Les festivités ont débuté le jeudi 3 juillet avec l’arrivée des campeurs et une soirée karaoké. La fin de semaine s’est poursuivie avec une panoplie d’activités créatives et sportives pour satisfaire petits et grands.
Un vendredi musical
Polyfonik et Les autres 4 ont performé durant le spectacle d’ouverture, vendredi soir. La deuxième journée des festivités s’est conclue avec le Grand spectacle franco.
«C’était une très belle soirée musicale, vendredi soir, avec spectacle franco-albertain. Nous avons une belle relève musicale. Plusieurs artistes établis étaient des nôtres, dont Marie-Flipo Bergeron, Amy Rebelle et Joël Lavoie», relate la directrice artistique du festival, Josée Thibeault.
Un spectacle de clôture endiablé
Le groupe québécois Les Fils du Diable a galvanisé la foule durant le spectacle de clôture avec violon et musique traditionnelle. Il s’agissait d’une première performance en Alberta pour le collectif composé de Marc Angers, Robert Langlois et François de Grandpré.
«On était excités, c’était notre première fois à jouer dans une communauté francophone de l’Ouest. On est contents de faire ça chez vous. On a vu la place et on trouvait cela incroyable. On a dû adapter notre spectacle aussi, il est habituellement assez théâtral. On a des décors, des costumes, tout ça. On ne pouvait pas traîner les décors dans l’avion. On revient à la base sans décor, juste avec la musique», témoignent Marc Angers et Robert Langlois
Pour le collectif, le français occupe une place importante dans leur identité artistique et personnelle. «On écrit en français, le français, c’est super important pour nous. En tant que Québécois, on pense qu’on est seuls à parler en français, on le sait qu’il y a des Acadiens au Nouveau-Brunswick, mais moins qu’il y a des francophones partout au Canada. On a l’impression qu’il y a le Québec et le Canada anglais. Avec tout ce qui se passe côté politique, on se rend compte qu’il y a quelque chose qui se rapproche avec le Canada anglais et le Québec», affirme le trio musical.

Les Fils du Diable sont actifs sur la scène musicale traditionnelle du Québec depuis 2021. De gauche à droite, François de Grandpré (au clavier et au chant), Marc Angers (au violon et au chant) et Rob Langlos (guitariste). Photo : Amélie Harvey
Un nombre record de festivaliers
«Cette année, nous avons même eu un problème d’hébergement. Nous avons atteint la capacité maximale du site en l’espace de trois jours, dès que les inscriptions pour les sites se sont ouvertes. Il y a même des festivaliers qui ont dû être hébergés à Nordegg. L’année prochaine, on aimerait mettre en place une navette entre Nordegg et le camping pour permettre aux gens de célébrer de manière sécuritaire», mentionne le président du conseil d’administration de la Fête franco-albertaine, Stéphane Tremblay. Le festival avait enregistré près de 450 inscriptions en 2024.
Les jeunes au rendez-vous
Plusieurs assistaient pour la première fois aux festivités, c’est le cas de Sarah Cox. «Ça fait des années que mes amies m’en parlent. J’ai loué une chambre d’hôtel avec mes amies et j’aime vraiment mon expérience jusqu’à maintenant.»
Son amie, Madison Butcher Cuddihy, est une habituée de la Fête et a été bénévole cette année. Son histoire d’amour avec la fête a débuté, il y a longtemps.
«La première fois que je suis venue à la Fête franco, j’étais au primaire. J’ai trouvé ça tellement fun être avec mes amies, en français. Je me souviens d’une Fête franco en particulier, où mes amis et moi, on s’était pris en photo avec la Gribbit et on avait regardé Le Petit Prince au ciné-parc. On se courrait après et on s’amusait ensemble sans téléphone. Ça fait chaud au cœur de se rappeler ces souvenirs-là», raconte-t-elle, sourire aux lèvres.

Josée Thibault est la directrice artistique de la Fête franco-albertaine depuis 2017. À droite, Stéphane Tremblay est président de la Fête franco-albertaine depuis 2017. Photo : Ariane Corneau
Se réinventer après 36 éditions
Maintenant bien établie dans la communauté franco-albertaine, la Fête franco a trouvé des moyens pour se réinventer au fil des ans. «Souvent, on ajoute des membres au conseil d’administration (CA) de différents âges. On a aussi de nouveaux employés cette année. On essaie d’avoir une gamme qui représente toutes les générations. Tous les deux ans, on retombe en élections. Ça nous permet d’avoir du nouveau sang et de nouvelles idées. Nous n’avons pas manqué jusqu’à maintenant!», déclare Stéphane Tremblay.
Sur le plan artistique, Josée Thibeault met l’accent sur l’importance d’une programmation «diversifiée et plus contemporaine» pour l’an prochain.
Une vitrine pour le français
Pour Madison Butcher Cuddihy, la Fête franco est une occasion de célébrer la langue française. «Ça va bien le français, mais on doit se rappeler de qui on est et être fiers de faire partie de cette communauté-là. C’est spécial et il faut s’en souvenir», conclut la jeune femme.

Pendant la Fête franco en 2007 à Jasper, la mascotte Gribbit. Photo : Archives Le Franco – Courtoisie
Avec Gribbit, vous êtes toujours les bienvenus!
C’est en 1997, pour la 8e édition de la Fête franco, que Gribbit, la mascotte, a été créée. La Fête avait alors un visage pour la première fois, celui d’une grenouille muette. L’ironie est omniprésente dans ce symbole de la Fête, car la grenouille ne parle pas français ni aucune autre langue, d’ailleurs. Dans son mutisme, Gribbit «ouvre ses bras à toutes les différentes langues et cultures». Elle représente donc parfaitement l’ouverture d’esprit et le soutien qu’offre la population franco-albertaine.
Gribbit sera de nouveau là du 2 au 5 juillet 2026 et soulignera les 100 ans de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA).
(source fetefrancoalbertaine.ca)