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le Lundi 31 janvier 2022 9:00 Portrait PR

La liberté du retraité

Albert Blanchette et la sœur de Sainte-Croix Norma McDonald qui a, elle aussi, voué sa vie à Dieu. Crédit : Courtoisie
Albert Blanchette et la sœur de Sainte-Croix Norma McDonald qui a, elle aussi, voué sa vie à Dieu. Crédit : Courtoisie
La liberté du retraité
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Frère par vocation, Albert Blanchette a voué sa vie à la religion catholique. Il a rejoint la communauté des Sœurs de Sainte-Croix pour laquelle il a travaillé de nombreuses années. Entre dévouement et plaisir d’apprendre, il a finalement pris sa retraite après 41 ans de bons et loyaux services.

Né en 1945, Albert Blanchette a grandi sur une ferme située à North Battleford, en Saskatchewan. Entouré de ses cousins, il parle principalement le français. Puis, à l’âge de 5 ans, il déménage avec sa famille francophone à Meota, un petit village anglophone, dans l’ouest de la province.

Monsieur Blanchette évoque que de nombreux membres de sa famille, ainsi que lui-même, ont perdu l’usage régulier de la langue française. «Les plus anciens ont gardé leur français, mais nous autres qui étions plus jeunes l’avons perdu».

À l’époque, il vivait dans une communauté religieuse à la périphérie du village de Meota, au lieu-dit Jackfish. «Un hameau au milieu de nulle part.» Il se rappelle d’ailleurs que le prêtre de la paroisse était un oblat. Celui-ci lisait des livres en anglais à la communauté francophone et les traduisait sur le champ.

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Après son apprentissage du catéchisme, Albert Blanchette s’installe au Québec de 1964 à 1967 pour poursuivre sa formation religieuse avec l’objectif de devenir frère. Dans la province de ses grands-parents, il prononce ses vœux et réapprend sa langue maternelle.

Après ces trois années passées au Québec, Albert Blanchette déménage à Edmonton pour y finir sa 12e année. Par la suite, le jeune frère, dont l’activité préférée est le jardinage, commence à travailler au Collège Saint-Jean alors que l’établissement d’enseignement est encore géré par les Oblats.

Lors de son passage au Collège Saint-Jean, Albert Blanchette se lie d’amitié avec Denise Lévesque, la bibliothécaire. Il décide alors de quitter les Oblats et le couple se marie en 1973.

Un frère qui rejoint les sœurs 

Ayant grandi avec les Sœurs de Sainte-Croix à Falher, son épouse Denise l’aide à trouver un emploi au sein de la congrégation. L’ultime de sa longue vie professionnelle. En 1980, il devient leur nouveau responsable de l’entretien. Il a beaucoup aimé son travail, car «il y avait tant de diversité».

«Il y avait tant de diversité.» Albert Blanchette

En effet, Albert Blanchette s’occupe alors du ménage, des travaux d’électricité, de la plomberie et de la cuisine. Il s’assure surtout que la maison près du ravin Mill Creek soit toujours en bon état. Lorsqu’il a pris ce poste, M. Blanchette pensait «peut-être rester là pour dix à quinze ans». Mais, finalement, il ne les a jamais quittées.

La seule chose qu’Albert Blanchette aime plus que son emploi, c’est d’apprendre. Il obtient d’abord un diplôme de chef cuisinier à NAIT en 1974, puis il y retourne en 1981 pour devenir opérateur de bâtiment. À l’époque, il avait besoin d’un certificat pour être autorisé à manipuler la fournaise de la «maison».

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Comme le premier couvent comptait 60 pièces et 30 salles de bain, M. Blanchette est très occupé. Puis, en 1988, les Sœurs de Sainte-Croix font bâtir une nouvelle demeure. «La responsabilité était pas mal pareille», mais il y avait moins de travaux d’entretien à effectuer. Il a pu ainsi s’adonner un peu plus à la cuisine, une de ses passions.

Une vie de travail derrière lui, une liberté retrouvée

Fier de tout ce qu’il a accompli, Albert Blanchette a finalement décidé de prendre sa retraite à l’âge de 76 ans. «À mon âge, il y a bien du monde qui avait déjà pris leur retraite depuis quinze, vingt ans.»

«À mon âge, il y a bien du monde qui avait déjà pris leur retraite depuis quinze, vingt ans.» Albert Blanchette

Après avoir consacré 41 ans aux Sœurs de Sainte-Croix, Albert Blanchette veut enfin avoir du temps pour lui. Pour la première fois de sa vie, il peut enfin faire la grasse matinée. «C’est mon temps, ce n’est pas à personne d’autre.»

«C’est mon temps, ce n’est pas à personne d’autre.» Albert Blanchette

Il prévoit tout de même de nombreuses occupations. Vivant actuellement au Manoir Saint-Joachim, à Edmonton, il fait du bénévolat avec le club social. Ceci l’aide «à rester occupé».

Il est impatient d’aller voir son fils, qui vit à Calgary, sans être obligé de rentrer deux jours après pour aller au travail. «Maintenant, je peux rester là-bas dix jours si je veux. Ça me libère.»

Il a aussi très hâte de rendre visite au reste de sa famille. Ses frères et sœurs «vieillissent tous, de l’ainé qui a 94 ans au cadet qui en a 73». Albert Blanchette veut tirer le meilleur parti du temps qui lui reste.