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le Samedi 18 septembre 2021 22:53 Edmonton

Une urgence pour les soins de santé prodigués aux aînés

Une urgence pour les soins de santé prodigués aux aînés
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Devant une population vieillissante, les soins et les services de santé doivent s’adapter. C’est pour Jeannine DeMoissac, la présidente de la Fédération des aînés francophones de l’Alberta une priorité du prochain gouvernement fédéral. 

Selon les perspectives démographiques de Statistique Canada, le nombre des personnes âgées pourrait atteindre le cinquième de la population d’ici 2025 et le quart d’ici 2059. Pour Jeannine, c’est une évidence, «aujourd’hui, on vit plus longtemps».

La dame est de celles qui tient à habiter dans sa maison aussi longtemps qu’elle le pourra.  Pour ce faire, elle est consciente qu’elle aura besoin des services de proches aidants pour recevoir ses soins et de l’aide pour entretenir sa maison. 

Jeannine DeMoissac accompagnée de ses nièces. Crédit : Courtoisie

Ces derniers sont généralement des membres de la famille ou d’autres aînés qui font souvent des sacrifices dans leur carrière pour leur porter assistance, et ce, pour la plupart du temps, bénévolement. «Il faut des ressources pour les aider». La présidente de la FAFA  s’interroge, «comment le fédéral peut nous soutenir ?»

Et elle n’en démord pas. À domicile les aînés doivent être soutenus par des aidants naturels; en maison d’hébergement, les employés doivent leur prodiguer des soins de qualité. 

Faciliter les soins de santé à domicile

Heather Mackenzie, candidate néo-démocrate de la circonscription d’Edmonton-Centre  explique que le NPD veut faciliter les soins de santé à domicile. Il souhaite soutenir les proches aidants en leur offrant des crédits d’impôt afin d’aider ceux et celles qui quittent leur emploi pour s’occuper de leurs proches. 

Sur leur plateforme électorale, les libéraux avancent une stratégie similaire en proposant un crédit d’impôt pour les aidants naturels d’un montant total de 1 250$ par an. Randy Boissoneault, candidat libéral de la circonscription d’Edmonton-Centre enchérit. Son parti voudrait également mettre à la disposition des aînés qui restent chez eux, un crédit d’impôt supplémentaire d’une valeur de 750$ à 1500$ afin d’adapter leur maison à leur besoin. 

Heather Mackenzie, candidate néo-démocrate de la circonscription d’Edmonton Centre. Crédit : Courtoisie

Du côté conservateur, Stephanie Kusie du comté de Calgary Midnapore souligne qu’«on va prendre le temps d’examiner le système en place et des conversations suivront avec les provinces». N’empêche, dans sa plateforme électorale, le Parti conservateur entend créer la Prestation canadienne des soins aux aînés. Celle-ci consisterait à soutenir financièrement les aidants naturels vivant avec un parent âgé de 70 ans et plus. C’est une somme de 200$ par mois et par ménage qui leur serait versée. 

À lire aussi : Le parcours du combattant des proches aidants francophones en milieu minoritaire

La crise de la Covid-19

Jeannine DeMoissac soulève que la crise de la Covid-19 a mis en évidence le manque de personnel et le manque de soin dans les résidences de personnes âgées. Elle explique qu’en raison de cette pénurie, des membres du personnel de la santé ont travaillé d’une résidence à l’autre par manque de personnel avec le risque de propager le virus. 

Stephanie Kusie, candidate conservatrice du comté de Calgary Midnapore. Crédit : Courtoisie

Le candidat libéral d’Edmonton-Centre indique que son parti veut instaurer un salaire minimum horaire de 25$ pour les préposés. «On va également élaborer une loi nationale qui va assurer la sécurité des personnes âgées pour veiller à ce qu’elles aient accès aux soins auxquels elles ont droit». 

Si les conservateurs sont portés au pouvoir, Stéphanie Kusie assure qu’ils examineront le système en place et y apporteront des modifications. Une piste de solution serait pour eux d’augmenter le nombre de travailleurs de la santé en faisant appel aux immigrants et aux réfugiés. 

Devant paroles et promesses, Jeannine DeMoissac espère que les partis fédéraux apprendront des tragiques événements de l’année dernière. «Il ne faut pas juste réagir à l’urgence, il faut voir ce qu’il est important et le mettre en place avant que les crises arrivent».