La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada appuie «avec réserve» la demande de renouvèlement des licences de CBC/Radio-Canada. Elle demande un deuxième centre de production nationale à l’extérieur du Québec.
Qu’on se rassure : le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) va renouveler toutes les licences de CBC/Radio-Canada, nonobstant les inévitables critiques à l’endroit d’un diffuseur télé, radio, web dans les deux langues officielles d’un océan à l’autre qui reçoit 1,2 milliard de dollars du gouvernement fédéral.
Trop québécois
En exprimant cette «réticence», le lobby politique des francophones hors Québec tient à communiquer son «insatisfaction par rapport aux émissions nationales et contenus web nationaux de Radio-Canada», toujours jugés trop «québécois».
80 % des francophones du Canada vivent au Québec.
«Ça fait des décennies qu’on dit que nos communautés dénoncent la surreprésentation du Québec dans les contenus nationaux de Radio-Canada», souligne le président de la FCFA, Jean Johnson.
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Dix émissions
«La haute direction nous dit qu’ils y travaillent et on ne questionne pas leur bonne volonté, mais il continue d’exister un problème au niveau des équipes de production. Il faut un changement de culture et il faut briser la bulle montréalaise.» (Même au Québec, on critique souvent le contenu et le point de vue trop «montréalais» de Radio-Canada.)
La FCFA a déposé au CRTC un rapport de surveillance de dix émissions et contenus web à caractère national. Produit à la suite d’une semaine d’écoute par la FCFA et ses membres, du 27 au 31 janvier, ce rapport montre que le Québec demeure «surreprésenté, que ce soit au niveau des nouvelles, du traitement ou des intervenants et intervenantes».
Deuxième centre
La FCFA demande à Radio-Canada d’ouvrir un deuxième centre de production national de langue française, à l’extérieur du Québec, qui serait responsable d’une partie des émissions nationales, particulièrement au niveau des actualités et des affaires publiques.
«On veut aussi que le CRTC fixe un minimum de contenu provenant des autres provinces et territoires aux émissions nationales et contenus web nationaux», explique M. Johnson.
Contenu canadien
La FCFA trouve également «inconcevable qu’une partie de la programmation de CBC/Radio-Canada puisse échapper à la règlementation, puisque le CRTC a choisi de ne pas règlementer les plateformes numériques.»
Les sites web et applications numériques de CBC/Radio-Canada ne font pas l’objet de conditions de licence, bien qu’ils s’alimentent généralement aux contenus télé et radio qui, eux, sont règlementés.
«Sur les plateformes numériques, il n’y a pas de règles ni de conditions en matière de contenu francophone ou de contenu canadien», déplore Jean Johnson.
Le président de la FCFA s’appuie sur le récent rapport Yale sur l’avenir des communications au Canada, qui «a dit très clairement qu’il faut que ça change, et que ça presse». Le CRTC, comme CBC/Radio-Canada, relève du ministère du Patrimoine canadien de Steven Guilbeault.