IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
La première rencontre du Conseil 2024-2025 s’est tenue durant la fin de semaine du 5 octobre. «Au total, on va avoir trois réunions cette année», explique Abigail, enthousiaste à l’idée de partager ses propositions avec le ministre de l’Éducation. Surtout que ce type de collaboration a déjà porté ses fruits dans des éditions précédentes.
L’année dernière, par exemple, les élèves du Conseil ont aidé à affiner la politique sur les téléphones cellulaires mise en œuvre à la rentrée, a précisé le ministre Demetrios Nicolaides par voie électronique. D’après lui, les jeunes qui participent au Conseil «acquièrent une meilleure compréhension du fonctionnement du gouvernement, en particulier du rôle de la gouvernance dans le système d’éducation de l’Alberta».
Abigail souhaite à son tour aborder le manque de ressources auxquelles sont confrontées les petites écoles francophones comme celles de Grande Prairie où elle est scolarisée. «On n’a pas les mêmes opportunités, on ne peut pas toujours organiser les mêmes activités», déplore-t-elle. «À l’inverse, les plus grandes écoles», surtout anglophones, «ont ces ressources et ça attire les élèves», ajoute-t-elle.
Le curriculum demeure impopulaire auprès des jeunes, un constat qu’elle aimerait aussi porter au Conseil. Abigail rapporte que plusieurs de ses camarades de classe lui ont confié leurs difficultés à naviguer les transitions entre certaines années scolaires. «Je crois que plusieurs élèves abandonnent parce que la matière arrive tout d’un coup et c’est difficile à suivre. Par exemple, entre la neuvième et la dixième année, il y a de gros changements et beaucoup de personnes se découragent.»
Mettre en avant la francophonie
Au-delà de ces considérations, l’adolescente se réjouit de pouvoir faire valoir les intérêts plus larges de la francophonie auprès du ministre de l’Éducation et de mettre en avant son dynamisme. D’autant plus qu’après la nomination de Makayla White en 2023-2024, elle devient la deuxième élève consécutive de l’École Nouvelle Frontière à siéger au Conseil jeunesse du ministre, un signe fort de la résilience de sa communauté, estime-t-elle.
«J’aimerais que ça continue, que les élèves continuent à s’impliquer et souhaitent eux aussi devenir des leaders. La francophonie est importante, ça fait une différence de pouvoir assister au Conseil comme membre d’une [école francophone]», affirme Abigail.
La directrice de l’école, Dena Boucher-Moon, abonde dans le même sens. Pour elle, ces deux nominations successives témoignent des efforts du Conseil scolaire du Nord-Ouest et de l’École Nouvelle Frontière pour former des jeunes francophones «actifs dans la francophonie, mais aussi dans la communauté albertaine».
«On veut qu’ils s’intéressent dans l’avenir et qu’ils se prononcent sur des sujets actuels qui leur tiennent à cœur», explique-t-elle.
La directrice ressent une grande fierté face à la sélection d’Abigail pour la délégation et elle ne tarit pas d’éloges à son sujet. «Quand elle n’est pas occupée avec sa natation ou ses leçons de piano et qu’elle n’est pas à la tête du club de leadership de l’école, elle participe à toutes sortes d’activités comme le Forum national des jeunes ambassadeurs (FNJA). Elle est très impliquée», souligne-t-elle.
Cet engagement quotidien, appuie-t-elle, permet à l’adolescente d’acquérir une meilleure compréhension de la francophonie albertaine et des enjeux cruciaux à venir. «Elle apprend à être une bonne leader», conclut-elle.
Glossaire – Éloge : Parole qui a pour but de louanger une chose, une personne