le temps de comparer les mesures annoncées dans le Plan d’action 2018-2021 pour la Politique de services en français, avec le rapport 2019, publié ce 17 octobre, qui rend compte de ce qui a été fait. Sur les 39 mesures qui devaient être mises en oeuvre l’année dernière, cinq n’apparaissent pas explicitement dans ce compte rendu.
« On avait 38 initiatives qui devaient être initiées ou complétées entre juin 2017 et mars 2019 », indique Cindie LeBlanc, directrice générale du Secrétariat francophone, responsable de la mise en oeuvre de la Politique de services en français dans la province. En réalité, le plan d’action triennal en indique 39 à remplir, pour la période 2018-2019.
Cindie LeBlanc l’assure : toutes les mesures pour 2018-2019 « ont été faites sauf une, relative au dossier des affaires autochtones ». La mesure est explicitement citée comme tel dans le plan d’action : « Travailler de façon proactive avec les intervenants communautaires pour déterminer les occasions de collaboration sur des questions liées aux autochtones ».
« Un manque d’opportunité. »
La directrice du Secrétariat francophone explique que cette mesure n’a pas été remplie cette année par « un manque d’opportunités ». « De ce qu’on a compris, il n’y a pas eu d’opportunités entre la communauté et le gouvernement, la communauté n’est pas venue vers le gouvernement pour faire avancer ce dossier ».
Est-ce donc à la communauté de venir vers le gouvernement pour faire avancer la politique ? « C’est les deux, c’est l’un ou l’autre parce que la politique (ndlr : de mise en oeuvre des services aux francophones), c’est vraiment par rapport aux besoins. Donc il faut des dialogues entre les deux parties pour comprendre quels sont les besoins, et quels sont les services qui existent », affirme la directrice qui ajoute que « c’est le ministère qui nous a rapporté ça ».
Les francophones ont donc le rôle à jouer selon la responsable. « On a également demandé à la communauté au niveau de leurs priorités et de leurs activités, il n’y avait rien vraiment de tangible qui avait émané à ce moment-là », complète-t-elle. Le Secrétariat francophone a indiqué que cette mesure sera certainement accomplie dans les années à venir.
Des traductions manquantes
En comparant le rapport 2019 au Plan d’action 2018-2021, Le Franco a trouvé trois autres mesures qui n’apparaissent pas dans le rapport : « Traduire et distribuer des ressources et des renseignements sur l’alimentation en français » ; « Traduire et promouvoir les pages web du site Alberta.ca liées aux ressources du programme de vaccination scolaire » ; et « Traduire et promouvoir les pages web du site Alberta.ca liées au contrôle et à la prévention des maladies (p. ex. la maladie de Lyme et les tiques, le virus du Nil occidental, le virus Zika). » Sur le site internet alberta.ca, ces documents existent en anglais, mais toujours aucune trace de leur traduction en français.
Une autre mesure n’est pas clairement citée dans le rapport : « Promouvoir les services d’interprétation médicale téléphoniques accessibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 en français ». Sur le document du Secrétariat francophone, il est écrit que « Service Alberta et les services de santé de l’Alberta (Alberta Health Services) offrent des services d’interprétation par téléphone aux Albertains d’expression française », mais la précision sur le temps d’ouverture de ces services « 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 » n’y est pas inscrite.