le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 18 avril 2025 11:26 Santé

Une journée de la santé revigorante!

Au centre, Julia Grummett, et à droite, Mytzy Rodas, étudiantes au programme bilingue de sciences infirmières de l'Université de l'Alberta, lors de leur présentation dans le cadre de la Journée de la santé. Photo : Courtoisie
Au centre, Julia Grummett, et à droite, Mytzy Rodas, étudiantes au programme bilingue de sciences infirmières de l'Université de l'Alberta, lors de leur présentation dans le cadre de la Journée de la santé. Photo : Courtoisie
Le Réseau santé Alberta a un véritable don d’ubiquité! Pour preuve, le 21 mars dernier, sa Journée de la santé 2025 s’est tenue à la fois à Bonnyville, Edmonton, Calgary et Grande Prairie au même moment, en présence et en virtuel. Rien de moins.
Une journée de la santé revigorante!
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Marie-Claude Côté, la directrice générale du Réseau santé Alberta. Photo : Courtoisie

Ce rendez-vous, dédié à la promotion et à la sensibilisation de la santé des francophones de l’Alberta, avait vu le jour l’an dernier. Cependant, c’était une première en ce qui concerne le mode hybride et dans autant d’endroits simultanément.

«On n’a jamais été aussi proche de Calgary!», disait en entrevue Marie-Claude Côté, la directrice générale du Réseau santé Alberta (RSA), en rapportant les paroles d’une participante de Bonnyville. La directrice générale, avec notamment l’aide de son organisateur Xavier Archambault-Gauthier et de sa collègue Alexandra Brassard, a mis au point un scénario qui a permis aux participants sur place et à ceux en virtuel de suivre, pendant une journée complète, l’ensemble des conférences et des interventions du public. 

«Grâce au Centre de développement musical de Paul Cournoyer, on n’a pas eu de pépins techniques», mentionne avec ravissement Mme Côté. «L’équipe a été fantastique», précise, de son côté, M. Archambault-Gauthier, rappelant que les ACFA régionales ont aussi été de la partie afin de sensibiliser leur communauté à la tenue de cette Journée de la santé.

Au total, une centaine de personnes sont venues à la rencontre des conférencières ou se sont tenues devant leur écran numérique partout dans la province.

Un menu éclectique

L’originalité de l’événement s’est notamment tenue dans le fait que, peu importe la ville où se trouvaient les participants, tous ont pu entendre les conférences et les questions des uns et des autres. 

La journée a donc été rythmée par quatre conférences données successivement par la Dre Julie Hildebrand avec Une pause sensible, abordant à la fois la ménopause et l’andropause, Hélène Lavigne-Casteran avec Bien se nourrir pour s’épanouir, la Dre Michèle L. Hébert avec Unissons les voix francophones de l’autisme et, enfin, Julia Grummett et Mytzy Rodas avec Perspective des étudiantes en sciences infirmières sur les services de santé en français.

Selon le communiqué émis par le RSA, «ces présentations ont permis aux participants d’acquérir des outils concrets, de partager leurs expériences et de renforcer leur sentiment d’appartenance à une communauté engagée pour l’accès équitable aux soins de santé».

Claire Tellier, professeure adjointe en sciences infirmières à l’Université de l’Alberta. Photo : Courtoisie

Les infirmières bilingues de demain

La présence à Edmonton de Julia Grummett et Mytzy Rodas lors de cette journée n’était pas en soi anodine. 

Étudiantes de quatrième année, elles font partie du programme bilingue en sciences infirmières de l’Université de l’Alberta. Le programme en est à sa vingtième année, comme l’a souligné fièrement Claire Tellier, professeure adjointe en soins infirmiers, une étape importante pour la formation de professionnels de la santé capables d’offrir des soins en français dans un contexte pourtant largement minoritaire.

Pour Mytzy Rodas, originaire des Philippines, le français est une troisième langue. «J’ai fait de l’immersion en français depuis que je suis enfant. J’étais curieuse, j’ai dit à ma maman que je voulais apprendre le français.» Malgré les défis liés à l’apprentissage de la terminologie médicale dans deux langues, elle affirme ne pas avoir trouvé cela trop difficile. «On apprend les termes en biologie dès la deuxième année, en français et en anglais.»

Quant à Julia Grummett, même si certains de ses amis trouvaient que «c’était fou» de s’inscrire à un tel programme, elle souligne l’avantage professionnel du bilinguisme. «Ça nous donne une compétence additionnelle. Et ça nous aide à nous connecter avec plus de personnes. Je pense que ça aide vraiment pour notre carrière.»

Le programme bilingue de l’Université de l’Alberta accueille environ vingt étudiants par cohorte. Il est offert en partenariat avec le Campus Saint-Jean et le campus Nord. «Ils font la première année au Campus Saint-Jean, ensuite la majorité des cours sont au campus Nord. C’est un vrai travail de gymnastique cognitive et langagière, avec environ 45% des cours en français », explique Mme Tellier.

D’ailleurs, lors de leur présentation à Edmonton, les deux étudiantes ont partagé, grâce à une vidéo qu’elles avaient réalisée, les motivations de leurs collègues à poursuivre un tel parcours universitaire bilingue. 

Des stages auprès de la communauté francophone

Une partie essentielle du programme repose sur les stages cliniques. Les étudiantes ont eu l’occasion de pratiquer leur français dans des maisons de soins de longue durée à Edmonton et à Saint-Albert, où vivent de nombreux francophones. «C’est dans ces milieux que c’est le plus important. En vieillissant, ou avec des conditions comme la démence, les gens reviennent à leur langue maternelle. Offrir des soins en français devient crucial», souligne Mme Tellier.

Julia raconte l’effet que cela a sur les patients. «Ils sont tellement contents quand on leur parle en français. Ça aide aussi les autres prestataires de soins qui sont souvent frustrés de ne pas pouvoir bien communiquer.»

De plus, depuis 2021, un nouveau cours de leadership communautaire permet aux étudiants de s’engager auprès d’organismes francophones. Julia et Mytzy ont ainsi passé quelque temps avec le Réseau santé Alberta. «Ce n’est pas un stage traditionnel. Elles ne donnent pas de soins directs, mais elles apprennent à mieux connaître les communautés francophones, à comprendre les barrières linguistiques et à jouer un rôle de leader en santé publique», explique Mme Tellier.

«Je pense que c’est vraiment cool de pouvoir parler une autre langue et de l’utiliser pour aider des gens. Ce n’est pas juste bon pour le système de santé, c’est bon pour tout le monde», assure avec conviction Julia Grummett.

Avec ce genre de témoignage, l’équipe du RSA a bien l’intention de récidiver l’an prochain. Selon Marie-Claude Côté, «les gens veulent se rencontrer. Ce genre de modèle hybride nous permet d’avoir le meilleur des deux mondes». 

Pour l’instant, les gens désireux d’écouter les conférences qui ont été données pourront consulter le canal du RSA sur YouTube (3) RSA santé FRAB – YouTube, les enregistrements de la Journée de la santé devant être mis en ligne ce printemps.

Glossaire – éclectique : ouvert à plusieurs tendances