le Mercredi 23 juillet 2025
le Lundi 21 juillet 2025 23:15 Économie

Tourisme et hôtellerie : des formations ancrées dans la réalité du terrain

Hala Dehais, vice-doyenne de l'École d’hôtellerie et de tourisme du Southern Alberta Institute of Technology (SAIT). Photo : Courtoisie
Hala Dehais, vice-doyenne de l'École d’hôtellerie et de tourisme du Southern Alberta Institute of Technology (SAIT). Photo : Courtoisie
Avec plus de 250 000 emplois à travers l’Alberta, l’industrie touristique et hôtelière représente un moteur d’emploi majeur dans la province. Les débouchés sont nombreux, tant dans les grands centres urbains que dans des destinations prisées comme Banff, Canmore ou Jasper.
Tourisme et hôtellerie : des formations ancrées dans la réalité du terrain
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Et si le secteur attire des jeunes en quête d’un emploi temporaire, les établissements sont de plus en plus à la recherche de travailleurs formés, capables d’évoluer rapidement et de faire carrière à long terme.

«Pour nos diplômés, on avoisine les 95% de taux de placement, parfois même davantage», affirme Hala Dehais, vice-doyenne de l’École d’hôtellerie et de tourisme du Southern Alberta Institute of Technology (SAIT). 

«Mais ce qu’on constate aussi, c’est que les perspectives de progression sont immenses pour nos anciens étudiants. Il n’est pas rare qu’ils accèdent à un poste de gestion un an à peine après leur arrivée sur le marché du travail. Les rôles de leadership sont en très forte demande dans l’industrie touristique», poursuit-elle.

Chaque année, ce sont près de 930 étudiants qui suivent une formation en gestion touristique et hôtelière à SAIT. Si la majorité d’entre eux optent pour le programme de voyage et tourisme, les volets hôtellerie et restauration suscitent, eux aussi, un intérêt croissant.

«On a toujours eu beaucoup d’étudiants de l’étranger, mais on voit cette tendance changer un peu avec ce qui se passe à l’international. Présentement, on concentre beaucoup notre recrutement au niveau local, dans les écoles secondaires, entre autres, et ça fonctionne», souligne-t-elle.

Une formation appliquée 

Au-delà des apprentissages théoriques, SAIT mise fortement sur la formation pratique. Chaque étudiant doit compléter un minimum de 400 heures d’expérience sur le terrain dans le cadre de stages réalisés auprès de partenaires de l’industrie.

«Nos étudiants sont constamment exposés à la réalité du métier. Que ce soit en participant à l’organisation d’événements, en effectuant des rotations dans différents départements d’hôtel ou encore en servant dans notre restaurant sur le campus, ils sont plongés dans l’action», mentionne la vice-doyenne.

Cette immersion progressive permet non seulement de développer les compétences techniques, mais aussi de bâtir un réseau professionnel solide. «Ils n’ont pas juste une formation. Ils sortent avec une expérience concrète et des contacts», ajoute-t-elle.

Nadia Gravel, directrice générale de l’hôtel Alt Calgary University District. Photo : Courtoisie

Faire carrière dans l’accueil, ici comme ailleurs 

C’est exactement ce type de parcours qu’a suivi Thanh Truong, originaire du Vietnam, qui a obtenu son diplôme de SAIT en 2023. «Quand j’ai terminé mon programme, j’ai trouvé un emploi en moins d’un mois», raconte-t-elle. Elle occupe aujourd’hui le poste de cheffe d’équipe à la réception de l’hôtel Alt Calgary. «Ce n’est pas du tout difficile de trouver du travail dans ce domaine», affirme-t-elle. 

La jeune femme voit d’ailleurs sa formation comme une base solide pour aller plus loin. Elle rêve maintenant de voyager pour découvrir comment l’hôtellerie se pratique ailleurs dans le monde.  «Mon objectif serait de retourner au Vietnam, puis d’aller au Japon dans les prochaines années. J’aimerais voir comment l’industrie fonctionne dans d’autres cultures», confie-t-elle.

Peu importe le parcours ou la destination, les compétences acquises dans le domaine touristique s’appliquent partout, rappelle, quant à elle, Nadia Gravel, directrice générale de l’hôtel Alt Calgary University District. D’abord diplômée de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), elle a travaillé pendant plusieurs années au Québec avant de poursuivre sa carrière en Alberta.

Selon elle, les bases du métier, comme l’accueil, le service à la clientèle et la gestion d’équipe, sont largement transférables d’une province à l’autre et même d’un pays à l’autre. «Accueillir des gens, que ce soit en français ou en anglais, faire plaisir aux clients, c’est universel. Il peut y avoir des différences culturelles, mais c’est la seule chose qui change réellement», résume-t-elle.

Industrie aux visages multiples 

Dans son établissement, la directrice générale constate une grande diversité de profils. Certains employés sont diplômés et souhaitent bâtir leur carrière; d’autres, souvent aux études, y voient un emploi temporaire, attirés avant tout par le contact humain. Le format plus modeste de l’hôtel boutique, entre 140 et 155 chambres, contribue aussi à fidéliser les équipes. «On n’a pas une grosse structure d’employés et, honnêtement, les gens qui commencent à travailler avec nous, la plupart restent. C’est bon signe», souligne-t-elle.

Une stabilité qui contraste avec celle des grands établissements davantage exposés à la fluctuation du marché. «À Calgary, les grands hôtels ont plus de difficultés, surtout pour les postes opérationnels, comme les préposés aux chambres ou les équipiers aux banquets. S’il n’y a pas de banquet ou pas assez de chambres louées, c’est difficile de garantir un temps plein à l’année, alors il y a plus de postes vacants et de roulement», explique-t-elle.

Malgré tout, Nadia Gravel reste convaincue que l’hôtellerie offre un terrain fertile à ceux et celles qui souhaitent s’y investir. «À Calgary, à Banff ou dans d’autres endroits très touristiques, on peut vraiment bâtir une belle vie et une belle carrière», assure-t-elle.

Glossaire – Fertile : Riche, fructueux