Ces pages sont les vôtres. Le Franco souhaite donner la possibilité aux lecteurs d’exprimer leurs opinions. Cette semaine, Réjean Beaulieu adresse ce texte dans lequel il évoque le peu de notoriété dont jouit l’application Alerte COVID.

En ces temps incertains, devons-nous rappeler à nos dirigeants le principe de base en matière de santé : « Ne pas nuire » ? Cas en cause, de nouvelles lettres de mandat du gouvernement fédéral envoyées à différents ministères demandaient au ministre de la Santé « d’appuyer le travail du Conseil consultatif de l’appli de notification d’exposition COVID-19 et de promouvoir l’adoption de l’appli Alerte COVID ».
La directive du premier ministre était émise malgré de lamentables taux d’adoption dans toutes les provinces inscrites, les impasses de négociations l’automne dernier avec la Colombie-Britannique et l’Alberta, l’apparition de souches plus virulentes et de nouveaux retards sur le front de la vaccination. En outre, le groupe d’universitaires et d’entrepreneurs Tech qui composent le conseil consultatif référé ne s’est pas réuni depuis la mi-novembre, n’a ni publié quoi que ce soit, ni tenté de communiquer avec les Canadiens afin de découvrir pourquoi l’application suscite si peu d’intérêt. Les Canadiens ont plutôt reçu de nouvelles publicités sur l’appli, pas même adaptées aux provinces de l’Ouest lors d’émissions nationales.
La deuxième vague nous a durement frappés et est loin d’être terminée avec ces variantes plus contagieuses. Nous devrons vraisemblablement faire face à une troisième, sinon à un nouveau virus dans un avenir prochain. Les Canadiens ne sont toujours pas mieux équipés et sont stressés. Le premier ministre propose maintenant plus de commandites de l’appli pour ce qui semble une année électorale fédérale. Nous avons déjà été témoins des conséquences de la distraction provoquée par les élections américaines pour lutter contre la pandémie : près d’un demi-million de décès et d’énormes dégâts collatéraux.
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En Colombie-Britannique, nous avons assisté à une élection futile qui a empêché notre gouvernement de nous préparer adéquatement en appuyant l’appli. Les rumeurs de nouvelles élections en 2021 n’aident pas notre santé mentale éprouvée par la COVID-19, la crise des opioïdes ainsi que des irritants financiers et personnels croissants. Le « spin » incessant de nos gouvernements souvent relayé dans nos nouvelles s’ajoute à la charge mentale. Pire encore, les plus intéressés à leur santé qui essayent de mieux s’équiper et s’informer capituleront s’ils assistent à ces breffages « spectacle » COVID-19 dans lesquels nos journalistes sont incapables de faire leur travail.
De retour à ladite appli, difficile de s’empêcher de songer à tant de projets gouvernementaux « I.T. » qui ont lamentablement échoué en raison de bureaucraties implacables, du déni des dirigeants et des « personnes vraiment en charge ». Devons-nous maintenant subir le récit du naufrage d’une autre initiative gouvernementale qui aurait pourtant pu aider, tel celui du système de paie Phénix ?
Les agents de communications qui rédigent ces lettres de mandat stipulant que les Canadiens reçoivent davantage de communications nuisent terriblement et devraient se rendre davantage utiles. Autrement, le gouvernement fédéral pourrait par inadvertance nous transformer en « déplorables » à la recherche de théories du complot ou en dérive dans un État incapable. Déjà-vu ?
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