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le Mercredi 28 avril 2021 17:22 À la une

Êtes-vous de La Place ?

Êtes-vous de La Place ?
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Le balado La Place, un projet qui vole depuis 2018 sous l’aile de la Société historique francophone de l’Alberta (SHFA), a lancé sa saison 3 en novembre dernier. Le journal Le Franco a discuté avec Denis Perreaux, directeur général de la SHFA et investigateur de ce premier balado francophone répertorié par le réseau Alberta Podcast Network (APN). 

La Place est d’abord et avant tout née d’une envie de la SHFA de diffuser l’histoire de la communauté franco-albertaine. Rapidement dans le processus, la culture, les arts et la gastronomie viennent se greffer à l’histoire. 

La murale de Shoko César à Legal qui met à l’honneur l’Abbé Morin qui fut un des pionniers de la colonisation de l’Alberta. Crédit : Courtoisie Denis Perreaux.

Denis Perreaux est convaincu de la nécessité de revisiter les villes et les quartiers albertains qui ont façonné l’histoire de la communauté. Cependant, il semble moins convaincu par les moyens dits traditionnels de diffuser ce contenu. « Les livres restent dans les boites. Il y a des boîtes et des boîtes de livre sur l’histoire francophone au Campus Saint-Jean. C’est presque désuet aussitôt que c’est publié. On voulait quelque chose de plus dynamique, de plus accessible ». 

Après avoir discuté avec Ronald Tremblay, une des voix de La Place, le projet prend la voie de la baladodiffusion. Dans leur désir d’inclure la culture et les arts, les deux hommes font appel à Josée Thibeault, une « cheffe de file de l’urbanité », comme la décrit monsieur Perreaux. Isael Huard, concepteur de son d’Edmonton, rejoint également l’équipe en tant que preneur de son et moteur. Il est aussi les oreilles derrière l’« identité sonore » du balado. 

La marche commence 

C’était d’abord le nord-est de la province qui devait faire l’objet de la saison 3. La pandémie change finalement la donne. « On voulait rester plus près de chez nous. C’était plus facile d’organiser un trajet à la fois plutôt qu’un voyage avec des hôtels ». L’équipe se concentre alors sur la « ceinture d’Edmonton », constituée de Saint-Albert, Beaumont, Morinville, Legal, Clyde, Lamoureux et Fort Saskatchewan. 

Denis Perreaux, Josée Thibeault, Ronald Tremblay et Isael Huard lors de leur tournage à Saint-Albert qui fait l’objet des trois premiers épisodes de cette nouvelle saison ! Crédit: Courtoisie Denis Perreaux.

« Quand je pense à la saison 3, je pense que c’est vraiment intéressant, parce que nous couvrons vraiment tous les pans de l’histoire de la francophonie albertaine. On parle de la première présence francophone, du premier fort, de la première mission, de la première colonie francophone comme telle. La ceinture d’Edmonton contient énormément d’histoires significatives de l’histoire francophone de l’Alberta. C’était une belle découverte pour nous », dit Denis Perreaux. 

Armés de leur micro et de leurs chaussures de marche, les membres de l’équipe sillonnent les rues d’une localité choisie (village ou quartier) en discutant, tout simplement. Denis Perreaux précise que les trois voix font, chacun de leur côté, une recherche des endroits à visiter ou bien des histoires à raconter de la localité prescrite, mais leur discussion n’est pas « scriptée ». Chaque épisode commence avec un breuvage dans un café local et se termine par une bière de microbrasserie. D’excellents moyens d’alimenter les conversations ! 

Et la suite ? 

La Place doit compter cinq saisons. Les deux dernières devraient être enregistrées au nord-est et au nord-ouest de la province albertaine. Y aura-t-il d’autres saisons ou d’autres projets après  ? Denis Perreaux ne s’aventure pas sur ce terrain, mais affirme qu’il y aura « peut-être autre chose. J’ai des projets pour “l’après” de ces cinq saisons, mais ils ne sont pas encore assez concrets pour en parler. Les cinq saisons devraient faire le travail pour raconter “la place” à travers la province ». 

Ronald Tremblay devant le Fort Augustus qui fait l’objet d’un épisode de la saison 3 du balado La Place. Crédit : Courtoisie Denis Perreaux.

S’il y a quelque chose de plus concret à aborder, c’est bien le succès qu’a rencontré le projet. « La mise en diffusion a vraiment été un succès. On est probablement rendu à 6 000 écoutes, si on avait publié une revue, serions-nous rendus à 6 000 lecteurs ? Je ne suis pas sûr. Le contenu est diffusé. Les gens aiment ça et il y a d’énormes découvertes ». 

La pertinence du projet s’est encore plus fait sentir pour cette saison-ci. « C’est un excellent moyen pour les gens de voyager, de façon sécuritaire, durant la pandémie. On peut imager les lieux, en écoutant les épisodes, mais c’est aussi une très bonne idée d’écouter certains épisodes et de marcher le trajet. Un balado devient encore plus pertinent en temps de pandémie ». 

Les épisodes du balado La Place sont disponibles sur le site web du projet, Stitcher, Google Podcasts, Apple Podcasts et Spotify.

  • Pourquoi ce nom ?

Denis Perreaux explique au journal que le nom du balado a été inspiré par l’expression « être de la place ». En effet, l’idée derrière le nom était que si « tu n’es pas de la place, tu peux écouter le podcast La Place et apprendre beaucoup ».