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Soutenir le français en Alberta

En août, j’ai exhorté le gouvernement fédéral à fournir un financement permanent et d’urgence au Campus Saint-Jean lors d’une conférence de presse avec le porte-parole du NPD de l’Alberta pour l’enseignement supérieur, David Eggen.
En août, j’ai exhorté le gouvernement fédéral à fournir un financement permanent et d’urgence au Campus Saint-Jean lors d’une conférence de presse avec le porte-parole du NPD de l’Alberta pour l’enseignement supérieur, David Eggen.
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Soutenir le français en Alberta
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Le gouvernement fédéral a enfin déposé sa nouvelle mouture de la Loi sur les langues officielles, le projet de loi C-13. Cette révision était attendue depuis très longtemps. La Loi sur les langues officielles (LLO) a été révisée pour la dernière fois en 1988, avant l’arrivée des télécommunications modernes et d’Internet. Nous avons besoin d’une LLO pour le 21e siècle, une loi qui favorise et soutient le bilinguisme, qui améliore l’accès aux services fédéraux dans les deux langues officielles et, surtout, qui protège le français en situation minoritaire comme en Alberta.

 

Le projet de loi déposé par le gouvernement répond à plusieurs des préoccupations que j’ai entendues de la part des leaders francophones albertains. Il reconnaît les pressions qui s’exercent sur le français à l’extérieur du Québec et il aborde les domaines par lesquels on peut avoir le plus d’effet sur la vitalité du français dans des endroits comme l’Alberta, notamment la culture, l’éducation et l’immigration. Je suis heureuse qu’un processus d’examen régulier soit intégré à cette version du projet de loi, pour éviter que nous ayons à attendre encore 34 ans avant de réagir aux inquiétudes. Cela dit, je vais insister pour que des amendements et des précisions soient apportés avant le vote final sur le projet de loi.

 

«Le projet de loi déposé par le gouvernement répond à plusieurs des préoccupations que j’ai entendues de la part des leaders francophones albertains.» Heather McPherson

 

Tout d’abord, je chercherai des moyens de renforcer l’application des principes qui sous-tendent la LLO, par exemple, en ajoutant une exigence d’inscrire des clauses linguistiques dans les accords provinciaux-fédéraux. Si une telle exigence avait été en place quand le gouvernement fédéral a annoncé son plan pour les garderies, des fonds seraient disponibles pour les garderies francophones. En l’absence d’une clause linguistique, il revient au gouvernement provincial de déterminer comment les fonds sont répartis.

 

«Tout d’abord, je chercherai des moyens de renforcer l’application des principes qui sous-tendent la LLO.» Heather McPherson

 

Je veux aussi savoir comment le gouvernement fédéral soutiendra l’immigration francophone dans des collectivités comme Edmonton. L’immigration francophone est essentielle à la vitalité du français en Alberta. Malgré le fait que le gouvernement a réitéré son engagement à augmenter l’immigration francophone à l’extérieur du Québec, il n’a pas atteint ses objectifs et il nous faut des précisions sur ce qu’il compte faire pour les atteindre.

 

Enfin, même si la nouvelle LLO aidera grandement à promouvoir la dualité linguistique au Canada et à protéger les communautés de langues officielles en situation minoritaire, nous avons besoin de plus en Alberta. Nous avons besoin d’un nouvel engagement pour soutenir l’éducation postsecondaire en français

Depuis deux ans, je fais pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il accorde un financement permanent et d’urgence au Campus Saint-Jean (CSJ). L’été dernier, le gouvernement fédéral a offert 13,4 millions de dollars sur trois ans. Le mois dernier, le gouvernement provincial conservateur uni a enfin accepté l’offre fédérale. Mais le travail pour sauver le Campus Saint-Jean est loin d’être terminé.

 

«Depuis deux ans, je fais pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il accorde un financement permanent et d’urgence au Campus Saint-Jean (CSJ).» Heather McPherson

 

Alors que le gouvernement provincial ne respecte pas ses obligations contractuelles pour soutenir et faire grandir le CSJ, le gouvernement fédéral doit également admettre sa part de responsabilité. Le Canada a besoin de personnel enseignant formé par le CSJ pour s’acquitter de ses obligations au titre de l’article 23, mais il a aussi besoin du CSJ pour assurer l’accès à l’éducation postsecondaire en langue française dans tous les domaines d’études, et pas seulement de la maternelle à la 12e année. Quand les jeunes d’expression française en Alberta sont forcés d’étudier en anglais pour obtenir leur diplôme, ça nuit à la vitalité du français en Alberta et dans l’ouest du pays.

 

«Quand les jeunes d’expression française en Alberta sont forcés d’étudier en anglais pour obtenir leur diplôme, ça nuit à la vitalité du français en Alberta et dans l’ouest du pays.» Heather McPherson

 

Le Campus Saint Jean a des besoins uniques, mais il est aussi victime des coupes massives du PCU dans l’enseignement postsecondaire qui ont secoué toute l’Université de l’Alberta. Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le gouvernement du PCU a éliminé 450 millions de dollars du budget de l’Université de l’Alberta. Dans l’ensemble de la province, les frais de scolarité ont augmenté de près de 400 millions de dollars et 1 500 membres du corps professoral et du personnel ont été mis à pied.

 

Bien que les coupes budgétaires du PCU soient sans précédent, les établissements d’enseignement des autres provinces souffrent également. Il est temps que le gouvernement fédéral reconnaisse l’importance de l’enseignement postsecondaire pour notre économie et qu’il joue un rôle plus important pour assurer l’accès à l’enseignement supérieur pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens. La semaine dernière, j’ai déposé la Loi canadienne sur l’éducation postsecondaire, une première étape importante pour augmenter le financement fédéral de l’éducation postsecondaire et pour que les provinces soient tenues de rendre des comptes en matière d’accessibilité.

 

Je suis reconnaissante de l’expertise que l’ACFA m’a fournie au cours des deux dernières années sur ces questions et je m’engage à travailler avec la communauté francophone pour soutenir le français dans notre province.

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