le Mercredi 24 avril 2024
le Mardi 4 octobre 2022 13:00 Provincial

Fusion : Accès Emploi Alberta et le CDÉA pour le meilleur

Accès Emploi Alberta et le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA) seront unis en une seule entité en 2023. Alors que le nom du nouvel organisme n’est pas encore décidé, il apparaît déjà comme un très gros joueur économique au sein de la communauté francophone albertaine.
Fusion : Accès Emploi Alberta et le CDÉA pour le meilleur
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Alors que le CDÉA se spécialise dans la prestation de services en entrepreneuriat, «on traite peu d’employabilité», décrit Étienne Alary, le directeur général de l’organisme. À l’inverse, la mise en relation des chercheurs d’emploi avec les entrepreneurs, Accès Emploi en a fait sa priorité. Mais «ce sont deux domaines qui vont main dans la main», commente Nathalie Beauregard, directrice générale d’Accès Emploi. Ces deux organismes se rejoignent aussi sur les dossiers liés au développement régional et communautaire.

C’est peu de temps après leur nomination à la direction de leur organisme respectif, en 2017-2018, que les deux homologues ont soulevé, pour la première fois, la question d’un tel rapprochement. Selon Étienne Alary, «ce n’était pas le moment idéal», tout simplement.

C’est plus récemment que l’idée de la fusion a été remise au goût du jour, avec le contexte économique actuel affectant lourdement le marché de travail. «On a remarqué que l’enjeu majeur était vraiment la pénurie de main-d’œuvre francophone», décrit le directeur général du CDÉA. «C’est un enjeu auquel on [le CDÉA] voulait s’attaquer en évitant de dupliquer ce que Accès Emploi faisait déjà». De son côté, Accès Emploi voulait étendre ses services au-delà d’Edmonton et du nord-est de l’Alberta.

Avec cette fusion, les deux dirigeants espèrent donc couvrir de nouvelles zones géographiques pour offrir davantage des services en français. Nathalie Beauregard précise qu’avec la «portée provinciale» du CDÉA, Accès Emploi pourra s’appuyer sur leur expérience pour «offrir des services dans d’autres régions» où il n’était pas représenté auparavant. Et avec l’expertise d’Accès Emploi en employabilité, le CDÉA pourra mieux appuyer les entrepreneurs en manque de travailleurs.

Les relations avec les bailleurs de fonds

Avant de concrétiser les changements organisationnels, Accès Emploi Alberta et le CDÉA ont dû vérifier auprès de leurs bailleurs de fonds les répercussions possibles d’une telle fusion sur leur financement.

Au CDÉA, «on amorce une période de renouvellement de financement avec un de nos bailleurs de fonds qui est Emploi et Développement social Canada (EDSC)», explique Étienne Alary. EDSC finance également un des projets d’Accès Emploi. Le ministère fédéral a d’ailleurs indiqué que «le dossier de l’employabilité serait hautement considéré», en plus de l’entrepreneuriat, dans le plan d’action des cinq prochaines années.

Lorsqu’il est question de postuler pour ces financements, le fait d’être une entité unique devrait réduire la gestion administrative en général. «Pour ces bailleurs de fonds, c’est juste plus simple pour eux», explique Nathalie Beauregard. En outre, le gouvernement provincial qui finance Accès Emploi y voit, lui aussi, «beaucoup d’avantages [à une fusion]».

D’ailleurs, le fait que le CDÉA et Accès Emploi soient tous deux des entreprises sans but lucratif «facilitera la fusion», ajoute Étienne Alary. En ce qui concerne le CDÉA, ses principaux bailleurs de fonds fédéraux, EDSC et PrairiesCan, ont seulement stipulé que ces organismes doivent rester «francophones et à but non lucratif».

Étienne Alary assure qu’il «n’y aura pas de pertes financières. Bien au contraire, on croit que les bailleurs de fonds vont être plus favorables». Il évoque d’ailleurs «un budget combiné de 4 millions de dollars et 40 employés». Ce qui n’est pas rien dans la francophonie albertaine.

Des adaptations au niveau structurel

Avec l’assurance que les avantages financiers seront bien présents, Étienne Alary explique que la fusion ne sera pas mise en place dans l’objectif de faire des économies d’échelle. Une codirection, menée par Nathalie Beauregard et lui-même, est planifiée. «Je ne voulais pas devenir le patron de Nathalie et Nathalie ne voulait pas devenir ma patronne, alors on va commencer avec deux co-directions générales», mentionne Étienne.

«Je ne voulais pas devenir le patron de Nathalie et Nathalie ne voulait pas devenir ma patronne, alors on va commencer avec deux co-directions générales.» Étienne Alary

Afin de déterminer les complexités des nouvelles lignes directrices organisationnelles, un comité de mise en œuvre a été créé et est composé de «trois représentants d’Accès Emploi et trois représentants de CDEA, avec les deux directions générales».

«C’est très opérationnel, mais il faut regarder chacune des questions […] pour vraiment développer de nouveaux règlements», explique Nathalie Beauregard. Elle ajoute qu’une «avocate et un consultant nous aident» afin de déterminer les éléments clés de la fusion, préparer les ententes légales et les documents nécessaires à la création de la nouvelle entité.

Elle indique que «les rôles de tout le monde vont rester sensiblement les mêmes» durant cette fusion. Mais cela pourrait nécessiter de créer de nouveaux postes ou de «faire des combinaisons de postes» pour desservir de nouvelles régions.

«Les rôles de tout le monde vont rester sensiblement les mêmes.» Nathalie Beauregard

En «s’implantant dans les régions qui ne sont pas les deux grands centres urbains», la directrice d’Accès Emploi espère que les deux organismes pourront avoir des employés capables d’effectuer de l’appui à ceux qui recherchent un emploi et aussi «de l’appui aux entrepreneurs».

Dans l’ensemble, avec une réponse positive du public et à l’interne, les deux directions générales espèrent que «cela nous permettra de “défoncer” nos limites et d’être plus audacieux dans nos services».