IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO
À peine lancé, ce programme suscite déjà un bel engouement. «Pour le moment, nous avons 19 familles intéressées», indique Zahrat El Islam Tebbal, coordonnatrice du Programme des Femmes et responsable du projet.
Ce programme propose deux types de jumelages : linguistique et social. Le jumelage linguistique permet aux femmes nouvellement arrivées d’améliorer leur anglais en échangeant avec une famille installée depuis plusieurs années. Quant au jumelage social, il vise à faciliter l’accès aux ressources locales (santé, éducation, transport, culture) tout en favorisant les liens humains. «Le social, c’est beaucoup plus pour la culture et pour les ressources», précise Mme El Islam Tebbal.
Chaque jumelage est pensé avec soin, à partir d’un formulaire détaillé rempli par les participantes. L’âge, la situation familiale et les intérêts communs sont donc pris en compte pour maximiser l’affinité entre les familles jumelées.
Le programme s’étend sur six mois, avec un engagement structuré : les personnes mises en paire doivent se rencontrer au minimum deux fois par mois pendant les deux premiers mois, puis une fois par mois par la suite, sous supervision. Les rencontres sont planifiées à l’avance et doivent être rapportées à l’équipe du PIA afin d’assurer la sécurité des deux familles.
Le programme fonctionne de juin à octobre 2025 avant d’être renouvelé.
Un programme varié
De nombreuses activités sont prévues pour encourager les échanges. «Ce sera un tour de ville, du magasinage, la visite des parcs, du patinage, si c’est l’hiver, ou encore la visite des musées.» Le tout est pris en charge par le programme, «tout ce qui est activités, sorties, tickets de bus, ça sera vraiment pris en charge par le PIA».
Zharat El Islam Tebbal insiste sur le fait que ce programme est bénévole, mais encadré avec rigueur. «Les personnes accueillantes doivent accompagner la personne jumelée avec bienveillance et sans jugement. Respecter les horaires, ne pas se substituer aux services professionnels, montrer la culture calgarienne, respecter la confidentialité.»
Le programme a été proposé par la direction du PIA et validé par le bailleur de fonds Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Il s’adresse aux femmes francophones et francophiles de Calgary, mais pourrait s’ouvrir à d’autres régions. «Pour le moment, le PIA sert les gens qui sont à Calgary, mais nous sommes ouverts à toutes les familles immigrantes installées en Alberta», assure Mme El Islam Tebbal.
Partager son vécu
Marie Orlette Daudrey Williams connaît intimement le parcours des nouveaux arrivants. Arrivée en Alberta, il y a un an, cette femme d’origine martiniquaise n’a pas hésité longtemps à s’engager comme famille accueillante dans le nouveau programme de PIA. «J’ai décidé de devenir famille bénévole accueillante parce que je sais à quel point les premiers pas dans un nouveau pays peuvent être déstabilisants. En tant qu’immigrante moi-même, j’ai vécu ces moments de solitude, d’insatisfaction et de recherche de repères.»
Bien que meurtrie par le décès de sa petite fille, cette écrivaine en devenir se dit prête à offrir un accompagnement humain et concret. «Je serai comme une proche. Je saurai comment faire pour que la personne qui me sera assignée soit à jour par rapport à ses papiers, à son permis de travail, au logement, au système scolaire… Moi-même, j’ai un enfant. Je suis passée par là.»
Cette main tendue, c’est peut-être Viviane Ando qui la saisira. Arrivée du Cameroun en novembre dernier, Mme Ando découvre peu à peu sa nouvelle vie à Calgary. Pour cette ancienne enseignante, le programme d’accompagnement du PIA représente un véritable filet de sécurité. Ce programme, selon elle, permet surtout de mieux comprendre les systèmes essentiels au quotidien, comme les systèmes d’éducation ou de santé.
Mme Ando n’a pas encore trouvé de travail, mais elle compte bien se former dans un nouveau domaine. Le nouveau programme du PIA la mettra peut-être sur la piste.
Glossaire – Meurtri : blessé