le Vendredi 10 octobre 2025
le Mercredi 8 octobre 2025 19:32 Calgary

Des organismes francophones victimes de vols et de vandalisme

Le costume de la mascotte Brisebois a disparu lors du vol dont a été victime l’ACFA régionale de Calgary. Photo : Archives Le Franco - Arnaud Barbet
Le costume de la mascotte Brisebois a disparu lors du vol dont a été victime l’ACFA régionale de Calgary. Photo : Archives Le Franco - Arnaud Barbet

Deux organismes francophones, l’ACFA régionale de Calgary et le Pont Cultural Bridge, ont été victimes de vols pendant la période estivale. Bien que ces exactions aient été importantes, leurs responsables n’ont cependant pas réussi à s’emparer de la motivation des dirigeants des deux organismes touchés. Mais les conséquences sont encore présentes après quelques mois.

Des organismes francophones victimes de vols et de vandalisme
00:00 00:00

Marie-Thérèse Nickel, directrice régionale de l’ACFA de Calgary. Photo : Courtoisie

Depuis le déménagement de l’ACFA régionale de Calgary dans la maison Rouleau, son équipe s’était adaptée au manque de place. «On avait un containeur qu’on avait placé à l’arrière de la maison parce qu’on n’avait pas assez de place pour mettre toutes nos affaires pour les événements», explique Marie-Thérèse Nickel. 

Mais quand la directrice de l’organisme s’est aperçue, un jour de juillet, que le cadenas avait disparu et qu’elle a constaté le désordre qui régnait dans le conteneur, elle a très vite compris ce qui s’était passé.

Parmi les objets volés figurait notamment Brisebois, la mascotte créée pour le Festival d’hiver, contenue dans deux grands sacs, dont un mesurant 1,50 m, histoire d’y mettre sa tête et le costume. «Une personne nous a d’ailleurs signalé que la veste circulait en ville sur un vélo!», avoue Marie-Thérèse Nickel, décontenancée.

Une roue de la fortune utilisée dans tous les événements, des bannières neuves, une tente pour la francophonie de Calgary et un chariot pour transporter le matériel ont aussi disparu. «Tout ce qui avait de la valeur pour nous, sûrement pas pour eux [les voleurs]», ajoute-t-elle, avec amertume.

Les pertes sont estimées entre 12 000$ et 15 000$ et ce vol a déjà eu des répercussions sur les activités de l’ACFA régionale. «On a loupé le FrancoFest… on n’avait plus rien, même plus la boîte avec tous les prix de la roue de la fortune.» 

La directrice est positive et espère que d’ici les prochains événements prévus en 2026, l’organisme aura trouvé des solutions pour remplacer le matériel. Mais elle veut, avant tout, se concentrer sur le gala «qui arrive très vite».

En attendant, elle réfléchit à remplacer la mascotte, «on va sûrement décider de faire une nouvelle mascotte,  celle-là avait été faite à Québec…» Ce sera peut-être l’occasion d’en créer une «plus pratique à utiliser par nos bénévoles» et qui coûterait moins cher. Un mal pour un bien…

Quant à la raison d’un tel acte, la directrice de l’ACFA régionale ne peut pas croire à un acte contre la francophonie albertaine. Elle estime que cela «ne fait aucun sens». Elle est aussi consciente que le quartier de Rouleauville, comme toute la ville, a des problèmes de délinquance.

Giscard Kodiane assure que Pont Cultural Bridge ira malgré tout de l’avant dans ses activités en dépit de deux cambriolages. Photo : Courtoisie

Du côté du Pont Cultural Bridge

Lorsque la rédaction évoque la possibilité d’une attaque contre la francophonie albertaine, Giscard Kodiane, le directeur général adjoint chargé de la planification au Pont Cultural Bridge, est plus mesuré. «Je ne pourrais pas m’avancer dans ce sens-là, mais c’est intrigant d’être attaqué deux fois de suite en l’espace de quelques semaines.» 

En effet, l’organisme d’Edmonton a été victime, lui, non pas d’un vol, mais de deux cambriolages successifs pendant le mois d’août. Du matériel informatique et audiovisuel a été dérobé, mettant à mal ses activités. M. Kodiane témoigne, «la première fois, ils [les voleurs] avaient pris une partie du matériel. On ne savait pas qu’ils allaient revenir. Quand ils sont revenus, ils ont pris une autre partie».

Les malfaiteurs ont ciblé les ordinateurs, en particulier les portables destinés aux programmes jeunesse, ainsi que du matériel de bureau. «Tous ces laptops sont partis, ainsi que des ordinateurs de bureau. Il y avait aussi des caméras, des trépieds… Ils ont pris aussi du matériel d’animation», détaille-t-il. En plus du vol en lui-même les bureaux ont été saccagés, des dossiers ont disparus.

Malgré ce coup dur, l’organisme refuse de se laisser abattre. «C’est embêtant pour la poursuite de nos activités. Oui, ça nous handicape, mais on essaie de faire ce qu’on peut pour pouvoir reprendre nos obligations», souligne Giscard Kodiane. Les membres de l’équipe continuent de travailler avec leurs ordinateurs personnels en attendant d’en avoir d’autres.

Un appel à la solidarité a d’ailleurs été lancé. «Si on peut avoir des ordinateurs, c’est quelque chose qui pourrait nous aider à poursuivre le programme destiné aux jeunes», insiste-t-il, rappelant qu’un précédent don du Conseil scolaire Centre-Nord avait déjà permis de soutenir l’organisme.

Malgré tout, le Pont Cultural Bridge maintient le cap sur ses activités. «On n’a pas baissé les bras. On continue de travailler. C’est juste que nous avons des moyens plus limités, mais on s’engage à faire le maximum avec ce qu’il nous reste», conclut Giscard Kodiane. En guise d’exemple, il mentionne qu’en octobre débute justement le projet Leaders de demain destiné aux jeunes de 15 à 30 ans issus des communautés racisées. 

Un aperçu des dégâts causés cet été dans les locaux du Pont Cultural Bridge. Photo : Courtoisie

Le containeur de l’ACFA régionale de Calgary qui a été vidé de son contenu. Photo Courtoisie

Un autre type de vandalisme sur le Campus Saint-Jean

Dernière minute – La Société historique francophone de l’Alberta, s’est exprimée par voie de communiqué le 3 octobre 2025 pour condamner fermement un acte de vandalisme «perpétré contre la statue du frère Antoine Kowalczyk, survenu à la veille de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Le geste de recouvrir cette statue de peinture orange attriste profondément la communauté francophone et albertaine au sens large, car il divise et détourne l’attention de la démarche sincère de réconciliation entreprise au Canada». 

Le 6 octobre 2025, Philip Worré, responsable des Relations extérieures du Campus Saint-Jean, a lui aussi clairement annoncé, par voie de communiqué, que «le Campus Saint-Jean prend cet acte de vandalisme très au sérieux». Il souligne d’ailleurs que «dès la découverte de l’incident, les Services de protection de l’Université de l’Alberta (University of Alberta Protective Services) ont été avisés et ont immédiatement ouvert une enquête. Parallèlement, les équipes responsables des installations et de l’entretien ont été dépêchées sur les lieux pour évaluer les dommages et procéder au nettoyage».