le Mardi 21 octobre 2025
le Lundi 20 octobre 2025 10:53 Opinions

Tic, tac, tic : la coopération, notre futur à tous

Kazir Coulibaly est consul honoraire de la République de Côte d’Ivoire en Alberta. Photo : Courtoisie
Kazir Coulibaly est consul honoraire de la République de Côte d’Ivoire en Alberta. Photo : Courtoisie

Plus les jours passent, plus les défis mondiaux, tels que la cybercriminalité, les disparités sociales et l'instabilité économique ne cessent de se renforcer, se croisant en chemin. Le tic-tac d'une horloge représente cette immédiateté. Face à cela, nous avons deux choix : céder aux amalgames ou construire ensemble un avenir fondé sur la coopération.

Tic, tac, tic : la coopération, notre futur à tous
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Une francophonie plurielle

Depuis vingt ans, la francophonie albertaine se transforme et s’élargit. En 2021, Statistique Canada rapportait que près de 30% des francophones dans la province étaient issus de l’immigration. Notre communauté est ainsi devenue une mosaïque d’histoires et de parcours. Ce numéro célèbre cette richesse, moteur de vitalité, tout en donnant voix aux enjeux qui l’accompagnent.

Il est tentant d’extrapoler le comportement de quelques-uns à une société entière. Mais c’est une erreur qui fragmente la société et perpétue l’injustice. Derrière chaque déviation d’une seule personne se tiennent des milliers de citoyens qui, au contraire, bâtissent, innovent et contribuent au développement commun. C’est pourquoi il est important de ne pas lancer le filet trop large et de traiter ces phénomènes avec discernement et atomicité, de travailler avec des acteurs légaux, comme les forces de l’ordre, les juges, les experts en cybersécurité et les institutions, pour identifier les responsabilités réelles et apporter des réponses concrètes.

La coopération commence au niveau local. Les familles, les associations et les leaders locaux sont les principaux gardiens d’une culture de vigilance et de pouvoir. Ils peuvent faire plus pour éduquer, sensibiliser et proposer des alternatives positives aux jeunes tentés par l’argent facile. Comme l’a dit Nelson Mandela, «l’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde». Investir dans l’éducation va au-delà de la prévention des fraudes; il s’agit de donner à la prochaine génération les outils pour rêver plus grand, et plus large, que le crime.

Au niveau national, la coopération doit donner naissance à un cadre solide et exemplaire. De plus, il est de la responsabilité de l’État d’agir avec transparence afin de maintenir les instruments de justice et de sécurité, mais encore plus pour élargir la promotion des opportunités sociales et économiques. Là où l’État assure la protection de ses citoyens et leur offre de vraies opportunités, la confiance chasse le cynisme et la dignité dissipe l’attrait de la délinquance. 

Mais parce que les réseaux criminels, comme les flux financiers et numériques, ne sont pas limités par les frontières, seule une coopération internationale à grande échelle peut offrir une réponse durable. Il ne s’agit pas seulement d’échanges d’informations ou de technologies, mais d’un véritable pacte de solidarité mondiale. Un pacte dans lequel la justice, la culture et l’économie sont des incitations à collaborer plutôt qu’à rivaliser. Dans les mots d’Antoine de Saint-Exupéry, «si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis».

Des résultats tangibles existent déjà. Le partage rapide d’informations a permis de démanteler des réseaux transnationaux : tout récemment, Interpol a annoncé le succès de l’opération Contender 3.0, une vaste action transnationale contre la cybercriminalité en Afrique. Coordonnée avec les forces de l’ordre de 14 pays, cette opération a conduit à l’arrestation de plus de 260 suspects impliqués dans des escroqueries en ligne. Ces victoires montrent que lorsque la coopération est sincère, elle porte ses fruits et renforce la confiance entre les nations.

La coopération n’est pas seulement un rempart contre le désastre; elle est aussi un moteur de succès. À travers la coopération dans l’éducation, la technologie, la santé, la culture et le commerce, les pays non seulement renforcent leur sécurité, mais permettent aussi le développement de sociétés plus inclusives et résilientes. Chaque effort conjoint, chaque projet commun représente une victoire contre la peur et la division.

Tic, tac… le temps presse. 

Nous avons dépassé l’ère de l’isolement dans un monde interconnecté. La solidarité des citoyens, les institutions nationales travaillant à l’unisson et la collaboration entre États sont le triptyque qui peut nous permettre de lutter contre les dérives et d’empêcher les généralisations, transformant nos vulnérabilités en capacités collectives.

Le choix nous appartient : dépenser notre temps à pleurer des crises ou investir dans la coopération qui peut produire un avenir commun plus juste et plus prospère.

Nos pages sont les vôtres. Le Franco permet à ses lecteurs de prendre la parole pour exprimer leurs opinions. Aujourd’hui, Kazir Coulibaly nous parle de l’importance de la coopération à différentes échelles de notre société. Gérant de NEXTVIA INC. et consul honoraire de la République de Côte d’Ivoire en Alberta, il œuvre à promouvoir l’innovation, la croissance des PME et le renforcement des liens culturels et économiques.