Le vendredi 25 janvier, la Coalition des femmes de l’Alberta s’est rendue à Grande Prairie, plus précisément à l’école Nouvelle Frontière, puis au Centre promotionnel pour la diversité culturelle et l’inclusion, afin de donner un atelier sur la violence faite aux femmes. Le message est clair : la violence, parlons-en !
Il n’y a pas d’âge pour faire de la prévention sur la violence. Les chiffres en Alberta en matière d’agression sexuelle font frémir. Selon Statistique Canada, la province se classe au deuxième rang parmi toutes les provinces et les territoires du pays.
« La ville d’Edmonton recense 72 agressions sexuelles par tranche de 100 000 personnes et notamment dans les régions rurales… Grande Prairie était qualifiée en 2015-2016 de ville la plus dangereuse au Canada, basée par des statistiques recensées par la police », explique Émeline Moriceau, formatrice sur la violence faite aux femmes pour la Coalition. La ville d’Edmonton se classe aussi en seconde position après la ville de Winnipeg, au Manitoba.
Les villages particulièrement concernés
Un palmarès qui n’a rien d’honorifique. Les régions rurales de la province sont celles qui sont le plus touchées. « La prévention sur la violence, notamment en français, dans les régions rurales est essentielle. Le but est de pouvoir briser l’isolement, communiquer et éduquer auprès des adultes et des jeunes à ce sujet », explique Émeline Moriceau.

D’où l’intérêt de donner ces ateliers aussi dans les écoles. À l’école Nouvelle Frontière, tous les élèves de la 7e à la 12e année ont pu y assister, ainsi que les professeurs. En soirée, c’est un public d’adultes qui est venu écouter au Centre promotionnel pour la diversité culturelle et l’inclusion.
Éduquer pour sensibiliser
En octobre dernier, un atelier a été donné à Plamondon pour rencontrer les élèves de l’école Beauséjour. Un autre a eu lieu en décembre à Red Deer en partenariat avec l’ACFA, suivi d’un passage à Edmonton au Campus Saint-Jean et à l’école Sir George Simpson. Dans les prochains mois, la Coalition se rendra à Wood Buffalo pour poursuivre son travail de prévention et de sensibilisation. « Au sein des familles, au sein des voisinages, tous ont plus ou moins quelque chose à raconter en lien avec la violence familiale », observe la formatrice Émeline Moriceau.

Selon Statistique Canada, une femme est tuée tous les deux jours au Canada. Pire, le taux de violence dirigée envers les femmes et les filles autochtones au pays atteint des proportions ahurissantes. De son côté, la Coalition continuera son travail de sensibilisation et de communication sur la violence dans les prochains mois en Alberta.
Les points abordés durant l’atelier
– Qu’est-ce que la violence ?
– L’impact de la violence : 5,55 milliards de dollars par an
– Les différentes formes de violence : mariages forcés, mutilations génitales féminines…
– La répercussion de la violence sociale et psychologique
– Les pénalités encourues
– Comment agir face à une situation de violence ?