le Vendredi 29 mars 2024
le Lundi 15 août 2022 9:00 Provincial

Les Archives provinciales de l’Alberta livrent leurs secrets

Les Archives provinciales de l’Alberta livrent leurs secrets
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Si la francophonie peine à faire sa place dans la province, un lieu préserve tous ses secrets depuis plus d’un siècle. Étudiants ou chercheurs du Campus Saint-Jean ou simple curieux, la porte des Archives provinciales de l’Alberta (APA) vous est ouverte pour mieux connaitre l’Alberta et son passé.

Gabrielle Beaupré
IJL – Réseau.Presse – Le Franco 

 

Dans les vingt voûtes documentaires des Archives provinciales de l’Alberta est localisée la «mémoire documentaire» de la province albertaine. Selon Kate Lazure, archiviste de documents privés à l’APA, si tous les documents seraient placés l’un à côté de l’autre, ils feraient 57 kilomètres de long.

 

Les Archives provinciales de l’Alberta sont situées dans le sud de la ville d’Edmonton. Crédit : Simon-Pierre Poulin

 

D’ailleurs, l’APA permet aux francophones de retracer leur histoire dans l’Ouest canadien. Elles possèdent, entre autres, des documents d’organismes, tels que l’école de danse La Girandole, L’UniThéâtre et votre journal Le Franco, autrefois appelé La Survivance, ainsi que des collections de particuliers comme les familles Lamoureux et Maisonneuve.

 

L’une des plus grandes collections francophones est celle de la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée, ces missionnaires catholiques qui ont joué un grand rôle dans la fondation de la province albertaine. Elle contient entre autres 341 mètres de texte, 102 000 photographies, 2 800 diapositives, 558 disques audio et 610 plans architecturaux.

 

Les Archives provinciales de l’Alberta se trouvent dans un bâtiment ayant une superficie de 11 000 mètres carrés. Crédit : Courtoisie

 

Toute cette documentation est «la preuve que les francophones étaient ici dans le passé, qu’ils sont encore ici et qu’ils vont encore être présents dans le futur», souligne Kate Lazure.

 

«La preuve que les francophones étaient ici dans le passé, qu’ils sont encore ici et qu’ils vont encore être présents dans le futur.» Kate Lazure

 

Comme son nom l’indique, l’APA, contrairement aux autres institutions d’archives de la province, rassemble tous les documents produits par le gouvernement albertain. «Ceux qui sont les plus utilisés sont notamment des actes de naissance datant de 120 ans ou plus, des actes de mariage datant de 75 ans ou plus et des actes de décès datant de 50 ans ou plus», énumère Mme Lazure.

 

La demande de consultation

 

C’est dans le cadre d’un projet universitaire sur l’histoire de la francophonie dans l’Ouest canadien que deux étudiants du Campus Saint-Jean, Julia Fabbro-Smith et Ahdithya Visweswaran, se rendent aux APA pour consulter les archives. Leur sujet traite de l’Académie Assomption, un couvent catholique francophone pour filles qui a été créé par la congrégation des Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge et qui était situé à Edmonton, de 1926 à 1972.

 

 

C’est dans une ambiance presque monastique que les étudiants peuvent découvrir ses trésors patrimoniaux. Avant de rentrer dans la salle de lecture, les deux étudiants doivent laisser leurs effets personnels à l’entrée. Ils n’ont le droit d’apporter que crayon de plomb, papier et téléphone cellulaire qui, lui, doit être mis en mode silencieux.

 

Ils sont accompagnés d’un archiviste qui leur explique la méthode à suivre pour effectuer la demande de documents. Ils doivent décider des documents qu’ils veulent consulter en parcourant le site web de l’APA et «remplir une petite fiche pour chaque document qu’on veut consulter», relate Ahdithya Visweswaran.

 

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Par la suite, l’archiviste est le seul habilité à aller chercher les documents dans ce sanctuaire et les met à disposition dans la salle de lecture. «Nous avons attendu de 30 à 40 minutes», raconte l’étudiant.

 

L’archiviste francophone Kate Lazure et le directeur du Franco Simon-Pierre Poulin. Crédit : Ronald Tremblay

 

Toutefois, pour éviter le temps d’attente, la demande de document peut se faire en ligne avant la consultation. En contactant un archiviste à l’avance, les documents désirés seront prêts le jour de la visite, indique Kate Lazure. L’archiviste aura juste à les présenter au demandeur.

 

Un coffre au trésor

 

Les premières boîtes que Ahdithya Visweswaran et Julia Fabbro-Smith ouvrent ne contiennent pas de documents reliés à l’Académie Assomption. Néanmoins, avec de la patience, «nous sommes arrivés aux boîtes spécifiques où nous avons trouvé toutes nos informations», relate Julia Fabbro-Smith, très satisfaite.

 

Les plus vieilles éditions de ce journal, remontant à l’époque de La Survivance (1928 à 1967), sont accessibles sur microfilm. Crédit : Simon-Pierre Poulin

 

«Il y avait des boîtes et des boîtes [de documentation] sur l’Académie Assomption», dit Ahdithya Visweswaran, comparant l’APA à un coffre à trésor. Ils dépoussièrent les archives du couvent tels que des photographies, des annuaires, des pamphlets publicitaires de l’école et des articles de journaux. Tous des documents originaux.

 

«On était dans la salle avec l’Histoire elle-même. C’est excitant!» Ahdithya Visweswaran

Le jeune duo francophone a adoré son expérience aux Archives provinciales de l’Alberta. «On était dans la salle avec l’Histoire elle-même. C’est excitant», se remémore Ahdithya Visweswaran. Julia Fabbro-Smith ajoute : «Je me sentais comme une vraie chercheuse en voyant les documents de l’Académie Assomption sous mes yeux!»

Pour plus d’information : provincialarchives.alberta.ca