Cet Edmontonien, Franco-Albertain, n’est pas peu fier d’avoir pu faire une partie de son cursus universitaire au Campus Saint-Jean, et servir aujourd’hui la communauté francophone de la ville. Optométriste depuis quelques années, il transmet la vue, la joie et le bilinguisme à ses patients.
« Dr Joel », comme aime l’appeler sa clientèle, souligne-t-il, vient d’une lignée de francophones voués à la cause. « Mes grands-parents se sont toujours battus pour la francophonie en milieu minoritaire, mes parents m’ont envoyé à l’école francophone puis au Campus Saint-Jean pour mon baccalauréat en biologie. » Il n’oubliera jamais cette expérience unique et la diversité culturelle qui existe dans cet établissement.
En 2019, il obtient son diplôme d’optométriste avec les honneurs de l’Université du Pacifique en Oregon. Une aventure qui l’a amené à faire du bénévolat dans la ville de Saint-Louis au Sénégal avec d’autres étudiants canadiens. « Cela a été l’une de mes plus belles expériences, mais aussi celle qui te fait réaliser qu’on est chanceux en Amérique du Nord », dit-il avec beaucoup d’empathie.
En plus du grand nombre d’examens gratuits de la vue qu’ils ont offert à une population démunie, il se remémore une rencontre bouleversante. « Nous avons croisé un jeune garçon, aveugle, victime de la cataracte. Son père était décédé. Il était donc impossible pour lui d’aller travailler sur les bateaux de pêche et donc de ramener de l’argent à sa famille. Tous ensemble, nous avons décidé de financer sa chirurgie pour lui rendre la vue. » Il avoue que ce garçon aujourd’hui guéri, reste à jamais gravé dans son esprit et lui rappelle pourquoi il fait ce métier.
Dr Joel, « sans le tréma pour simplifier », n’est pas devenu optométriste par hasard. Il s’amuse de cette première rencontre avec cet objet si particulier. « C’était ma rentrée en 5e année. J’avais teint mes cheveux et je suis allé voir cet optométriste, le Dr McCormack ». Il en ressort quelques minutes après, une paire de lunettes sur le nez, sans vraiment croire les paroles de celui qui deviendra son mentor.
« J’étais dans le brouillard, il m’a dit que je verrais les feuilles sur les arbres », raconte-t-il. Il essaie les lunettes, sans conviction, puis sort à l’extérieur. Et là, « waouh ! Il m’a fait clairvoyant. » Sauf que ses camarades de classe ne l’ont pas reconnu.
Plus tard, en 11e année, le Dr McKormack lui met « la puce à l’oreille ». « Dr. Joel » voulait travailler en santé, sans trop savoir quoi faire. Son grand-père, lorsqu’il était alité l’appelait tendrement « Dr. Jo ». Son petit frère, lui, avait une condition aux yeux ; de quoi réfléchir à l’avenir.
« Nous avons discuté ensemble pendant deux bonnes heures, cela a été le déclic. » Aujourd’hui, il prend son rôle très au sérieux, même si un grand nombre viennent le voir en espérant rire un peu.
Joel Baillargeon lors d’un diagnostic. Crédit : courtoisie
Pour lui, l’humour est une « échappatoire nécessaire ». Pour lui, cela se résume à tous les clichés, la joie, l’amour de la vie, de rire, de sourire, d’avoir du fun. Il avoue en riant que la plupart de ses patients savent que ses blagues ne sont pas toujours bonnes, mais c’est « la quantité qui compte ».
« Pas loin d’être clown » pendant toute ma scolarité, aujourd’hui il espère que cet humour rassure sa clientèle. « La société est pas mal déprimante, avec la COVID encore plus », déclare-t-il, alors si ses patients peuvent quitter la clinique avec une meilleure vue et le sourire, « c’est gagné ! »
Il insiste sur l’attitude, « 2021 ne peut pas être pire que 2020. On travaille pour offrir une vision parfaite, mais cela a été le flou total. Il faut rester positif et enthousiaste ! » Conscient des difficultés et des peurs de chacun, il insiste sur le protocole sanitaire dans lequel il évolue tout en essayant de rassurer ses patients.
« En moyenne, au quotidien, c’est une demi-douzaine de patients qui annulent leur rendez-vous. La plupart sont de jeunes familles ou des aîné.es », résume-t-il. Malheureusement, inquiet, il tire la sonnette d’alarme, « certaines maladies comme le glaucome ou la dégénérescence maculaire progressent sans attendre la fin de la COVID. »
À chaque jour suffit sa peine pour Joel Baillargeon. « Aujourd’hui, je travaille dans de très bonnes conditions, avec une belle équipe, sans le stress d’être propriétaire de ma clinique », raconte-t-il tout en ajoutant qu’il peut ainsi vivre une certaine sérénité avec ses patients.
Pour lui, « l’important, c’est d’offrir le bon diagnostic, le bon traitement. J’espère être chaleureux, ouvert aux besoins de mes clients, en toute humilité ». Lorsqu’il évoque la reconnaissance, il ne voit que le sourire de ces clients, ou des jeunes qui, comme lui, s’intéressent au métier après leur première visite.
Et lorsqu’il mentionne à nouveau la francophonie, il explique cette anecdote avec humour, tout en évoquant l’environnement minoritaire dans lequel il évolue, ici, à Edmonton.
« Comme chaque semaine, j’ai de nouveaux clients francophones. Cette fois-ci, c’était une gentille dame. On débute en anglais puis, après avoir reconnu un petit accent familier, je lui demande si elle préfère faire son examen en français. C’était tellement drôle et beau de voir son visage s’éclairer de satisfaction ! »
Finalement, dans le souci de répondre au plus grand nombre, Dr Joel, est très heureux d’accueillir ses patients dans les deux langues officielles, mais aussi en espagnol. Un bel exemple de multiculturalisme.
Informations supplémentaires :
McKormack Optometric Center : https://www.moc.vision
Tel: (780) 444-0258 | Toll Free (877) 885-0258
6245-199 St. N.W. Edmonton AB T5T 2P4
Evelyne Kemajou, fondatrice et directrice du Portail de l’Immigrant Association (PIA) installé à Calgary, revient sur son aventure canadienne. Un message à la fois réaliste et optimiste sur la situation des personnes issues de l’immigration multiculturelle francophone.
Titulaire d’une Maîtrise en gestion d’entreprise de l’Université de Yaoundé (Cameroun), Evelyne Kemajou arrive à Calgary à l’hiver 2008, après un bref passage en France. « J’étais déjà venue ici rendre visite à ma famille pour les vacances. Je pensais peut-être rester en France, mais rien ne bougeait et je suis du genre impatiente », explique-t-elle.
Il faut dire qu’Evelyne Kemajou n’en est pas à son premier défi. À la sortie de l’université, elle était déjà partie étudier au Centre d’études financières, économiques et bancaires à Paris. « J’étais jeune, j’avais des rêves de responsabilités au sein de grandes institutions financières », raconte-t-elle. De retour au pays, elle entre finalement dans la fonction publique. Un tremplin pour embrasser une carrière dans la coopération entre deux pays, le Canada et le Cameroun.
Si bien sûr les causes pour lesquelles elle s’investit sont importantes, elle insiste sur ces opportunités de s’éloigner de la monotonie administrative gouvernementale. « J’ai pu travailler sur des projets incroyables comme l’autonomisation de la femme au pays grâce au développement de microcrédits (Micro-projets Productifs en Faveur des Femmes du Cameroun-MPPF-Cam) ».
Quatre ans plus tard, le contrat rempli, elle joint l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), qui lutte contre la désertification et pour la protection de la diversité. « “Une tâche ingrate”, disait notre responsable. Vous travaillez au quotidien, mais le résultat apparaît après un long processus, surtout lorsqu’il s’agit de planter des arbres », sourit l’ancienne responsable du Bureau régional pour l’Afrique Centrale. Un dernier défi avant l’autre aventure.
Visionnaire, l’arrivée en Alberta ne l’effraie pas. Elle arrive sans emploi, accompagné de son plus jeune fils Tony, 11 ans. L’aîné de deux ans, Yann, la rejoindra plus tard. « Arriver en Alberta, au niveau de la langue, c’est comme vivre au Cameroun, le pays est bilingue », se rassure-t-elle. Avec son anglais approximatif, elle décide de se tourner vers la Francophonie pour y trouver un emploi. « L’enthousiasme a laissé très vite place à la déception », se souvient-elle.
En effet, un grand nombre d’organismes francophones ne retiennent pas sa candidature « faute d’expérience professionnelle canadienne ». Elle laisse entrevoir la déception, « c’était le premier choc ! C’est comme si vous alliez voir la famille et qu’elle vous ferme la porte au nez. » Elle aurait pu facilement comprendre la réticence des anglophones par rapport à la langue et pourtant : faute d’avoir un poste disponible, le Calgary Immigrant Women’s Association lui offre l’opportunité de faire du bénévolat. Une possibilité jamais évoquée dans la francophonie.
Trois mois plus tard et forte de son expérience, elle réalise que ce qui lui est arrivé n’est qu’un exemple parmi d’autres. Résignée, elle développe : « beaucoup d’immigrants francophones de la diversité culturelle avaient le même ressenti. Ils se sont du coup complètement intégrés à la communauté anglophone ». Ayant finalement identifié les besoins, elle décide avec quelques autres de mettre en place sa propre organisation. Le Portail de l’Immigrant Association ouvre le 16 juin 2008.
Frileuses, elle et son équipe identifient les organismes francophones, et partent en croisade pour expliquer leur concept. À Edmonton, second choc ! « Après quatre heures de route, notre interlocuteur se désiste au dernier moment, il est remplacé par une personne qui se reconnaîtra sans doute puisqu’elle est toujours actrice de la francophonie albertaine. Celle-ci lui annonce très clairement qu’elle mettra la clé sous la porte d’ici deux ans… »
Forte heureusement, elle ne s’arrête pas là. Obstinée, elle se rappelle les bons mots de Lundja Okuka, directeur de l’ancienne Association multiculturelle francophone de l’Alberta (AMFA), aujourd’hui disparue. Sa table de concertation en place, le Secrétariat francophone et la Mairie de Calgary la suivent dans ce projet. Aujourd’hui le PIA, c’est notamment le 1er festival francophone de Calgary, un programme parascolaire et d’accompagnement des jeunes et leurs parents, des ateliers thématiques pour les femmes, et bien plus encore.
« Depuis mars 2020, notre équipe a accompagné 1117 personnes », clame-t-elle avec une certaine fierté. Autant dire qu’il est facile de reconnaître l’utilité d’un tel organisme après douze ans d’existence. Elle évoque discrètement vouloir peut-être un jour céder les rênes et redonner ce qu’elle a appris au Canada à son petit village, Bamena, dans la province de l’Ouest, au Cameroun. D’ici là, elle continue à encourager son équipe tout en signalant leur appartenance à la diversité.
À l’évocation du mouvement Black Lives Matter, la directrice du PIA consent à dire qu’il a réveillé les consciences. « Les gens étaient peut-être aveugles, ou ne vivaient pas directement cette discrimination. C’est une prise de conscience collective et positive qui ouvre des horizons, un dialogue sincère. Nous n’avons plus besoin d’habiller le langage de peur de froisser », explique-t-elle. Elle estime d’ailleurs qu’aujourd’hui tout le monde veut poser un geste pour changer les choses. Réaliste, elle sait que cela prendra plusieurs générations car « cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique ! »
Elle revient sur cette francophonie multiculturelle à laquelle elle est très attachée. « Aujourd’hui, elle existe, plus ou moins en fonction des décideurs, des êtres humains qui la dirigent ». Elle évoque aussi ce Mois de l’histoire des Noirs, salue cette volonté de sensibiliser la population et d’éduquer les jeunes, l’autre priorité. « Lorsque je vais dans une école et que la seule personne adulte noire est le concierge ou le préposé au nettoyage, quel message envoie-t-on aux élèves ? Les étudiants doivent savoir qu’ils peuvent aussi devenir premier ministre du Canada ! »
À l’Unithéâtre comme au Centre de développement musical, le premier semestre 2021 prend des allures de défis. Après une année d’adaptation à la pandémie, des investissements humains et technologiques, chaque organisme poursuit sa mission avec passion : faire vivre la langue française et l’identité franco-albertaine à travers les arts.
Sur les traces de son grand-père, Vincent Forcier a pris les rênes artistiques de l’Unithéatre l’été dernier, en pleine pandémie. « Ce fut un tourbillon ! Tous les projets ont été annulés en présentiel, le passage au virtuel a été un peu trop vite, et souvent difficile », raconte-t-il. Depuis, son quotidien n’a été qu’apprentissage et planification pour offrir le meilleur à son public dès février.
Un apprentissage partagé par Matthieu Damer, le directeur général du Centre de développement musical. 2020 a été pour lui une succession d’essais-erreurs qui a offert au public des spectacles en ligne de belle qualité. « Grâce au Web, nous avons eu une belle visibilité de ce que nous produisons, mais aussi du travail effectué en amont avec les artistes », explique-t-il. Enthousiaste, il convient tout de même que l’année 2021 restera virtuelle.
Matthieu Damer ne voit pas vraiment de changement avant l’été, lui et son équipe vont donc continuer à proposer leur programme 2.0. « Après de longs mois, nous avons l’expertise et les équipements pour mettre un grand nombre d’activités en ligne ». Polyfonik, la Chicane Albertaine et bien d’autres seront offerts dans un format innovant, différent, « mais toujours au plus proche du public et des artistes ».
De son côté, Vincent Forcier, saluant au passage le support inconditionnel de la communauté, signe une programmation jusqu’à fin juin. « Nous offrons une mini saison avec des spectacles parfois bilingues, “Covid Proof”, sensoriel, devant l’écran et bien évidemment en salle si cela devient possible », dit-il enthousiaste.
« Il est difficile de prévoir l’avenir, alors il faut penser au plan A, B et C. Une folie furieuse qui dans l’adversité nous oblige à la créativité ». Du présentiel au virtuel : un artiste malade et l’on change le spectacle à la dernière minute, ou il est simplement annulé, c’est aujourd’hui le quotidien d’un grand nombre de dirigeants d’établissements artistiques.
« Notre façon de consommer les produits culturels a beaucoup évolué ces derniers mois. Le présentiel a disparu, mais il est dans tous les esprits », assure Vincent Forcier. Il invite d’ailleurs son public à venir partager sur tous les réseaux sociaux du théâtre un petit mot, à défaut de venir leur rendre visite. Persuadé que cette pause culturelle ne durera pas, il salue les efforts faits par la population et sait que cela va renforcer les liens de la communauté franco-albertaine et son identité.
Lorsque l’on évoque le débat concernant l’aspect non essentiel de la culture vis-à-vis des dispositions gouvernementales anti-pandémiques, Matthieu Damer l’assure, « le débat ne date pas d’hier ». Compréhensif envers les mesures prises par le gouvernement, il est optimiste pour la suite. Dès la réouverture des salles, « le désir d’y retourner va être incroyable, c’est certain ! » Il encourage d’ailleurs la communauté à consommer, mais aussi à pratiquer la musique, d’une façon ou d’une autre même s’il comprend qu’une partie de la population n’est pas prête à apprendre la musique derrière son écran après 8 h de télétravail ou de cours virtuels.
Dans la musique ou le théâtre, tous deux s’entendent pour dire que le manque de visibilité sur l’avenir est peut-être la situation la plus difficile à vivre. En tant qu’artiste bien sûr, mais aussi lorsque l’on dirige un organisme artistique dont la mission première est de faire vivre le fait francophone en milieu minoritaire.
Unithéâtre, demandez le programme !
• La Plume Parlante : Ateliers d’écriture dramatique en virtuel. Des sessions de groupe à toutes les deux semaines commencent en mi-février. Inscriptions sur le site web
• Café Engagement Publique : Faites la jasette avec les membres du C.A et l’équipe de l’UniThéâtre. Une fois par mois. Plus d’informations à venir.
• Une Soirée avec Lucy Darling (27 et 28 février) : Spectacle comique de magie en virtuel avec la fameuse Lucy Darling / https://www.thelucydarling.com/
• La Boîte Sensorielle (en mars) : Le billet pour le spectacle est une boîte avec plusieurs objets à l’intérieur pour faire travailler ses sens. Version anglaise en coproduction avec Ghost River Theatre de Calgary.
• À Voix Haute (en avril) : Lectures publiques sur le thème de la diversité.
• PINS (17 au 20 juin), de Julia Ouellette-Seymour : Pièce semi-communautaire, semi-professionnelle, mise en scène par Steve Jodoin. La rénovation de l’aréna de curling dans une petite communauté rurale.
Si un jour vous croisez sur les routes de l’Alberta, un francophone au volant d’un camion International KB7 rouge et noir de 1949, ne soyez pas surpris. Il s’agit de Mario Raymond. N’hésitez pas à l’interpeller, il se fera un plaisir de vous partager cette passion dévorante.
« J’ai les antiquités dans le sang ». Mais ce qu’il a dans les mains, c’est de l’or. Ébéniste de formation, il aime les essences de bois et leur transformation en meuble d’exception. Et pourtant, par un « malheureux » concours de circonstances, il effectue son stage de fin d’année dans une vitrerie.
Ce métier de vitrier devient son fil d’Ariane, il l’accompagnera tout au long de sa vie. Père de deux petites filles, il se rappelle notamment ses journées passées avec elles dans les brocantes, les vide-greniers.
Il collectionne alors les poupées Barbie, récupère de vieux outils, des meubles anciens, collectionne les objets à l’effigie du Canadien de Montréal. Sa vieille maison (1956) de Québec, qu’il rénove, se remplit alors inexorablement.
C’est au fond de la cour de la maison familiale que tout a commencé. « Il y avait une vieille Jeep Willys de l’armée des années 40. Ma mère voulait s’en débarrasser, elle me l’a offerte. » Adolescent, il met les mains dans le cambouis, tâtonne, apprend et rénove.
Il se rappelle d’ailleurs un oncle, « qui n’était pas vraiment son oncle » qui lui a sûrement donné la piqûre. « Il aimait faire des cascades. Il avait une moto Indian de 1954 qui faisait du bruit, qui boucanait », raconte-t-il.
Plus tard, faute de moyens, il se met à acheter des « bazous », leur offre une cure de jeunesse et les revend avec profit. Dans les années 2000, de retour de Gaspésie, il découvre un « vieux pick-up sur un tas de roches ». Il cogne à la porte, celui-ci lui est cédé pour 600 $.
Rapidement, il en achète un deuxième pour récupérer les pièces, « je me retrouve avec deux vieilles carcasses International, une de 1951, l’autre de 1952 ». Un projet de restauration abandonné, faute de temps et de moyens. « Ce n’est que partie remise », se promet-il.
Après 25 ans de carrière au Québec comme vitrier et coordinateur en génie civil ; une retraite sur les routes au volant d’un poids lourd entre les États-Unis et le Canada, il pose ses valises à Edmonton en 2007.
« Je suis arrivé la veille de la fête des Pères. Le dimanche matin à 7 h, je travaillais », s’amuse-t-il à dire. Il ajoute, « ici, je n’avais pas besoin de certification, mais plutôt des compétences à développer ». Une manière bien à lui de dénoncer un système québécois empêtré dans son administration.
Il a l’opportunité d’apprendre à conduire des engins de chantiers, « j’étais un enfant dans son carré de sable avec mon “bulldozer” et ma pelle mécanique ». Il rejoint aussi le Nord pour y construire des routes de glace.
Finalement en 2008, il se pose à nouveau et ouvre sa propre compagnie de vitrerie sous les conseils bienveillants de ses amis de la francophonie et du Conseil de Développement Économique de l’Alberta.
Mario Raymond n’a jamais oublié sa promesse. Son entreprise pérenne, il acquiert en 2016, un camion International KB7, de 1949 en état. « J’ai l’ai visualisé. J’ai pris un vol pour Lethbridge et je suis revenu avec, tout simplement », lâche-t-il avec satisfaction.
Aujourd’hui, c’est son véhicule d’entreprise. Il y a installé un module en bois pour y ranger ses vitres, réparer la transmission. Une façon de combiner sa passion et son métier.
Il achète ensuite un Ford Model T de 1919. « Juste d’apprendre à le conduire, c’était un défi incroyable », raconte-t-il, amusé. Désireux de le remettre sur la route de manière sécuritaire, il opte pour un moteur électrique, moins coûteux.
Sa passion n’a plus de limites, si ce n’est peut-être la rentabilité et les coûts d’entretien et d’assurances de ces engins.
Il a notamment un International Panel KB-1 de 1948 ; une Hudson Essex de 1930 ; un International Harvester de 1939 ; un Dodge Power Wagon de 1954 ; une moto Honda Shadow convertie en « bobber street vintage » de 1988.
Aujourd’hui, il souhaite partager ses connaissances avec la communauté. « C’est une façon de faire revivre l’histoire, d’offrir ce patrimoine vivant aux plus jeunes générations afin que la transmission se fasse », explique-t-il.
Afin de pérenniser cette activité, il doit développer une solution d’affaires pour ses petits bijoux de mécanique. Il espère donc louer ses véhicules pour le grand écran, mais aussi des cérémonies, et bien d’autres évènements.
Il rêve aussi de sillonner les routes de la province avec d’autres passionnés au volant d’une Ferrari 500 F2 de 1953, et effectuer des levées de fonds pour des causes qui lui tiendraient à cœur. La francophonie en milieu minoritaire, par exemple.
Pour toutes informations sur ces voitures anciennes :
Mario Raymond : mario@marioglass.ca
PUBLIREPORTAGE. Nathalie Belkhiter est une passionnée du bien-être à la personne. En pleine pandémie, elle trouve le courage et la ténacité d’ouvrir son salon d’esthétisme, Paris Aesthetic. Un havre de paix, au centre-ville de Red Deer, où elle et son équipe vous accueillent pour un moment d’exception.
Nathalie Belkhiter et son mari Cyril ont quitté la France le 14 mars 2018. « Nous avions besoin de changement, de gagner notre vie correctement », explique la cheffe d’entreprise. Cette mère de trois enfants n’hésite pas, « mon mari et moi n’avons pas peur de faire des heures, nous avions un restaurant et j’avais un institut de beauté. Sauf qu’à la fin du mois, nous ne gagnions pas notre vie ». La faute au système fiscal français, souligne-t-elle.
Alors que son mari trouvait un emploi de charpentier à Edmonton, lors d’un forum Destination Canada à Paris, elle préparait une liquidation judiciaire du restaurant et vendait tout très vite, « jusqu’aux chaussettes ! », s’amuse-t-elle. Elle s’occupe de la logistique à distance, trouve un lieu de vie, une voiture… les voilà prêts pour leur nouvelle vie avec 10 000 euros en poche.
Au lendemain de leur arrivée, son époux est à la tâche. Elle, avec sa petite fille de deux ans sous le bras, se rapproche de la Cité Francophone pour y trouver du travail, en vain. Elle y passe des heures insensées, mais se lie d’amitié, se crée des contacts.
Finalement, elle décide de créer sa propre entreprise. « Mon visa de travail me permettait de devenir entrepreneure, j’ai commencé dans mon sous-sol ! » Son salon d’esthétisme voyait le jour.
Très rapidement les choses se compliquent. Son mari se retrouve en conflit avec son employeur (soupçonné pour des abus professionnels répétés) ; ils sont aussi obligés de quitter leur logement suite à une mésentente avec leurs propriétaires, des compatriotes. « Un de mes fils nous a rejoints. Une personne de plus dans les lieux, ils ne l’ont jamais accepté. Nous avons été victimes de harcèlement », explique-t-elle, avec une pointe de colère.
Peu importe, ils quittent alors Edmonton. Une décision qu’ils ne regrettent pas, au contraire. « Mon mari a retrouvé du travail très vite, et mon salon, Paris Aesthetic, est ouvert depuis le 1er septembre 2020 ». Elle y propose de nombreux services comme l’épilation, le gommage corporel, le massage relaxant ou thérapeutique.
« Au tout début, c’était surprenant. Ma clientèle était essentiellement masculine, et évidemment j’ai eu droit à quelques demandes “bien particulières” », sourit-elle avec le recul. Elle a dû apprendre à dire non, avec politesse tout en se faisant respecter. Aujourd’hui, sa clientèle masculine fait partie de son quotidien.
« J’ai réussi à instaurer un climat de confiance essentiel, un “cocooning” qui répond à leurs besoins, sans gêne ni jugement ». Elle s’amuse d’ailleurs de voir certains de ses clients s’endormir lors d’une épilation corporelle.
Aujourd’hui, sa petite entreprise fonctionne très bien. Loin des tumultes de leurs premiers pas en Alberta, elle se réjouit. Un rêve de petite fille devenu réalité. « Prendre soin de l’autre, de soi, est une passion depuis que je suis enfant », explique-t-elle.
Elle se décrit elle-même très « bling-bling », mais n’oublie pas de faire un petit clin d’œil à sa maman, Pilar. « Elle était très coquette, toujours tirée à quatre épingles malgré les six enfants qu’elle avait à élever », dit-elle avec tendresse.
Nathalie Belkhiter n’a pas peur de la difficulté ni de l’inconnu, mais elle connaît ses limites. « Lorsque je suis arrivée au Canada, je ne connaissais pas un mot d’anglais. Aujourd’hui, ce n’est guère mieux et je suis une mauvaise élève, c’est certain », clame-t-elle.
« C’est un effort surhumain » lorsqu’elle s’attelle à la gestion de son entreprise. Elle n’hésite pas non plus à redoubler d’efforts lorsqu’elle accueille sa clientèle féminine, plus encline à partager leurs humeurs, leurs sentiments.
Parfois découragée, elle compte sur ses enfants pour la soutenir, « ma fille de cinq ans est bilingue, mon fils de dix-huit aussi, ils me poussent alors j’apprends malgré moi ! » D’origine franco-espagnole, elle espère aussi rejoindre une clientèle hispanophone de plus en plus présente dans la région.
D’un naturel résilient et enthousiaste, elle reste aussi surprise face à la difficulté de trouver des employés de qualité. « On parle de chômage dans la province, mais j’ai des difficultés à trouver des personnes sérieuses et qualifiées pour rejoindre mon entreprise », raconte-t-elle, tout en assurant qu’elle prend soin de ses employées comme de ses clients.
Alors, elle continue à chercher, en espérant un jour déléguer un peu plus et consolider cet équilibre professionnel et familial qui lui tient à cœur, « tout en offrant le meilleur du bien-être à ma clientèle ».
Pour contacter Paris Aesthetic :
Nathalie Belkhiter
Tél : 877-460-2657
4820 Gaetz Ave #2 Red Deer, AB T4N 4A4
Le mois de mars n’est pas uniquement le mois de la francophonie albertaine pour Céline Bossé et AnneMarie Vaillancourt. C’est aussi le mois de la nutrition pour ces deux diététistes calgariennes. « Bon pour vous, et à votre goût ! », tout un programme pour l’Association canadienne des diététistes.
Par Zoom ou en présentiel, Céline Bossé aime partager avec les jeunes (4 à 12 ans) ses petits trucs pour mieux manger. Cette diététiste, diplômée de l’Université de Montréal, aujourd’hui à Calgary, propose depuis déjà cinq ans ses ateliers « Cinq Épices » dans les écoles de la province.
Passionnée, elle sait qu’elle a les moyens de changer la destinée d’un grand nombre de jeunes victimes de problèmes nutritionnels. En effet, selon le rapport de l’UNICEF paru en 2019, La Situation des Enfants dans le Monde – Enfants, nourriture et nutrition, près d’un enfant sur trois est sous-alimenté ou en surpoids.
Une situation qui n’épargne pas l’Alberta. « Ici, le problème d’obésité est partout et cela ne s’arrange pas. Alors nous essayons de prévenir, de façon ludique grâce à des ateliers de cuisine où les jeunes découvrent comment cuisiner de nouveaux aliments frais et non transformés, de nouvelles saveurs, dans la bonne humeur et le plaisir », explique la diététiste.
Car lorsque l’on parle de nourriture, Anne-Marie Vaillancourt rejoint sa consœur. Spécialiste en prévention de maladies chroniques et maintien ou perte de poids, elle mise elle aussi sur un plaisir global, entre bien-être physique et mental.
« C’est le plaisir de cuisiner, de partager ses repas en famille ou entre amis, de manger ce que l’on aime, en petite quantité. De bouger, de méditer, de prendre l’air dès qu’on en a besoin », explique-t-elle.
Elle admet aussi qu’il faut contrôler son environnement, une mesure parfois difficile à mettre en place. « On mange trop, trop de bouffe ! Dans les restaurants, les portions sont trop grosses, les industriels de l’agroalimentaire nous bombardent de marketing haut en sucre, en gras, et en sel », s’insurge-t-elle.
Elle met d’ailleurs en garde les parents qui auraient tendance à cultiver certaines habitudes de malbouffe intergénérationnelles, « être devant un film avec les pizzas, le popcorn et les sodas, une association d’aliments que l’enfant va avoir pour le reste de sa vie. »
C’est d’ailleurs pour cela que Céline Bossé encourage la prévention par une certaine pédagogie des bonnes pratiques. « L’éducation alimentaire est trop limitée. Il faut passer par le jeu, le plaisir et toucher le cœur de l’enfant », explique-t-elle.
Elle se remémore avec tendresse cette jeune fille qui n’osait pas goûter ce qu’elle venait de préparer, « ne pas la forcer, mais l’accompagner ». Les enfants découvrent ensemble, à leur rythme et finalement, « certains en parlent à la maison, et les mauvaises habitudes changent ».
Sans réfuter les difficultés sociales d’une certaine clientèle, la diététiste AnneMarie Vaillancourt insiste : « bien manger en petite quantité coûte moins cher que de manger en grande quantité ». Un adage parfois difficile à mettre en œuvre, mais « une approche globale de la personnalité du client est souvent gagnante », explique-t-elle.
Elle propose d’ailleurs une mise en situation, et invite chacun de nous à choisir 5 valeurs qui reflètent le bien-être, « si l’une d’entre elles est en péril, il faut agir ». Elle insiste sur l’aspect individuel et unique de chacun et sa réponse comportementale aux maux de notre société.
Pour Céline Bossé, la malnutrition rime aussi trop souvent avec précarité et préjugés. « Derrière un problème nutritionnel se cache autre chose, une anxiété, un mal-être, des difficultés sociales », prévient-elle. Elle insiste sur l’importance de demander de l’aide, de croire en ses valeurs, de prendre conscience que le métabolisme de l’un n’est pas celui de l’autre. « Notre alimentation, c’est aussi notre identité. Il faut la préserver. »
Par expérience, elle souligne qu’il est malheureusement plus facile de blâmer une personne sans-le-sou qui achète une pizza très médiocre aux rayons surgelés, plutôt que de remettre en question l’industrie agroalimentaire dans son ensemble et notamment les prix exorbitants des produits frais. Des tarifs qui d’ailleurs ne sont pas près de baisser si l’on en croit le Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation 2020 rédigé par Sylvain Charlebois, chercheur à l’Université Dalhousie à Halifax.
Nos deux spécialistes se rejoignent sur la nécessité de ce Mois de la nutrition, qui permet de lever le voile sur un problème de société qui en cache souvent d’autres. Céline Bossé le sait, « l’aspect alimentaire n’est jamais loin de l’aspect psychologique de l’être humain ». AnneMarie Vaillancourt conclut, « vous pouvez manger de tout, mais pas tout ! »
Plus d’informations :
Suivez le guide alimentaire : https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/
AnneMarie Vaillancourt : 403-660-8614
Céline Bossé – Cinq Épices Alberta : celineb.dt.p@gmail.com, https://cinqepices.org/
Le temps des sucres, c’est de la bouffe, de la musique, des belles histoires et des embrassades. Un retour aux sources pour de nombreux habitants de la province qui aiment partager cette tradition avec tous les gourmands de l’Alberta. Une occasion de faire la fête en souhaitant la bienvenue au printemps. Mais cette année, « se sucrer le bec » demande un peu d’imagination.
« L’hiver est fini ! », un cri du cœur de Jean-Samuel Lampron, le directeur de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) à Red Deer, lorsqu’il évoque le temps des sucres. Originaire de Magog, au Québec, il aime cette saison et se remémore son adolescence, à courir les bois et sucer la tire d’érable.
Des souvenirs qui viennent souvent de l’Est du pays comme l’indique Virginie Dallaire, Conseillère à l’ACFA de Saint-Paul et responsable de l’évènement dans sa communauté. « Moi, je suis québécoise ; la cabane à sucre, cela fait partie de moi, je ne me tanne jamais de manger du sirop d’érable. »
Josée Côté, la directrice de l’ACFA Centralta, est « un vrai petit bleuet » du lac Saint-Jean. Pour elle, les cabanes à sucre, c’est générationnel ! Enfant, adolescente puis maman, elle n’a jamais cessé de les visiter, du Québec à l’Alberta en passant par la Colombie-Britannique. Gourmande, elle énonce tous les plats dont elle raffole pendant le temps des sucres, sans oublier « la tire d’érable, tu en manges à n’en plus pouvoir ! »
De nombreuses ACFA régionales ont trouvé le moyen de proposer un menu du temps des sucres à ceux qui le désiraient. En livraison ou à récupérer, difficile de trouver une bonne excuse pour ne pas en profiter. À Jasper, c’est près de 80 repas qui ont été distribués début mars, explique Guillaume Roy, le directeur de l’ACFA : « c’est un succès, malgré la pandémie. Notre communauté avait un réel besoin de se sucrer le bec ! »
À l’ACFA de Lethbridge, les commandes explosent. « D’habitude, une centaine de personnes participent au repas de cabane à sucre. Cette année, c’est 220 boites-repas qui ont été commandées », se réjouit Kate Gilbert, la directrice. Victime de ce succès, elle évoque une belle inquiétude, « comment recevoir tout le monde l’année prochaine ? » Faudra-t-il, dans cette communauté francophone « très serrée », pousser les murs de la Cité des Prairies ?
Lorsque l’on parle de mets traditionnels québécois pour le temps des sucres, une règle est immuable : un repas copieux, arrosé de sirop d’érable, de l’entrée au dessert. Jean-François Gouin, copropriétaire avec son épouse Sylvie, du restaurant Chez François, a répondu à l’appel de l’ACFA régionale, comme d’autres restaurateurs de la vallée de la Bow et a proposé la semaine dernière un repas « très sucré ».
« C’est tellement plaisant de fêter le temps des sucres. C’est une belle occasion pour retrouver notre communauté francophone, et de partager avec tous nos clients les traditions du Québec ». Une initiative qu’il va sûrement pérenniser. Autant dire que chez lui, la soupe aux fèves, le jambon à l’érable, les cretons, l’omelette, le ragoût de boulettes, et la terrine de sirop d’érable ne restent pas longtemps, « les assiettes sont toujours vides à la fin ! »
Josée Côté, elle, commande son sirop à l’avance. Cette année, « ça débordait dans mes armoires ». Pour des raisons de pandémie, il est impossible de faire de la tire d’érable, elle décide donc, avec son assistante Julie Bédard, de produire des cornets au sirop d’érable. 474 par jour ! « Il nous reste aujourd’hui 1577 petits cornets à vendre, 5388 ont déjà été vendus », sourit-elle. Une belle façon de bien finir le repas.
Un repas de cabane à sucre ne va pas sans musique. Cette année, un grand nombre d’ACFA propose un concert sur YouTube (disponible jusqu’à la fin du mois) avec le groupe de musique traditionnelle outaouais Le Diable à 5. Pour Samuel Sabourin, un des cinq instrumentistes qui le forme, défendre la langue française en milieu minoritaire durant le temps des sucres, « c’est une occasion extraordinaire, un excellent prétexte ».
« Nous sommes une grande famille, notre musique est festive et entraînante. Durant toute la vidéo, nous essayons de créer une interaction avec le public, on allonge les refrains », lance-t-il, avec enthousiasme. Ils ont trouvé la bonne alchimie entre leurs deux albums Debout et Sorti de l’enfer. Des chansons engagées parfois, dansantes souvent et plus tranquilles aussi comme Lettre à ma fille où l’on « entend plus les harmonies, les instruments », dit-il. Une respiration avant de reprendre la fête et « d’avaler des œufs dans le sirop ! »
Oui, la bouffe n’est jamais loin ! À l’ACFA de Red Deer, le 27 mars, en plus du programme des instrumentistes outaouais, Isabelle la Wonderful propose un atelier disponible en ligne où elle fait rire la famille avec des vire-langues.
Une façon très ludique d’articuler avec humour, « Covid Style et presque Karaoké ». Alors, sur le rythme de « si sa saucisse sent, ses six cent six saucisses sentent aussi », la Beauceronne n’oublie pas son enfance à courir les bois, de chaudière en chaudière, avant de retrouver sa maman qui, d’un geste centenaire, « fouettait le beurre d’érable ».
Finalement, vous trouverez sur la page Facebook de l’ACFA de Saint-Paul, les époux Lamontagne, deux personnages touchants et maîtres sucriers depuis toujours. Un retour dans le passé, du sirop de poteau au sirop d’érable, sur les rythmes traditionnels endiablés eux aussi de Roger Dallaire et Daniel Gervais. « Et surtout le truc pour réussir sa tire d’érable », conclut Virginie Dallaire.
Quelques mots du temps des sucres :
L’acériculteur est la personne qui exploite une érablière.
Le beurre d’érable est un sucre d’érable tout mou, prêt à tartiner.
La cabane à sucre, toujours en bois, c’est là que la magie se passe. On y fait bouillir la sève d’érable pour en faire du sucre, du sirop, de la tire, du beurre, et bien d’autres gâteries.
Si tu cours les érables, tu pars dans les bois récolter l’eau d’érable qui coule dans les chaudières (seaux).
Lors du repas, profite de ces oreilles de crisse ou Christ. Du lard de cochon salé et grillé dans une poêle, ou frit. On les mange pour balancer le trop-plein de sucre dans l’estomac.
Et n’oublie pas ta canne de sirop, à la fin de la journée. Une boîte de conserve dans laquelle le sirop est conservé.
Pour plus d’informations :
Commander les cornets au sirop d’érable : direction.centralta@acfa.ab.ca
Regarder le vidéo de l’ACFA Saint-Paul sur leur page Facebook : https://bit.ly/3tDS6yD
Réservez son repas à l’ACFA de Red Deer pour le 27 mars : https://bit.ly/3tIBLIQ
Visitez les ACFA régionales : https://www.acfa.ab.ca
Le diable à cinq : https://diablea5.com
Isabelle la Wonderful : http://www.amazingsmilemakers.com
Incontournable en 2020, cette jeune actrice, animatrice radio, journaliste et auteure, a vécu la consécration en novembre dernier. De son texte autobiographique poignant, Illusion, destiné au théâtre, elle a créé un court-métrage, une adaptation émotionnelle. Primé au festival du court-métrage d’Edmonton, dans la catégorie Best Justice4Reel, Illusion : La peur, n’est finalement qu’une étape dans un processus de reconstruction.
Valécia au micro de Radio Cité. Crédit :courtoisie Valécia Pépin
Valécia Pépin l’affirme, « cette année [2020] a été très positive, néanmoins j’ai aussi perdu beaucoup de contrats ; du temps pour aller de l’avant ! » Le ton est donné.
Très heureuse d’être dans les locaux de Radio-Cité, elle s’explique énergiquement. « Je suis présentement censée être au Banff Center for Arts and Creativity pour vivre ma vie, et développer des habiletés grâce au mentorat ! »
Elle développe. « Mon histoire est une opportunité pour créer un outil de prévention et d’accompagnement sur-mesure pour les jeunes en milieu scolaire, en centres jeunesse, mais aussi pour les femmes qui se retrouvent en situation difficile ». Un projet en partenariat avec l’Association des théâtres francophones du Canada, aujourd’hui remis à 2022.
Déçue, elle se hâte. « La vie est tout de même bien faite, rien n’arrive pour rien ! » Dans une cadence effrénée, elle énonce les belles rencontres qu’elle a pu faire en 2020. « J’avais besoin d’être épaulée dans ce projet par des personnes qui ont étudié le milieu de la prostitution. Grâce à elles, j’ai appris. Je suis allé de l’avant. »
« Être une femme noire, prise dans des histoires de même, je n’avais rien pour moi. J’ai dû quitter le Québec en 2014 pour me reconstruire », dit-elle sans détour. Passionnée de « télé et de radio » depuis l’adolescence, elle n’a pas été épargnée. « Peu importe mes souhaits professionnels, mon passé m’est toujours revenu en pleine face ! »
Un choc post-traumatique, ou plutôt un choc « post-prostitution ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Valécia Pépin n’a plus honte de le dire.
Valécia dans le studio d’enregistrement de Radio Cité, où elle est animatrice. Crédit: courtoisie Valécia Pépin
Adoptée par une famille aimante à l’âge de neuf mois, cette jeune femme d’origine haïtienne ne porte plus le poids de la culpabilité. À la recherche de son identité pendant toutes ces années, elle se rappelle ce premier « big bang », cette torpeur, cette tristesse.
« C’est la rentrée des classes, je suis au primaire. Comme les autres, je reçois ce fichu questionnaire. Sauf que moi, je ne les avais pas les réponses sur mon heure et mon lieu de naissance, sur l’origine de la couleur de mes yeux… Ça m’a traumatisé cette affaire-là. »
Bien sûr, les doutes, les turbulences, les erreurs, les mauvaises rencontres, les excès et les errances sont venus bien plus tard. Il y a treize ans déjà.
Aujourd’hui, elle le clame haut et fort, « mes rêves je les réalise tous, et s’il n’y en a plus, j’en invente d’autres ! » Une autre bonne raison de raconter son histoire, « pour celles et ceux qui ont toujours cru qu’ils ne valaient rien à cause du passé. Ce n’est pas vrai que le passé t’empêche de faire ce que tu veux dans la vie ! »
Valécia arbore son trophée lors de la remise des prix du Festival de courts-métrages d’Edmonton. Crédit: courtoisie Valécia Pépin
Lorsque l’auteure évoque sa démarche d’écriture lors de son partenariat avec l’Unithéatre en 2018, elle avoue avoir eu envie de vomir plus d’une fois face aux évènements qu’elle relate. Plutôt que d’abandonner, elle insiste sur son implication, « j’avais un “dead-line” ».
Elle marque une pause, la première. « Il fallait que je me guérisse aussi ».
Valécia avoue avoir pensé à la mort très souvent après avoir quitté ce milieu qui l’a détruite, sans que cela soit « une obsession ». Les yeux au ciel, elle réfléchit sans vraiment savoir expliquer son ressenti, mais elle n’a aucun doute de la manière dont elle l’aurait fait, «toujours la même ». On ne la connaîtra pas.
Le suicide, elle en parle plus aisément lorsqu’elle évoque cette période douloureuse. Une époque où elle passait à l’acte tous les jours. Drogue, alcool, « mon but : plus de son, plus d’image ! »
Lorsqu’elle dépeint la dépendance, quelle qu’elle soit, elle prévient. « Les comportements restent les mêmes pendant trop longtemps, et ce malgré l’abstinence. C’est une lutte au quotidien. En 2020, j’ai enfin gagné mon combat ! »
Révoltée, elle s’exclame, « tu y crois toi, je croise un ancien proxénète dix ans plus tard, ici à Edmonton ! » Une façon de réveiller les consciences sur le présent des travailleuses du sexe, leurs difficultés, les risques qu’elles prennent trop souvent.
Valécia à la cérémonie de remise des prix du Festival de courts-métrages d’Edmonton. Crédit: courtoisie Valécia Pépin
« C’est légal de se prostituer, mais ce n’est pas légal d’en acheter ! » Une hypocrisie. Elle dénonce la dangerosité d’un métier qui comme elle le dit, « a, et existera toujours, mais chaque jour, tu te réveilles avec la peur ».
Elle espère, à voix haute, un encadrement du métier. « Le problème, ce n’est pas la prostitution, c’est le proxénétisme. » Prudente et réfléchie, elle ne veut pas se mettre « d’un bord ou de l’autre », mais revendique la nécessité pour les personnes qui la pratique d’être protégées et informées.
Elle évoque aussi, à voix basse, un métier peut-être nécessaire pour d’autres. « Dans notre société, certaines personnes ne peuvent, pour des raisons tragiques, vivre leur sexualité », dit-elle avec une grande humanité.
« C’est fini les beaux voyages, le grand condo, la Mercedes, le bateau, Prada et les autres… », raconte-t-elle avec exubérance. « C’est des gros sacrifices. Là je suis dans mon petit appart, mon petit salaire. Magasinage, non ! Mais j’ai ma dignité, je peux être moi-même. Je peux enfin me sentir bien dans mon corps ».
Valécia promeut les qualités des femmes entrepreneures de couleur lors du tournage du court-métrage #Shadesofworth produit par 1844 Studio. Crédit: courtoisie V.Pépin – Nauzanin A.Knight
« 2021, c’est le moment de vivre la vie que je veux », annonce-t-elle les bras ouverts. Elle sait qu’elle développe des liens essentiels avec des professionnels qui vont l’accompagner pour « soutenir celles et ceux qui en auront besoin ».
Enthousiaste, elle n’a pas assez de ses dix doigts pour énoncer tous ses projets. « Juste à y penser, je suis débordée », s’amuse-t-elle. Posée, elle sourit : « Je vais peut-être aussi trouver l’amour, je suis enfin prête. J’apprécie la femme que je suis aujourd’hui. » Une métamorphose !
Pour en savoir plus sur son œuvre :
La page Facebook de Valécia : https://www.facebook.com/wwwvalpeps/
Un témoignage de Valécia à propos d’Illusion : https://cutt.ly/qjTqUFl
Son court-métrage : https://cutt.ly/FjTqF9t
Portrait d’Hugo Labrande. Crédit: courtoisie Hugo Labrande
2D, Arcade, Aventure texte, Byte, disquette, NES, Commodore 64, rétrogaming… Vous avez dit rétro ? Difficile d’y voir clair dans ce jargon ! Et pourtant, à y regarder de plus près, il y a comme un petit air de déjà-vu. Hugo Labrande est de ceux qui aiment nous téléporter dans le passé avec des jeux vidéo d’un autre temps. Pour la sortie de Tristam Island, il essaie de nous ouvrir les portes du mystère du jeu vidéo d’aventure textuel fait à Calgary !
Cela commence au début de l’informatique dans le milieu des années 70, raconte-t-il, « à l’époque les ordinateurs étaient de la taille d’une pièce entière, le graphisme n’existait pas, les informaticiens communiquaient avec des télétextes, pianotaient sur des claviers ».
Le premier jeu s’appelait Aventure, un homonyme utilisé aujourd’hui pour qualifier ce genre de jeu basé sur « la narration plus que le réflexe et l’action ». Lui n’a pas connu cette période, ni d’ailleurs l’apparition du graphisme dans les jeux vidéo des années 80, mais il en connaît les conséquences. « Tranquillement, le genre est tombé dans l’oubli », explique-t-il.
Hugo est « tombé dans le rétro en 2006 alors qu’il était sur les bancs du lycée ». Agrégé en mathématique, docteur en sécurité informatique, il se rappelle Scott Adams, le créateur d’Aventure, mais aussi le succès de l’entreprise américaine Infocom et ses fictions interactives. « Lorsque j’ai eu ma première calculatrice programmable, la TI 83, j’ai commencé, pour de vrai, à faire du programme et finalement des jeux narratifs. »
Hugo brandit son amour pour l’océan et les îles du bout du monde, il semblerait d’ailleurs que Tristam Island ait un petit goût de l’île Tristan da Cunha, un petit bout de terre britannique au milieu de l’océan Atlantique Sud. « Cette île, c’est mon inspiration. Une conserverie de homards, des moutons, et pas grand monde ! » Il évoque aussi avec humour cette attirance d’être un jour dans la peau d’un Robinson contemporain.
Le rendu de l’écran de chargement sur un TI-99/4A, ordinateur de 1981. Crédit: courtoisie Hugo Labrande
« Comme tous les jeux textuels, Tristam Island est un jeu littéraire, une fiction interactive, dont vous êtes le héros ! » Alors, imaginez-vous sur une île déserte, seul et naufragé. Enfin, presque seul, vous ferez peut-être connaissance avec l’albatros. Celui-ci vous aidera à résoudre les énigmes pour survivre et découvrir les mystères qui entourent ce coin de paradis…
« Ce jeu, je l’ai fait dans la plus grande tradition des jeux d’Infocom, autant dans la forme que dans le contenu. Sa conception est moderne et évite toutes les frustrations que l’on peut connaitre sur les jeux de l’époque ! » Car comme Hugo le dit lui-même, « il n’était pas rare à l’époque que le joueur se retrouve coincé à une étape du jeu, meurt, ou soit obligé de recommencer à zéro. Il n’y a rien de pire ! »
Une capture d’écran d’une séquence de jeu sur Commodore 64. Crédit: courtoisie Hugo Labrande
Son objectif, offrir un jeu attrayant, inspirant, à tous ceux qui auraient une vieille console à dépoussiérer, mais pas seulement. « Bien sûr, ce jeu comme tous les jeux narratifs littéraires ne sont pas pour tous les publics. Mais depuis les années 1990 – 2000, une large communauté se réapproprie le genre », indique-t-il tout en soulignant que les jeunes ados peuvent aussi découvrir ce jeu avec plaisir.
Il ajoute « qu’il peut fonctionner sur un commodore 64 comme sur le dernier Windows ». Un défi technique qu’il espère prochainement livrer sur une disquette « dans un coffret… » pour ceux qui ont de vieilles machines.
Ce français originaire du Sud-Ouest l’admet aisément, le genre du jeu textuel est d’abord un patrimoine anglophone, mais il effectue depuis quelques années des recherches sur les jeux francophones et leur diffusion en France ainsi qu’au Québec, où l’industrie du jeu est florissante.
Finalement, il promet d’apporter une version francophone à Tristam Island d’ici l’année prochaine. « Récemment rentré en Alberta, le confinement m’a permis de créer ce jeu. Le lancement s’est fait il y a une semaine sur le marché anglophone. Il est important pour moi de l’offrir en français prochainement ! » Il nous faudra donc un peu de patience ou pourquoi pas profiter de votre bilinguisme pour visiter Tristam Island dans la langue de Shakespeare.
Petit lexique du jeu vidéo : https://emunova.net/definitions/
Pour tout savoir sur la fiction interactive francophone (jeu d’aventure textuel rétro) : http://www.fiction-interactive.fr
Le site web d’Hugo Labrande pour télécharger Tristam Island : https://hlabrande.fr/
PUBLIREPORTAGE. Jean-François Bussières, propriétaire de la boutique Pure Outdoors, à Jasper offre une panoplie de services pour tous ceux qui veulent toucher du bout des doigts l’aventure. Que vous soyez sur les traces des trappeurs en canoë ou celles d’Éric Guay, notre champion de ski national, ce passionné de plein air vous louera le meilleur matériel à des prix compétitifs. La cerise sur le gâteau : des conseils d’experts inestimables.
Arnaud B. en collaboration avec le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA)
« Je suis un homme d’eau et de plein air », raconte Jean-François, au bord de la rivière Athabasca, à quelques minutes de sa boutique. Originaire du Québec, au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-François, il parcourt le fil de sa vie. Une vie tumultueuse et animée, à son image.
« J’ai fait mon secondaire au Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, puis mon CÉGEP pour finalement entamer un baccalauréat en littérature française à l’Université de Montréal (UdeM). » Passionné de lettres, il réalise néanmoins qu’il doit très vite trouver une voie plus terre à terre. Il choisira l’assurance en complétant sa formation de courtier.
Point de vue sur la rivière Athabasca, au fil de l’eau. Crédit : Arnaud Barbet
C’est avec réalisme qu’il résume cette époque. « On est dans les années 90, au début, je suis souvent sur la route pour voir mes clients, j’appréciais mes fins de semaine en Estrie, à Charlevoix ! » Finalement, le tournant numérique a eu raison de sa prometteuse carrière. « Du jour au lendemain, on passe notre temps sur l’ordinateur, le travail quintuple. C’est devenu inhumain. Me voilà prisonnier », clame-t-il.
Jean-François a laissé pour quelques minutes son canoë sur la rive de la rivière Athabasca pour parler de lui. Crédit : Arnaud Barbet
« Il me fallait une sortie rapide côté jardin », s’amuse-t-il. Dès lors, il rejoint, à 31 ans, les bancs de l’Université du Québec à Chicoutimi. « C’était un baccalauréat en activité physique (spécialisation tourisme d’aventure) », dit-il en admettant que cela n’a pas été si facile. Il en profite aussi pour poser un pied au lac Maligne où il travaillera chaque été pour financer ses études et chaque saison par la suite.
Diplômé, il s’octroie quelques moments, entretient ses paradoxes et son goût de l’aventure. « Je ne “fitte” jamais dans le moule, j’aime les extrêmes. Au Maroc, je lis Agaguk d’Yves Thériault. L’action se passe près du cercle Arctique ! » Lorsqu’il part à Iquitos au Pérou pour l’association La Restinga, il ne parle pas un mot d’espagnol !
Personnage au grand cœur, il enseignera aux enfants de la rue, ceux-là mêmes qui ont décidé tant bien que mal de continuer l’école « pour deux repas par jour ». Une aventure sud-américaine qu’il renouvèlera sans oublier de parcourir le Rio Napo : 800 km de navigation pour rejoindre le fleuve Amazone. « Des rencontres d’une richesse inestimable ! »
Finalement, il décide d’investir dans une petite « shop » à Jasper, Skis Please. Moribonde à son arrivée, l’activité devient prometteuse à force de travail et de pugnacité. Il prévoit de s’agrandir en proposant aussi une offre estivale.
Jean-François est fin prêt pour la saison d’été, sa boutique aussi. Crédit : Pure Outdoors
Il ouvre finalement Pure Outdoors à l’automne 2015. Son truc, la location sur-mesure d’équipement de plein air, été comme hiver, à court et à long terme. Le tout est livré sur votre lieu d’aventure, à moins que vous ne préfériez visiter sa boutique à l’ambiance familiale et passionnée. Ne soyez d’ailleurs pas surpris d’y croiser Annie, sa compagne et Gabrielle, la « trouble-maker » qui du haut de ses 6 ans marche déjà sur les traces de son papa.
« Je suis le seul ici (à Jasper) à avoir mis l’emphase sur la location. Bien sûr, nous avons l’espace pour faire aussi de la vente, alors pourquoi se priver », indique-t-il en se rappelant les tracas du début. « Les banques ont ri de moi. La location, cela fait partie de la vente au détail, un investissement à risques. Autant dire que j’ai dû emprunter ailleurs à des tarifs exorbitants », explique-t-il.
La petite famille profite des quelques moments de répits pour naviguer. Crédit : Pure Outdoors.
De ces tracas, il en sort plus fort et rend hommage à sa famille adoptive et celle qu’il a fondée aujourd’hui qui lui donnent cette résilience inébranlable. Aujourd’hui, après 5 ans d’exploitation, son entreprise est pérenne, constituée d’une petite équipe toujours fidèle.
Grâce à la location, il aime croire qu’il a fait évoluer les comportements. « Pourquoi acheter, lorsque l’on peut avoir chaque année le meilleur pour la saison ? ». « Imparfait » dans la gestion de son empreinte écologique, il est heureux de contribuer à un changement des mentalités et de promouvoir une location responsable. « On aurait dû commencer il y a quarante ans, on aurait surement moins de plastique dans les océans et nos montagnes ! »
Finalement, cet homme passionné insiste sur ce qu’il fait de mieux. « Louer, c’est simple ! Par contre, il faut écouter le client, le lire, comprendre son niveau de compétences, ses besoins. Ainsi nous offrons toujours les meilleurs itinéraires, les meilleurs conseils, pour que son expérience soit, et reste, du pur plaisir », explique-t-il. Un gage de qualité qui rime avec succès.