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Au total, 150 personnes ont pris part à cette soirée conviviale tenue au Stand Easy, le local de la Légion de Jasper. L’ambiance se voulait chaleureuse et rassembleuse malgré un espace limité qui a obligé les organisateurs à diviser l’événement en deux temps pour accueillir tout le monde.
«Nous avons d’abord servi un repas tunisien sous forme de buffet, qui a été particulièrement apprécié. [En deuxième partie], les Simonacs, un groupe local, a chauffé la scène avant que les LGS ne l’enflamme. Deux groupes vraiment sympas que le public a énormément appréciés», résume Lucile Dubreuil, coordonnatrice de projet pour l’ACFA régionale de Jasper.
Initialement, l’organisme espérait pouvoir accueillir entre 300 et 400 personnes, mais la rareté de grands espaces dans la localité a contraint son équipe à se tourner vers la Légion où seule une centaine de personnes peuvent être présentes à la fois. «C’est pour cela que nous avons séparé la soirée entre le buffet et le spectacle», précise-t-elle.
Prendre soin des francophones
Au-delà de la fête, plusieurs initiatives bienveillantes avaient été mises en place pour soutenir la santé mentale des francophones encore marqués par les incendies de 2024. Une table offrait de la documentation et des numéros d’urgence, tandis que des activités participatives invitaient à la réflexion et au partage : un arbre des intentions, où chacun pouvait inscrire ses souhaits pour l’année, et une liste d’écoute collective à bâtir ensemble.
«J’ai créé un code QR pour que tout le monde puisse contribuer à une playlist, qu’on pourra écouter ensuite, avec des chansons qui font du bien, qui apaisent ou remontent le moral. J’ai aussi préparé une liste de [balados] sur la santé mentale et le bien-être», ajoute la coordonnatrice.
J’ai aussi préparé une liste de [balados] sur la santé mentale et le bien-être
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				Petits et grands ont apprécié les deux prestations musicales offertes pendant la soirée. Photo : Courtoisie
Il s’agissait du premier de deux événements organisés en collaboration avec la Croix-Rouge. Le prochain rendez-vous aura lieu au Jasper Inn & Suites, les 20 et 21 février prochain, et proposera des ateliers en français sur divers sujets liés à la santé mentale.
Pour rappel, peu de services en français avaient été offerts à la population francophone de Jasper à la suite du feu de forêt qui a ravagé la ville, il y a un peu plus d’un an.
«On a obtenu du financement pour répondre à cette problématique-là. L’idée, c’est de soutenir le rétablissement de la santé mentale des francophones de Jasper et Hinton, ainsi que de ceux qui ont été déplacés», explique Lucile Dubreuil.
L’idée, c’est de soutenir le rétablissement de la santé mentale des francophones de Jasper et Hinton, ainsi que de ceux qui ont été déplacés
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				Janice Branch et ses deux fils étaient présents à l’événement. Photo : Courtoisie
La communauté heureuse de se rassembler
Janice Branch et sa famille font partie des personnes qui reprennent tranquillement leur routine après un séjour à Canmore. «On a passé l’année scolaire à Canmore, l’an dernier. Ça fait seulement deux mois qu’on est de retour en ville. Pour nous, c’était vraiment le fun de pouvoir revoir tout le monde dans un tel contexte. Ça nous a fait un grand bien», confie-t-elle.
Ses fils de treize et quinze ans ont particulièrement apprécié la prestation du groupe LGS, qu’ils avaient découvert à la Fête franco-albertaine, il y a deux ans, tout comme le reste du public. «Dès la première chanson, tout le monde était sur la piste de danse, des plus jeunes aux plus âgés. C’était vraiment une belle soirée : ils ont donné un super spectacle», ajoute-t-elle.
Elle rappelle également que Jasper a une longue tradition de soupers communautaires du dimanche pendant la saison hivernale, une habitude née, il y a plusieurs décennies, pour soutenir les travailleurs saisonniers sans emploi lors d’un hiver particulièrement pauvre en neige.
 
				Marie-Claude Faucher, bénévole lors de l’événement et directrice de l’École Desrochers, l’école francophone de Jasper. Photo : Gabrielle Audet-Michaud
Marie-Claude Faucher, bénévole à l’événement et directrice de l’École Desrochers, souligne d’ailleurs que plusieurs résidents non francophones se sont joints au souper. «Ça a attiré au-delà de la petite francophonie habituelle jaspérienne», dit-elle. Selon elle, ce type d’initiative permet non seulement de rassembler après une année difficile, mais aussi de libérer la parole.
«Il faut créer ces moments où les gens peuvent se parler, s’exprimer, se réunir. Se dire : toi et moi, on vit la même chose. Même si les feux sont derrière nous, la reconstruction est longue et pénible. Se comprendre là-dedans, c’est puissant. Je trouve que la guérison se fait ensemble, plus que tout seul, un à un, avec des intervenants», conclut-elle.
Il faut créer ces moments où les gens peuvent se parler, s’exprimer, se réunir. Se dire : toi et moi, on vit la même chose
Glossaire – Pauvre : Qui ne possède que peu de quelque chose
 
						 
                                     
                         
                                     
                                     
                                     
                                     
                                         
                                         
                                        