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le Dimanche 19 septembre 2021 17:18 Edmonton

Garderies: les partis fédéraux ne sont pas à l’écoute des besoins des francophones

Garderies: les partis fédéraux ne sont pas à l’écoute des besoins des francophones
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Bien que les partis fédéraux veulent aider financièrement les parents qui inscrivent leurs enfants dans les garderies, Mireille Péloquin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA), indique que leur approche ne convient pas aux besoins des garderies francophones de la province.

IJL – Franco.Presse – Le Franco 

Randy Boissonnault, le candidat libéral du comté Edmonton-Centre, affirme que son parti va mettre de l’argent dans les poches des parents. «Notre plan pour les garderies et pour l’apprentissage infantile va permettre d’épargner aux familles des milliers de dollars par mois».

Mireille Péloquin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de l’Alberta. Crédit : Gabrielle Beaupré

En effet, sur leur plateforme électorale, on reconnait son désir de mettre en place un système de garde équitable. Il espère proposer des places de garderie à 10 $ par jour et par enfant. Ce programme serait mis en place avec le partenariat des gouvernements provinciaux. Un système qui semble inspiré du model québécois, pionnier dans la matière.

Une promesse que le Nouveau Parti démocratique (NPD) reprend lui-aussi. Il évoque un système de garderie universel qui serait accessible aux parents habitant aux quatre coins du Canada. «Nous devons investir dans les garderies pour notamment permettre aux femmes de retourner à leur vie professionnelle», martèle Heather McPherson, candidate NPD de la circonscription d’Edmonton Strathcona. 

Elle explique également que son parti travaillera en étroite collaboration avec les autres gouvernements provinciaux pour s’assurer que des actions seront entreprises par les provinces dans ce dossier. 

Heather McPherson, candidate néo-démocrate de la circonscription d’Edmonton Strathcona. Crédit : Gabrielle Beaupré

Quant à Stephanie Kusie, candidate conservatrice du comté de Calgary Midnapore, elle se réfère à sa plateforme web en mentionnant que son parti priorisera les familles à faible revenu. Dans leur plan, il est indiqué que les conservateurs «convertiraient la déduction pour frais de garde d’enfants en un soutien remboursable couvrant jusqu’à 75 % de ceux-ci». 

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Appuyer les parents francophones

La FPFA n’est pas contre l’approche économique proposée par les différents partis politiques fédéraux puisqu’elle permet de soutenir financièrement les parents. Néanmoins, sa directrice affirme qu’elle n’est pas adéquate pour les communautés franco-albertaines habitant les municipalités se situant loin des grands centres urbains albertains. 

En effet, les parents francophones n’y trouvent pas leur compte. Dans cette approche économique le développement des garderies francophones ne pourra se faire. Cela concernera en majeur partie le réseau de garderies anglophones aux nombreuses inscriptions. «Nos communautés sont petites, alors il n’y aura jamais assez d’offres car il n’y aura jamais assez de parents [francophones]», souligne Mireille Péloquin. 

Stephanie Kusie, candidate conservatrice du comté de Calgary Midnapore. Crédit : Courtoisie

La directrice ajoute que la FPFA aurait préféré que les propositions des partis fédéraux soient basées sur une approche systémique. Que celle-ci englobe le recrutement et la formation de main-d’œuvre afin d’ouvrir d’autres établissements et donc soutenir la petite enfance francophone. 

Mme Péloquin note également que cette approche permettrait  aux parents francophones de laisser leurs enfants à la garderie seulement lorsqu’ils en auraient besoin. Ainsi cela faciliterait la sociabilité et l’intégration  pour «ceux qui sont à la recherche de travail, qui sont de retour aux études et les nouveaux arrivants […]».

Transmettre la langue française et la culture

Pour la directrice de la FPFA, l’appui du gouvernement fédéral est nécessaire pour «soutenir la viabilité des centres là où le nombre de francophones est faible». Mireille Péloquin donne l’exemple de la ville de Brooks qui vient d’ouvrir sa première garderie afin de pérenniser l’éducation en français pour les tout petits dans le comté de Newell.   

Précisions que la petite enfance joue un rôle important dans la transmission et l’acquisition de la langue française et de ses cultures. En effet, celle-ci représente la première étape du cursus francophone toute en étant une compétence provinciale à bien des égards.