le Mardi 4 novembre 2025
le Lundi 3 novembre 2025 11:25 Éducation

Les ISC, des piliers de l’identité francophone au CSCN

L’École La Mission organise la course Terry Fox, en début d’année scolaire, avec l’aide de son ISC. Photo : Courtoisie
L’École La Mission organise la course Terry Fox, en début d’année scolaire, avec l’aide de son ISC. Photo : Courtoisie

IJL - Dans les couloirs animés des écoles du Conseil scolaire Centre-Nord, les intervenants scolaires communautaires (ISC) ont pour mission de faire vivre le français autrement. Par leurs initiatives culturelles et leur proximité avec les élèves, ils contribuent à bâtir une identité francophone forte et fière au sein des établissements.

Les ISC, des piliers de l’identité francophone au CSCN
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Germina Platel est l’ISC à l’École Alexandre-Taché, à Saint-Albert, depuis l’année dernière. Photo : Courtoisie

«C’est un métier qui nécessite qu’on ait une réelle passion pour la culture et la francophonie. On joue un rôle clé pour permettre aux élèves de vivre leur francophonie et d’y être épanouis», résume Germina Platel, qui est ISC à l’École Alexandre-Taché, à Saint-Albert, depuis l’année dernière. 

Cette mission se traduit au quotidien par une panoplie d’activités culturelles et artistiques qui rythment la vie scolaire tout au long de l’année, dit-elle. Chaque mois a sa couleur : en novembre, place à la Semaine nationale de l’immigration francophone; en décembre, au temps des fêtes; puis, plus tard, à la Saint-Valentin, à la Journée internationale de la francophonie ou encore à des projets inspirés de la nature ou de l’actualité.

Mais l’un des moments préférés de Germina demeure sans conteste le spectacle de fin d’année Taché a du talent. Cet événement donne une vitrine aux élèves pour partager leurs passions, qu’elles soient artistiques ou sportives.

«On les [jeunes] invite à réfléchir et à créer en français, mais dans un cadre qui dépasse les apprentissages typiques de l’école. Certains chantent, d’autres présentent une pièce de théâtre, une chorégraphie ou un numéro sportif. C’est un moment fort», confie-t-elle.

C’est un métier qui nécessite qu’on ait une réelle passion pour la culture et la francophonie.

— Germina Platel

Catherine Pretty travaille à l’École La Mission depuis sept ans. Photo : Courtoisie

Semer l’engagement

Le rôle des ISC ne se limite pas à l’animation culturelle. Ils accompagnent aussi le conseil étudiant et chapeautent divers clubs scolaires qui renforcent l’esprit communautaire des écoles. «Pour moi, c’est un moment précieux parce que je suis en contact direct avec les jeunes. Je peux les écouter, les inspirer et les amener à réfléchir : qu’est-ce qu’ils veulent accomplir? comment veulent-ils vivre leur francophonie?», explique Germina Platel.

À l’École La Mission, Catherine Pretty partage la même conviction. Intervenante communautaire depuis sept ans, elle voit dans le conseil étudiant une véritable école du leadership. «Les jeunes apprennent à prendre des initiatives et à [insuffler] de la vie dans leur école. Ça les prépare à exercer ce même leadership dans la francophonie en dehors de nos murs», dit-elle. Cette année, elle a d’ailleurs ouvert les portes du conseil à un nombre élevé d’élèves : 39 têtes motivées à s’impliquer. 

En parallèle, elle multiplie aussi les clubs scolaires qui sont de véritables incubateurs d’appartenance et de créativité, partage-t-elle. «Ça peut être des troupes d’improvisation, du génie en herbe, un club de lego, la [radio étudiante]… N’importe quoi qui [mobilise] les élèves. Par exemple, moi, je fais un club environnement où les élèves sont appelés à m’aider avec notre tour hydroponique en semant des graines, en entretenant ce qui pousse».

Les intervenants scolaires communautaires (ISC) organisent toutes sortes d’activités afin d’aider les élèves à bâtir leur identité francophone. Photo : Courtoisie

Quand la francophonie sort des murs de l’école

D’après Renée Levesque-Gauvreau, coordonnatrice à la programmation culturelle et aux relations communautaires du CSCN, l’un des mandats essentiels des ISC est de faire le pont entre les écoles et la communauté francophone.

«Les intervenants font la promotion des événements organisés par nos partenaires. Si on prend les Jeux francophones de l’Alberta, par exemple, ce sont eux qui servent de point d’entrée et qui veillent au bon déroulement des inscriptions», précise-t-elle.

Les intervenants font la promotion des événements organisés par nos partenaires.

— Renée Levesque-Gauvreau

L’idée, renchérit Germina Platel, est de permettre aux jeunes de réaliser que la francophonie dépasse les frontières scolaires et s‘incruste aussi dans la vie au quotidien. «C’est tout un monde qui s’ouvre à eux à travers le travail de nos organismes. Ça leur permet de se construire une identité forte, de ne pas se sentir en marge parce qu’ils sont francophones, mais de se dire : je fais partie de cette société et je veux la vivre pleinement.»

En plus des Jeux francophones, le Rassemblement jeunesse (RAJE) fait partie des rendez-vous les plus attendus, tout comme de plus petites activités. «Ça peut être une soirée jeux de société organisée par un organisme. Ces moments sont précieux, car ils permettent de créer des liens, de tisser un réseau et de rencontrer d’autres jeunes francophones», conclut Germina.

On les [jeunes] invite à réfléchir et à créer en français, mais dans un cadre qui dépasse les apprentissages typiques de l’école.

— Germina Platel

Chaque école du CSCN compte généralement sur l’appui d’un ISC, note Renée Levesque-Gauvreau. Cinq des vingt-et-un postes demeurent toutefois vacants en ce début d’année, certains étant offerts à temps partiel, ce qui peut en réduire l’attrait. 

«On arrive toujours à combler l’équipe. On a des bons retours d’année en année. Comme n’importe quoi, il y a un certain roulement, mais je dirais qu’en général, la base de l’équipe reste», précise la coordonnatrice du CSCN.

Pour Catherine Pretty, ce modèle peut, cependant, avoir ses avantages. «Le temps partiel, pour moi, c’est idéal, car j’ai besoin d’un horaire flexible», confie-t-elle. Elle reconnaît toutefois que ce n’est pas la réalité de tous. «Ce n’est pas un poste qui convient à tout le monde, mais c’est quand même très important et enrichissant», partage-t-elle.

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