
(De gauche à droite) Serge Pétronille Makuetche, présidente du PIA, Evelyne Kemajou, directrice générale du PIA, et Valérie Djanga, travailleuse sociale et responsable de l’événement. Photo : Albane Maurin
Le coup d’envoi a été donné vendredi soir avec un spectacle canin, suivi de la projection du film Le Petit Spirou, en partenariat avec Cinémagine. Le lendemain, les plus jeunes ont profité d’un château gonflable, ainsi que d’ateliers de peinture et de compositions florales, pendant que les parents déambulaient entre les différents kiosques des organismes francophones et dans un village communautaire créé pour l’occasion, tout cela accompagné par de nombreuses prestations musicales.
En effet, sur scène, les artistes francophones se sont succédé, offrant une grande variété de styles, de la chanson traditionnelle aux rythmes modernes, avec des tambours, de la danse et du chant. Comme le rappelle Serge Pétronille Makuetche, la présidente du PIA, «dans la programmation, on essaie d’avoir des représentants francophones, mais aussi des amis de la francophonie».
Si la chaleur intense de l’après-midi a quelque peu ralenti l’affluence, le public s’est fait plus présent en soirée. Parmi eux, Dylan Fortier, fondateur du compte Instagram Les Albertains, qui organise régulièrement des rencontres francophones. Pour sa première au Franco Festival de Calgary, c’était une belle occasion.
Informé grâce à la page web du PIA, il regrette de ne pas avoir vu l’information diffusée plus amplement. «J’essaie de les encourager. J’ai republié l’événement et encouragé mes amis à me rejoindre ici», explique-t-il. Il salue la qualité de la scène et des artistes, tout en notant qu’il «n’y a pas un très grand public, c’est peut-être ça qui manque».

Dylan (deuxième en partant de la gauche) et ses amis sont fiers du drapeau franco-albertain. Photo : Albane Maurin
Une mosaïque de communautés
Le Franco Festival a mis en avant la pluralité des communautés francophones de Calgary. Le public a pu faire connaissance avec des pays comme la Guinée, le Burundi, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Congo, le Maroc ou encore Haïti grâce à des kiosques qui proposaient des repas typiques, des objets artisanaux et des vêtements colorés.
Mais la richesse du festival ne s’arrête pas là. Depuis plusieurs années, d’autres communautés sont également invitées à se joindre à la fête. L’Ukraine, déjà fidèle au rendez-vous, a été rejointe cette année par les Philippines et la Corée. Une ouverture qui reflète la volonté de bâtir des ponts au-delà de la francophonie pour encourager le dialogue interculturel et valoriser l’altérité.
Serge Petronille Makuetche s’en réjouit. «Ce sont des gens qui aiment la culture francophone […] on ouvre la porte, ils rentrent pour découvrir et pourquoi pas ramener d’autres francophones […]. Avoir la diversité dans notre francophonie, c’est ce qui finalement crée une unité.»
La présidente du PIA insiste, «quand on pense aux francophones, on pense Québec […], on a vu le multiculturalisme francophone qui existe au-delà […], on arrive à réunir toutes ses communautés autour de la francophonie […], c’est la belle manière de faire, s’ouvrir aux autres».

Spaicy Bazile, une chanteuse canadienne originaire d’Haïti, a fait vibrer le public sur des rythmes caribéens. Photo : Arnaud Barbet
Le Franco Festival est organisé depuis 2011 par le Portail de l’Immigrant Association (PIA).
Et ce n’est pas le président de la Communauté guinéenne de Calgary, Ismaël Diallo, qui dira le contraire. «Je vois beaucoup d’évolution, une ouverture aux autres communautés […] culturelles de Calgary.»
Ces deux acteurs incontournables de la francophonie semblent d’accord pour dire que les communautés amies de la francophonie contribuent à faire connaître la francophonie dans leurs propres cercles et événements, tout en créant des liens durables entre les différentes cultures.
Comme le souligne Ismaël Diallo, «c’est au travers du Franco Festival que j’ai connu beaucoup de leadeurs communautaires, il permet d’ouvrir des portes». Il ajoute qu’avoir «un espace comme le Franco Festival, où on peut partager notre culture, c’est un plus pour nous».
En fin de soirée, un défilé a réuni les différentes communautés. Chaque groupe a présenté ses tenues traditionnelles et ses musiques, offrant au public un aperçu vivant de leurs cultures. À plusieurs reprises, les participants se sont retrouvés ensemble, dansant et chantant à l’unisson. Ce moment a mis en évidence la capacité de l’événement à rassembler les communautés francophones et leurs alliés autour de la diversité culturelle.
Glossaire – Altérité : caractéristique de la différence