le Samedi 5 octobre 2024

La Municipalité de Wawa pourrait avoir un site archéologique dans sa cour arrière. Des images d’une épave dans le lac Supérieur — le JS Seaverns — suscitent l’intérêt des historiens et des élus de cette communauté nord-ontarienne.

Éric Boutilier – Le Voyageur

Le JS Seaverns était un navire de charge provenant des États-Unis qui a coulé en 1884, près de la communauté de Michipicoten. Le vaisseau d’une quarantaine de mètres de longueur aurait percuté un rocher en reculant d’un port situé dans cette région du grand lac. Il n’y a pas eu de perte de vies humaines, car l’incident a eu lieu dans les eaux tranquilles du port.

En 2016, deux plongeurs américains — Ken Merryman et Dan Fountain — ont repéré l’épave de ce vieux navire dans la baie Michipicoten. Sans dévoiler l’emplacement exact du vaisseau submergé, les deux explorateurs ont décidé de partager une série de photos et de vidéos avec la Ville.

Le JS Seaverns était un navire de charge provenant des États-Unis qui a coulé en 1884, près de la communauté de Michipicoten. Crédit : Courtoisie Ken Merryman et comité du patrimoine de la Municipalité de Wawa

Le comité du patrimoine de la Municipalité de Wawa veut protéger le site et préserver l’histoire du JS Seaverns.

«Je suis entré en contact avec les chercheurs, car j’ai voulu voir s’il n’y avait pas un moyen de travailler ensemble pour ajouter l’histoire du navire à l’intérieur du récit de Wawa», raconte la présidente du comité du patrimoine, Johanna Rowe.

«On veut protéger le site autant que possible, car le naufrage est spectaculaire. Même si d’autres personnes ne connaissent pas l’endroit exact [du JS Seaverns], l’épave se trouve à des profondeurs où la plongée est toujours possible. Ça pourrait susciter l’intérêt de ceux qui seraient plus intéressés à faire du pillage.»

La municipalité veut se servir des images pour développer une vitrine afin de raconter l’histoire de ce naufrage méconnu. Une exposition pourrait éventuellement voir le jour lorsque la pandémie sera terminée.

«Wawa est imprégnée dans plusieurs histoires et ce navire ne fait qu’ajouter une autre couche à celle de la communauté, affirme Johanna Rowe. Nous avons beaucoup d’histoire maritime dans la région, mais d’avoir un naufrage dans un état aussi parfait, c’est quelque chose qui rend Wawa unique dans le domaine du tourisme culturel.»

«Nous sommes dans un endroit que plusieurs migrants ont traversé. Il y a plusieurs histoires au niveau des Premières Nations, de la traite de fourrures, du groupe des sept et ainsi de suite. Ce sont des histoires uniques que l’on aimerait mettre en lumière, tout en protégeant le site.»

Pascale Marceau, originaire de Sudbury, et la Britannocolombienne Eva Cappozola forment la première équipe entièrement féminine à atteindre le sommet du mont Lucania, la troisième plus haute montagne du Canada. Elles ont accompli l’exploit le 26 avril. 

Philippe Mathieu – Le Voyageur 

«C’était une expérience vraiment incroyable. Ça va être dur à battre», confie Pascale Marceau.

Le sommet du mont Lucania est à environ 5240 mètres d’altitude. La montagne est située au Yukon, à 65 km du mont Logan, la plus haute montagne du Canada. 

«Le mont Lucania est souvent oublié à cause de son voisin. Le chemin n’est pas souvent parcouru. Pour moi, c’était vraiment attrayant», explique l’alpiniste. 

Les alpinistes ouvrent des bouteilles de champagne après leur descente du mont Lucania. Crédit : Michael Scmidt

Il s’agit du deuxième essai pour Pascale Marceau. Son premier devait être la première ascension au sommet de la montagne pendant l’hiver. Elle a tenté d’accomplir l’exploit en 2018 avec son partenaire d’escalade, Lonnie Dupres. En raison de problèmes techniques avec leur équipement dans le grand froid, ils ont dû faire demi-tour avant de souffrir d’hypothermie sévère.

Aller-retour, le voyage a duré 21 jours. Elles sont arrivées au sommet le 12e jour. «Le terrain change chaque jour. Ça débute en glacier, en ski, pour un bon trois jours. Ça sert comme bonne introduction. Ensuite, ça commence à être technique pour trois à quatre jours. Il a fallu utiliser tout notre équipement technique en mettant des vis dans les piquets de glace et de neige. C’était de la vraie grimpe», raconte-t-elle. 

Pascale Marceau durant une expédition en Alaska. Ces conditions étaient similaires à celles qu’elle et Eva Cappozol ont vécues sur le mont Lucania. Crédit : Lonnie Dupres

Néanmoins, décrit la grimpeuse, l’aventure et les paysages en valaient la peine. «C’est vraiment dans un beau coin du pays. J’adore l’hiver. C’est un paradis de glace et de neige», dit-elle. 

Bien que ses nombreuses années de formation l’aient amenée à atteindre cet exploit, il n’a pas été facile à acquérir. 

«En montagne, chaque mouvement, spécialement dans les sections techniques, tu perds le pied et c’est fini. Il ne faut pas faire la course. Il y a eu des journées où on n’était pas capable de beaucoup bouger puisqu’il y avait des tempêtes de vent», explique-t-elle. 

La grimpeuse expérimentée attend toujours avec impatience ses nouvelles aventures. Elle ne sait pas ce qu’elle tentera ensuite. 

Elle a quelques conseils à donner à tous ceux qui souhaitent se lancer sérieusement dans le camping d’arrière-pays et, éventuellement faire de longues expéditions : «Soyez prudent. C’est très addictif!», lance-t-elle en riant. 

La juge Cory Gilmore, de la Cour supérieure de l’Ontario, rejette tous les arguments de l’Université de Sudbury pour bloquer la dissolution de la Fédération de l’Université Laurentienne. En revanche, elle écrit qu’il serait souhaitable que son plan de devenir entièrement par et pour les francophones soit réalisé rapidement. Les documents expliquant plus en détail le rejet des demandes de l’Université de Sudbury et de l’université Thornloe ont été publiés en fin de journée vendredi.

Julien Cayouette – Le Voyageur

L’un des plus importants facteurs à considérer lors d’une décision concernant le processus de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, rappelle la juge, c’est l’accord du moniteur. Dans le cas de l’annulation de l’accord de la fédération, le moniteur avait donné son accord et avait même estimé la mesure nécessaire.

De toute façon, elle refuse aussi tous les autres arguments et accepte les explications données par l’Université Laurentienne. Elle affirme que la Laurentienne a donné assez de signaux que l’entente de la fédération était dans sa ligne de mire ; qu’elle a donné assez de chance aux négociations de bonne volonté ; que la longévité de l’entente n’était qu’une aspiration ; que la Laurentienne n’a aucune responsabilité d’agir dans l’intérêt fondamental de la fédération et que le prêteur a le droit d’émettre des conditions pour accorder un deuxième prêt.

Elle rejette également l’idée avancée par les avocats de l’UdeS que la Laurentienne essayait d’étouffer toute compétition. La juge voit plutôt une institution qui essaie simplement de se sortir «d’un modèle financier insoutenable».  

Sans rejeter l’effet négatif de la perte de revenus pour l’UdeS, elle dit que cette dernière n’a fourni que des estimations des dépenses qu’elle engagera et que l’impact sur la Laurentienne était plus grand. 

Une phrase dans le jugement de Cory Gilmore résume bien les raisons et les tenants du processus enclenché par la Laurentienne le 1er février et pourquoi toute opposition semble avoir peu de chance de le ralentir. 

Pour renforcer pourquoi la Laurentienne n’a pas d’obligation légale envers les universités de la fédération, elle écrit : «Pour l’instant, la plus importante obligation de la Laurentienne est envers ses créditeurs».

Effets sur les services en français

La juge consacre une section entière aux effets de la dissolution sur la programmation et les services en français.

Dans son analyse, la juge Gilmore dit avoir de la difficulté à comprendre pourquoi l’UdeS tente de bloquer la dissolution si elle se dit tant insatisfaite des agissements de la Laurentienne envers la langue de la minorité. 

Elle trouve plutôt que l’annonce de mars de faire de l’UdeS une université francophone semble ouvrir une voie qui l’éloigne de la Laurentienne. Sans fédération, elle croit que l’Université de Sudbury sera davantage libre de se réinventer comme elle le désire.

«Sa vision inclut un établissement indépendant laïque qui offre des programmes en langue française pour développer le leadeurship, tout en préservant une identité francophone et en offrant un curriculum pratique qui n’est pas seulement contraint par des valeurs académiques. Il s’agit d’un but admirable et important et il est à espérer que l’UdeS pourra l’accomplir dans un futur rapproché. […] En effet, offrir une telle option aux communautés du Nord est désirable et ne nuirait pas à la restructuration de l’Université Laurentienne.»

La juge souligne que la faillite de l’Université Laurentienne n’aiderait pas la communauté francophone non plus, qui perdrait alors les quelques programmes en français qui y sont encore offerts. Après tout, une partie de son financement est rattachée à une offre triculturelle.

Refus pour Thornloe

La demande de rejet de l’université Thonloe a été entendue par le juge Goeffrey Morawetz. Les raisons qu’il fournit pour justifier sa décision de permettre la dissolution de la fédération sont très similaires à celle de la juge Gilmore. 

Il reconnait que l’université Thornloe sera en grave difficulté financière sans l’entente et risque de fermer ses portes. Mais la conséquence sera la même si l’Université Laurentienne ne parvient pas à trouver les fonds nécessaires pour rembourser ses créanciers et qu’elle doit faire faillite. Entre deux universités qui doivent fermer ou juste une, il doit donner préséance au moindre des deux maux.