Quand elle cuisine, Valeria danse, chante et apprend. Ayant commencé à cuisiner pendant le confinement, l’adolescente aidée de sa maman a créé une page Facebook pour vendre ses pâtisseries. En cette période de Noël, les « Valecakes » font le bonheur de ces clients.

Le minuteur sonne, Valeria sort les gâteaux du four. Elle les laisse un peu refroidir puis les emballe pour en faire une présentation qu’elle et sa maman ont spécialement conçue pour Noël. Valeria et sa mère, Catherine, prennent alors la voiture pour faire une tournée de livraison.
« Je reste dans la voiture pendant qu’elle cogne à la porte. Elle a toujours une petite conversation avec les personnes, tout le monde est très gentil avec elle », raconte Catherine. Après cette tournée, les deux partenaires se rendent à nouveau sur la page Facebook. « Il y a beaucoup de jolis et bons commentaires sur les gâteaux », dit Valeria qui estime entre 18 et 24 le nombre de commandes les jours où elle se rend disponible pour sa pâtisserie en ligne, les jeudis et dimanches.
Occupation devenue passion
En période de pandémie, difficile de rester actif. « Presque toutes les activités de Valeria ont été annulées, je ne travaille pas à cause de la COVID-19, et nous n’avons pas encore beaucoup d’amis ici. Nous cherchions un moyen de trouver des distractions », dit Catherine Vargas, qui depuis mars, demande régulièrement à sa fille de l’aider dans la cuisine.

L’idée de commercialiser des pâtisseries est née au mois d’octobre. « On a commencé un gâteau pour un ami. Il nous a dit : “j’aimerais que vous vendiez plus de gâteaux, c’est délicieux. Pourquoi ne faites-vous pas une vidéo sur Facebook ?! Mes amis vont venir pour acheter vos gâteaux », raconte la mère de famille. Une fois la vidéo publiée, Valeria « a reçu beaucoup de félicitations. Les personnes ont commencé à demander de petits gâteaux, elle a commencé à les vendre. » Valeria Bake Cake était née.
Valeria et sa maman sont originaires de Colombie. Arrivées en 2016 à Montréal, elles ont appris le français. Cependant, les deux ne gardent pas un bon souvenir du Québec. Catherine dénonce le manque d’inclusion qu’a vécu sa fille, atteinte du syndrome de Down. En décembre 2018, elles s’installent en Alberta, à Saint-Albert. Catherine a souhaité que sa fille continue son apprentissage du français. Elle se dit reconnaissante envers l’école Alexandre-Taché pour avoir accepté sa fille en 7e année.

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Apprendre la vie
Tendant à devenir trilingue, l’adolescente de 16 ans éprouve quelques difficultés en mathématiques. Cette aventure entrepreneuriale la réconcilie avec les nombres. « Elle apprend sur la vie ! Elle doit apprendre les recettes, respecter les quantités pour chaque ingrédient, elle va elle-même au supermarché pour acheter les aliments nécessaires », indique sa maman.
Valeria perfectionne également son anglais. Elle prend les commandes passées la plupart du temps en anglais ; elle a créé son propre compte bancaire en parlant la langue de Molière avec les conseillers ; elle lit les sites internet des banques pour effectuer des virements. Le meilleur moment pour Valeria est quand sa maman lui dit qu’elle a bien travaillé, et qu’elle peut passer l’après-midi au centre commercial pour dépenser son argent.
Son rêve, un restaurant mexicain

Pour son avenir, la jeune fille souhaite rester dans le domaine de la cuisine. Elle prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à regarder les émissions de télévision sur le thème. Son rêve est d’ouvrir un jour un restaurant de cuisine mexicaine. D’ailleurs, il y a une petite raison cachée à cela. « Avec le COVID, c’est difficile de trouver les ingrédients pour la cuisine mexicaine ou colombienne ». Avoir son propre restaurant lui faciliterait l’accès à certains produits chers à son identité comme à ses papilles.
Dans un dernier élan de générosité, les larmes dans la voix, l’adolescente souhaite passer un message. « Je voudrais dire aux enfants qui ont la même condition que moi qu’il faut apprendre dans la vie. Tous les enfants ont les conditions pour réaliser leurs rêves, ils sont capables de le faire s’ils travaillent et qu’ils croient en eux même. »
Pour en savoir plus :
https://www.facebook.com/TastyValecakes