le Mardi 20 mai 2025
le Vendredi 16 mai 2025 17:36 Économie

Des emplois d’été subventionnés

L'ACFA régionale de Centralta embauche aussi des jeunes pour l’été. Photo : Courtoisie
L'ACFA régionale de Centralta embauche aussi des jeunes pour l’été. Photo : Courtoisie
Que les camps de vacances vous fassent de l’œil comme animateurs ou que vous cherchiez tout autre type d’emploi d’été au sein d’organismes franco-albertains, sachez qu’il y a fort à parier que ceux-ci doivent systématiquement passer par divers programmes fédéraux et proposer souvent le salaire minimum!
Des emplois d’été subventionnés
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IJL – RÉSEAU.PRESSE – LE FRANCO

Depuis cinq ans, Yic Camara, directeur général adjoint de la FRAP, recrute du personnel compétent grâce à des subventions du gouvernement canadien. Photo : Courtoisie

C’est essentiellement vers deux programmes du gouvernement canadien que se tournent les organismes interrogés par la rédaction afin d’avoir de la main-d’œuvre pour la saison estivale : Jeunesse Canada au travail (JCT) et Emplois d’été Canada (EEC).

Si le premier vise particulièrement les étudiants et diplômés, ainsi que les employeurs qui peuvent être admissibles à des subventions salariales, le second offre des possibilités d’emploi pour les 15-30 ans, notamment les jeunes des communautés rurales ou éloignées et ceux des communautés de langue officielle en situation minoritaire.

C’est à ce dernier programme que s’est adressé Yic Camara, directeur général adjoint et responsable du recrutement à Francophonie Albertaine Plurielle (FRAP). L’organisme propose six postes, notamment pour l’animation de son camp d’été ou encore comme soutien administratif ou soutien aux communications. «On est actuellement dans le processus de recrutement», mentionne M. Camara. Au moment où l’entrevue s’est déroulée, fin avril, il avait déjà reçu 40 candidatures.

La FRAP bénéficie de ces programmes gouvernementaux depuis 2020. «Les montants changent d’une année à l’autre en fonction du nombre de postes qu’ils nous accordent. Nous obtenons en moyenne 10 postes par an. Ce qui n’est pas mal, en tenant compte du nombre croissant des demandes reçues. Nous nous sentons donc très chanceux de continuer à recevoir ces financements.» En ce qui concerne cet été, il prévoit que la sélection devrait avoir lieu d’ici la fin mai. Il est donc toujours temps d’envoyer son CV, confie M. Camara.

Deux postes de coordonnateurs du camp d’été organisé par l’ACFA régionale de Red Deer sont disponibles, précise la directrice générale, Nathalie Belkhiter. Photo : Courtoisie

Un financement apprécié

Sans l’argent proposé par Ottawa, de l’avis des personnes interrogées, les organismes franco-albertains rencontreraient des difficultés à proposer des emplois d’été. Même si pour certains organismes, les subventions octroyées ne couvrent pas un plein salaire, ils considèrent que le financement est tout de même bienvenu. C’est le cas avec l’ACFA régionale de Centralta.

Avec les fonds du fédéral, Érika Aubertin, la directrice de l’ACFA régionale de Centralta, peut ainsi embaucher une agente d’information pour l’été, à raison de 25 heures par semaine, de la mi-mai à la mi-août. «Il s’agit d’un emploi JCT, qui couvre la moitié du salaire», précise Mme Aubertin.

En dépit de certaines obligations administratives auxquelles on doit s’astreindre lorsqu’on fait affaire avec le gouvernement, comme soumettre les feuilles de temps, la directrice se dit «satisfaite» du processus de subvention.

Même son de cloche du côté de sa collègue de l’ACFA régionale de Red Deer, Nathalie Belkhiter. Pour elle, c’est très clair, «pas de subvention, pas de jobs». En offrant des emplois à 20 $  l’heure, elle n’a pourtant pas le sentiment de passer à côté d’une perle. «C’est vraiment au moment de l’entrevue que ça se joue.» Elle donne pour exemple son assistant actuel qui a été déniché grâce au programme JCT. Entièrement satisfaite de ses services, selon elle, l’emploi à son ACFA régionale lui permet de s’épanouir dans ce qu’il fait. 

Les candidatures reçues par Mireille Isidore, fondatrice et directrice générale de Kayanou, dépassent ses espérances tant par le nombre que par la qualité des demandeurs d’emploi. Photo : Courtoisie

Un tremplin 

«Certains de nos employés réguliers sont entrés par un programme, reconnaît Yic Camara de la FRAP. C’est super important, ils viennent bonifier notre savoir-faire.»

Même si elle en est à sa première demande auprès d’EEC, Mireille Isidore, la directrice générale de Kayanou, n’en revient pas du nombre de candidatures qu’elle a reçues pour les cinq postes que son organisme propose.

Ayant comme mission de préserver et de mieux faire connaître l’histoire des Noirs franco-albertains, de renforcer les communautés tout en promouvant la diversité culturelle et l’inclusion en Alberta, Kayanou espère notamment embaucher, pour 15 $ l’heure, des adjoints et adjointes à la mobilisation communautaire ou au contenu numérique. 

Ces emplois pourront permettre, c’est du moins ce que souhaite l’ancienne professeure de français au Campus Saint-Jean, «de convertir ces contrats d’été en postes durables avec des profils d’étudiants engagés». Elle est convaincue qu’en allant chercher des étudiants motivés dans des domaines comme l’histoire, la littérature, l’archivage, la gestion de réseaux sociaux ou les sciences informatiques, cela «va nous aider à renforcer considérablement la qualité de nos interventions sur le terrain».

Certes, Mme Isidore est bien consciente «qu’une augmentation du budget alloué permettrait à la fois d’offrir un salaire plus compétitif en tenant compte du coût très élevé de la vie et d’élargir le bassin de candidats qualifiés dans des secteurs spécialisés». Néanmoins, elle estime que les conditions de travail et l’expérience communautaire proposées chez Kanayou pourront permettre à des jeunes de «s’impliquer dans des enjeux sociaux en tant que citoyens engagés».

Et pour celles et ceux qui n’auraient pas encore trouvé, contactez vos organismes francophones.

Glossaire – S’astreindre : se soumettre à une obligation stricte