le Mercredi 24 avril 2024
le Mercredi 12 mai 2021 12:20 Arts et culture PR

L’immigration en avant-scène

Les comédien.es lors de la lecture publique du 16 avril. Crédit : capture d’écran
Les comédien.es lors de la lecture publique du 16 avril. Crédit : capture d’écran
L’immigration en avant-scène
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Qu’est-ce qui pousse une personne à se lancer dans un parcours d’immigration ? Quelles sont les barrières que les nouveaux arrivants peuvent rencontrer ? La pièce Dalia, une odyssée explore des pistes de réponse à ces questionnements, mais surtout, elle amorce une réflexion sur ces thèmes du point de vue féminins. Le 16 avril dernier, une trentaine de spectateurs ont pu se joindre aux 12 interprètes pour une lecture publique de la pièce. 

« À Edmonton, on manquait cruellement de pièce multiculturelle », souligne Bernard Salva, qui est derrière le texte et la mise en voix de Dalia, une odyssée. La pièce, créée au Campus Saint-Jean puis publiée aux éditions Les Cygnes, est ressortie de l’ombre après 6 ans d’absence grâce à la Coalition des Femmes de l’Alberta. 

Bernard Salva est derrière le texte et la mise en voix de la pièce Dalia, une odyssée. Crédit : Isaiah Rust

Mariama Gueye, directrice générale de la Coalition des femmes de l’Alberta, explique que cette collaboration a été générée par une envie « de faire découvrir le théâtre à nos membres et au public en plus de parler de la culture africaine et aussi parler de l’immigration. » De plus, Dalia, une odyssée aborde plusieurs thèmes importants pour l’organisme notamment la valorisation de l’expérience des femmes.

« Je pense que c’est clair que nous sommes la troupe la plus multiculturelle à Edmonton », lance Bernard Salva, une diversité bien appréciée par Mariama Gueye. 

L’immigration sous les projecteurs

Pour conclure la lecture publique, l’équipe de la Coalition des femmes de l’Alberta a alimenté une discussion grâce à la participation de deux intervenantes : Ida Kamariza du Réseau en immigration de l’Alberta (RIFA) et la docteure Samira El Atia. 

Mariama Gueye est la directrice générale de la Coalition des femmes de l’Alberta. Crédit : Courtoisie

Toutes deux s’accordent à dire que le parcours d’un immigrant s’avère être un véritable combat de titan. Et même si toutes les expériences sont différentes, le périple reste long et parsemé d’embûches. Malgré tout, « ce sont des sujets importants qui font du bien à partager », ajoute Alice Musele,  l’interprète de Dalia.

Un processus de création original

En 2014, Bernard Salva souhaite écrire, tout simplement. L’homme qui dirige la troupe du Campus Saint-Jean depuis 2004 a envie de créer pour le théâtre, une première pour lui. La création de Dalia, une odyssée est alors lancée.

Alice Musele est l’interprète de Dalia. Il s’agit de sa troisième production avec le Théâtre à l’Ouest. Crédit : Courtoisie.

« La façon de fabriquer la pièce était assez originale », explique Bernard Salva. Le processus de création commence par des improvisations d’étudiants où certains thèmes et idées ressortent, dont celui d’une jeune somalienne clandestine. Par la suite, Bernard Salva emploie une méthode de création plus contemporaine : chaque semaine, il écrit dix pages de textes puis les essaie sur scène. Ajustements et raffinements sont nécessaires, en plus d’un travail de documentation historique. Finalement, après trois mois, la création est aboutie. 

Théâtre du voyage

Un mariage forcé, un pays en grande difficulté, la pièce de théâtre raconte l’histoire de Dalia, 15 ans, qui décide de prendre la fuite vers le Canada laissant derrière elle sa meilleure amie. « C’est une pièce qui démarre d’une façon presque tragique », mentionne Bernard Salva. 

Crédit: Courtoisie

En deuxième partie, la rencontre entre Dalia et un sans-abri à Edmonton donne un tout autre ton à l’histoire, laissant place à l’espoir et la complicité. « La pièce est entre ses deux pôles : un pôle tragique et un autre plus comique avec des personnages hauts en couleur », précise l’auteur.

« C’est une histoire très émouvante, et réelle », souligne Alice Musele  « la pièce donne la voix aux sans voix », ajoute-t-elle.